" On a tellement besoin d'histoires quand il paraît qu'on a vingt ans "
Une terrible chanson de Brel, à cheval entre Zangra, Madeleine, et Les bonbons. La voix grave de l'adulte se mêle à na naïveté de l'enfant, avec ses formulations récurrentes (" qui c'est qui s'ra content ? ") qui amènent vers ce à quoi on s'attend. À l'instar de Madeleine ou del'ennemi de Zangra, personne ne sera content. Une chanson peu connue, mais un hymne à la désillusion, au rêve avorté par la tristeté prosaïque d'une réalité imbécile.
Cette attente est toujours amenée par l'image du cheval, de même que dans Zangra, de même que dans La ville s'endormait. Le cheval de Brel, c'est l'avancement fatal sur le chemin de la vie jusqu'au " précipice affreux ". Qu'on attende que Maman ou que Papa revienne, qu'on attende l'ennemi, on attend qu'une chose : la mort. Surtout quand on a vingt, surtout si on est déjà vieux.