Gros coup de gueule contre Télérama qui prétend mettre en avant la relève du rap français mais ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes sur la représentation médiatique des banlieues. Entre un Vald aux punchlines hystériques et vulgaires qui s'inspire clairement des Booba et autres racailles du genre, un MHD qui se veut le jeune héritier des ambianceurs africains mais qui copie pâlement des ersatz de Youssou N'Dour, Ismael Lo et Fela Kuti en remplaçant leurs sonorités par un beat au mieux passable et au pire fatiguant, un L.O.A.S qui prétend casser la baraque avec son flow anti-système mais qui se fourvoie dans un racolage facile (on peut juste sauver quelques bonnes idées de mise en abyme) et enfin le groupe P.N.L qui tente un rap du quotidien en stylisant la misère sociale mais n'a strictement rien à en raconter si ce n'est reprendre les codes de la promiscuité pompière. Sexion D'Assaut et Maitre Gims font aujourdh'ui référence auprès des 15-24 ans et inondent nos radions de sons tous plus horripilants les uns que les autres, l'industrie musicale s'en repaît sur la foi du buisness en berne, les faussaires américains deviennent la source d'inspiration numéro une à coup de clips sexuels et de mercantilisme afreux et les tauliers que sont IAM, NTM ou dans un autre genre Oxmo Puccino deviennent de fait des dinosaures d'un ancien temps qui peinent grandement à nous faire revivre l'age d'or d'un courant autrefois vecteur d'un véritable ascenseur social. Pour finir, qu'un aussi gros festival que le Printemps de Bourges ose programmer un tel désastre et tiennent ces sous-artistes pour le futur de la musique est révélateur du consensualisme qui gangrène les grandes marques culturelles.