Pomme C
6.3
Pomme C

Morceau de Calogero (2007)

Le XXIème, une source d’espoir pour le siècle précédent et pour les temps actuels, un cauchemar empoissonné par la pollution et l’addiction aux écrans. D’ailleurs, le célèbre chanteur français Calogero a eu le cran à la sortie du premier smartphone de répondre à ces attirances aux écrans, en particulier aux relations établies grâce à internet. En 2007, le tube « Pomme C », un titre qui fait référence à la société Apple et à l’abréviation de « c’est », reprend l’envie d’expliquer de l’artiste. Dans cette critique, je vais donc relever ce qui m’interpelle dans cette chanson. Je dédie ces recherches à la personne qui m’a rappelée l’existence de cette oeuvre, elle que j’ai rencontré via internet. 

Tout d’abord, la chanson commence par la strophe : « J’ai son image/J’ai son email ». Une référence aux photos de profil et à la signification d’un email sur la toile : c’est vous ! Dès la troisième ligne, je comprends qu’il s’agit d’une relation à distance qui reprend la dénonciation des sites de rencontres se développant à cette époque. « Son coeur au bout du clavier », Calogero choisit ici de ne pas encore donner d’indice sur le sexe de « l’autre », car comme expliqué dans le refrain : « Pomme, c’est un homme et une femme/Et c’est tout un programme ». En effet, le chorus précise que rien n’est sûr sur internet, même les utilisateurs avec qui vous discutez et avec qui vous devenez peut-être intimes. La suite démontre l’insignifiance d’une personne sur internet et l’importance de cet autre monde : « Un ciel[…] ». La toile serait donc un ciel qui nous écrase alors qu’il est, je cite : « […] artificiel ». Une allitération du mot « ciel » reprit pour insister sur cette domination tout en montrant le côté irréel. Cela voudrait donc dire que les relations à distance sur les sites de rencontres ou sur les réseaux sociaux relèveraient de l’artifice peu importe leurs natures ?
Ensuite, l’artiste dénonce aussi l’aspect machinale de ces faits en utilisant le champ lexical du langage informatique courant, tout en démontrant l’addiction ces faits-là. Effectivement, les questionnements de l’humain sur les effets portés de la machine : « Dois-je sauver/Ou bien abandonner ? ». L’utilisation du terme « sauver » réfère au mot anglais : « save », couramment repris dans le langage informatique pour sauvegarder les données. Donc, est-ce que les utilisateurs doivent-ils donner et recevoir des effets tels que des sentiments provenant du réseau numérique ? Le chanteur répond lui-même en donnant la solution au virtuel, logiquement, le réel. Selon l’auteur, « C’est le vi, c’est le virtuel ». À la sonorité (Au ton) de la désignation « c’est », il préfère coder son avis, probablement car internet pourrait modifier cela, car après tout c’est un programme, tout peut-être faussé, même l’amour sans pouvoir toucher.
Puis, un autre point qui m’intéresse est la sincérité des dits sur le net. Un simple « je t’aime » et si vite envoyé. Encore une fois, l’artiste invite son public à se méfier de la rapidité des sentiments que l’on peut porter à l’internet : « On s’aime trop vite ». La vérité de l’affection pourrait être erronée : « Mais mon écran/Formate les sentiments ». Le doute est permis faces aux passions partagés tout-de-même dans une strophe : « Mais j’imagine qu’une machine/Ne peut que faire semblant/Ma déesse, elle/n’est pas vraiment réelle ». Un doute repentie par le superbe jeu-de-mot « Ma déesse, elle/N’est pas vraiment réelle », sachant qu’une « DSL », est un boîtier permettant à l’accès au wifi. Le doute restera toujours selon le rhéteur explique-t-il dans la dernière strophe par le retour du questionnement : « Dois-je sauver/Ou bien abandonner ? ».
Pour finir, je vais traiter du clip. Une réalisation minimaliste et simple à l’image de la numérisation des années 2000, des exemples de visage dévisagé au grand jour. Pour présenter chaque personne, une mise en abime tel qu’une vidéo se charge comme une Connexion entre les êtres. Et puis la fin, un terminal magnifique qui brise les lois de l’écran pour laisser place aux deux amours s’enlaçants, s’embrassants : « Un peu d’amour téléchargé ». Soit, un amour pour nous.

En conclusion, je réponds à cette question par « ça dépend ». En effet, encore du doute, encore aucune réponse. Certes, mais je prends du recul face à internet, ce monde virtuel étant un outil qui sert à communiquer. Qu’est-ce la base d’une société depuis l’Homme ? La communication. Pour moi, « tout est dit ». C’est à nous, humains, d’oser se confronter à de nouveau x moyens de communication pour faire de nouvelles rencontre. Même si ces types de moyens sont encore plus performants et plus sûrs. La méfiance reste et se doit d’être comme dans tout. À vous maintenant de faire ce choix tout en acceptant les risques, la vraie morale à prendre en compte est : Des actes impliquent des conséquences. Hier soir, je regardais la série Les bracelets rouges sur TFX et le médecin adresse au jeune malade : « Prendre des risques, c’est ça de vivre », une punchline bien adressé même aux utilisateurs.
Stuby
6
Écrit par

Créée

le 7 mars 2020

Critique lue 311 fois

3 j'aime

1 commentaire

Stuby

Écrit par

Critique lue 311 fois

3
1

D'autres avis sur Pomme C

Pomme C
FloYuki
7

L'amour ne doit pas être virtuel

Question musique c'est chouette, question paroles c'est toujours d'un aussi bon niveau. Mais j'ai un peu plus de mal avec celle-ci qu'avec les autres. Elle est quand même agréable à entendre mais je...

le 15 nov. 2017

1 j'aime

Pomme C
Nemesis666
6

Un peu trop "pro-Apple" à mon gout

Bin oui, après tout, l'allusion au "Contrôle" aurait tout de même été plus logique, parce que là, à part faire comprendre "J'ai été sponsorisé par Apple" (il répète le mot "pomme"/"apple" un sacré...

le 28 mars 2020

Du même critique

1917
Stuby
10

Rapport de critique : 1917

Mes chers lecteurs, je vous informe que ce soir je suis allé voir le film 1917 réalisé par Sam Mendes. Un témoignage d’un proche du réalisateur, une oeuvre décorée et une fidèle fiction de deux...

le 16 févr. 2020

3 j'aime

Cash
Stuby
7

"Comme au cinéma"

Une mise en abime cinématographique du cinéma ou bien du métacinéma . Un pléonasme accordé face à cette comédie française traitant des arnaqueurs. Faites attention non pas à vos portefeuilles,...

le 22 mars 2021

2 j'aime

Paranoid Park
Stuby
4

Critique de Paranoid Park

Le réalisateur Gus Van Sant met en scène un adolescent face aux conséquences d’un délit commis dans *Paranoid Park* (2007). Après le visionnage d’*Elephant* (2003) mes attentes techniques étaient...

le 11 juin 2020

2 j'aime