Santa Fe
8.1
Santa Fe

Morceau de Jon Bon Jovi (1990)


A la base, je ne suis pas très Bon Jovi. Je préfère de loin son guitariste

Richie Sambora. De tous les albums du groupe, je n'en ferais qu'un d'environ 20

chansons qui seraient la totalité de mon répertoire. Toutefois, dans ce lot,

l'une d'elle se démarque. Et il s'agit de Santa Fe que l'on a pu écouter à

travers la trame sonore du pseudo western " Young Guns". Depuis mon

adolescence, la chanson demeure dans mon palmarès pour son intensité. D'autant

plus que j'avais un groupe d'amis porté sur le style cowboy malgré ma face de

mouton noir avec ma préférence métal. Elle a su se tailler une place nonobstant

une catégorie d'ordinaire laissée de côté. Donc, si cette pièce a réussi à

passer à travers Metallica et Megadeth, il fallait qu'elle détienne ce quelque

choseTout d'abord, le clavier. Sitôt entendu, j'ai véritablement accroché sur

l'aspect dramatique de la mélodie. Sans être un cowboy, je peux facilement

ressentir ce que celui-ci là-bas sur son cheval le long d'un paysage

désertique. Une certaine tristesse s'en détache et ma nature solitaire

comprend. Il faut d'ailleurs souligner le fait que comprendre un message à

travers une musique uniquement relève de l'exploit que peu arrivent à relever.

Du coup, la deuxième raison se pointe l'horizon... ( soleil couchant, sur un

cheval).




L'intensité. Rares sont les chansons qui reflètent autant un paysage a travers

une voix. Jon Bon Jovi insuffle a cette pièce une lassitude du guerrier devenu

hors-la-loi et qui se bat contre ses propres démons pour survivre dans un monde

injuste. On y croit. On le ressent. On le vit intensément. A vrai dire, jamais

a travers leur répertoire je n'ai reconnu autant l'âme dune chanson. Comme si

elle vivait par elle-même. Le temps dune piste et je me retrouve a Santa Fe.




Trilogie argumentaire oblige, le message, les paroles, l'ambiance. C'est

d'ailleurs à travers les paroles qui suivent que je me reconnais :




" <> And I blame this world for making a good man evil


It's this world that can drive a good man mad


And it's this world that turns a killer into a hero


Well, I blame this world for making a good man bad"





Comment le monde arrive à rendre un homme bon mauvais et un méchant élevé au

rang de héros( traduction libre).


A ce chapitre aussi il y a compréhension de ce que les paroles dégagent. Je

fais partie des gentils. Et pourtant, en s'attaquant à mes filles ( d'ailleurs

2 noms me viennent immédiatement en tête...) la vie à réussi à provoquer en moi

la violence à venir. Me vient justement comme référence " le punisher" pour

illustrer ce qui adviendra lorsque je croisera leurs routes. Bâton clouté ?

Hache? Genoux ? Homme tranquille se changera en bête un jour où l'autre. Je

comprends donc parfaitement ce que veut dire le chanteur...


Enfin, ceux qui me lisent à l'occasion savent que je termine rarement sur de

la joie. Or, cette chanson a un don particulier. Il se présente en 3 phases

bien distinctes.





1. La fatigue. Aux abords de l'introduction, il y a complainte mais aussi une

lassitude criée et argumentative. Comme s'il se posait la question tout haut

face à la vie: " mais pourquoi c'est comme ça merde?"


2. Tristesse. Plaintive, la chanson nous emmène vers une contrée ou nous

n'allons pas souvent. Désertique, dramatique, mélancolique. Réflexe

automatique, nostalgique.


3. A son écoute, je me retrouve dans une certaine transe où s'entrechoquent

les souvenirs, passés et pas si lointain. Ma fille et ses collations en

promenade impromptue. Mon autre fille et ses couettes frisées donnant un câlin

avec toutes ses forces. Mon petit bonhomme qui me regarde partir après un trop

court moment et qui me dit tu vas me manquer. Voilà ce qu'engendre une pièce

comme Santa Fe. On part vers une destination certes jolie. Du même coup, on va

là où ça peut faire mal. Et justement...





Ça fait mal...

Jean-francoisBohémie
8

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Créée

le 29 nov. 2024

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Johnny B

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