Son histoire
8.1
Son histoire

Morceau de Alexis HK (2003)

Retours sur SensCritique - 3/3: Histoire

SensCritique est pour la première fois mis en ligne en mars 2010.
Avec quelques bugs.
Pour pouvoir jouir du privilège de faire partie des pionniers de cette version béta, il faut avoir reçu une invitation, et c'est une phase que réussissent parfaitement Clément, Kevin et Guillaume, ex-fondateurs de GameKukt. Cette première réussite met le projet sur de bons rails.
L'idée, qu'une recommandation directe d'un proche vaut mille critiques institutionnelles, prend rapidement auprès de ses nouveaux utilisateurs, et immédiatement, des personnalités confirment leur notoriété venue d'ailleurs (Clément, Plug_in_Papa) pendant que d'autres émergent. L'interface se développe assez rapidement et propose régulièrement de nouvelles fonctionnalités.
La cloche des notifications est verte, un sigle béta barre le logo SC, et les utilisateurs expérimentent quelques bugs.


C'est par un hasard quasi total qu'un pote me signale l'existence nouvelle du site, le premier mois de son ouverture au grand public. Je prends donc une chambre de bonne dans une institution qui vient de retirer les cotillons de son inauguration, pendant que certains occupent déjà des suites royales. Nous sommes en janvier 2011.


Les résidents permanents rivalisent en source d'émerveillement. Il y drelium, dont les appétits asiatiques gargantuesques me sidèrent. Paul_Labrodor dont on pense rapidement qu'aucun film français des 100 dernières années ne lui a échappé (et il en parle bien le bougre). Il y a jackal, Socinien, raisin vert, Quantiflex, Surestimé, Ochazuke, Nushku, Thieuthefirst, Artobal, Dimitricycle, garcia, Maxdegats, avec qui les échanges sont incessants et riches, et grâce à qui des quantités infinies de pistes de découvertes et de nouveaux plaisirs s'ouvrent chaque jour.
Et il y a bien sûr le trio infernal Pruneau-Senscritchaiev-Torpenn qui passe du statut de maîtres à amis virtuels, le premier me redonnant un gout aux westerns que je pensais à jamais anesthésié, le second pour m'avoir poussé à me jeter avec volupté dans Dostoieski ou Brautigan (entre autres) et le dernier pour m'avoir finalement et malgré lui appris deux chose: respecter le vieux Ford (vieux réac et humaniste comme lui) et s'appuyer sur des critères solides (et personnels ) pour apprécier toute oeuvre, qu'elle fut à la mode ou vieille comme mes robes.
Et tant d'autres (qui durent supporter, ça et là, le fonctionnement du site avec quelques bugs). Pardon de ne pas tous vous évoquer.


Fin décembre de cette même année 2011, la musique débarque sur le site, au grand soulagement de nombreux utilisateurs.
L'agrégation de nouvelles oeuvres est plus compliquée que pour les autres univers (de part la complexité des différentes éditions, inévitables) mais satisfait le gros des troupes, malgré quelques bugs.


Tout n'est évidemment pas complètement rose, et déjà, au grès de certains échanges, des comportements détonnent. Mais les affections industrialisées de certaines ne masquent pas les affinités profondes qui se créent, et des communautés IRL émergent. Des ciné-clubs fleurissent ça et là. Celui que nous avons fait naitre avec Kenshin et Uhkbar sur Marseille, qui allait au mieux de sa forme permettre des projections collectives (en salle ou chez l'habitant) d'une petit quinzaine de personnes, en est un merveilleux exemple.
Boire en bande un single Malt dans une salle indépendante (ou même de multiplexe) reste un grand souvenir.


Alors qu'ils ont vécu jusque là sans aucun revenu généré par le site, le trio à la tête de SC décide en 2014 d'introduire de la publicité, histoire de rémunérer tout le travail entrepris depuis quatre ans, et surtout permettre au site de continuer à vivre (les fonds réinvestis de Gamekult étant épuisés). Ce changement va être marquant pour plusieurs raisons.
D'abord parce qu'il va ulcérer une partie des utilisateurs qui ne souhaitent pas voir leur univers culturel souillé par de la pub, par essence mercantile. Certains membres "historiques" vont d'ailleurs quitter le navire à ce moment-là.
Ensuite parce l'équilibre ne sera pas évident à trouver, entre survie du site et présence des messages à caractère incitatifs. Pendant deux ans, l'embarcation tangue, avant de finir par se stabiliser, est retrouver un vitesse de croisière.
… malgré quelques bugs.


C'est vers le milieu des années 2010 que le site va s'assagir (et un peu s'aseptiser), d'une part à cause de la lassitude de quelques-uns de ses membres les plus clivants, d'autre part par un effet de l'air du temps, qui supporte de moins en moins les débats houleux (mais jusque là presque uniquement tournés vers leurs sujets artistiques) et tranchés. Heureusement quelques nouveaux internautes vont venir redonner des couleurs vives au site: Ze Big Nowhere ou DjeeVanCleef que pour ne citer que ces deux raclures de bidet adorées.
D'autres nouveaux membres incontournables débarquent, comme pphf, Sergent Pepper, kalopani, Cultural Mind, Confucius, Zombiraptor, Gothic, Morrinson et gallu (pardon Takeshi ou Samu-L qui êtes arrivés entre les deux vagues…) et la communauté, qui se compte en plusieurs dizaines de milliers de membres désormais, vogue vers de nouvelles aventures.


En 2018, l'équipe technique introduit une nouvelle gestion des listes, qui produit quelque remous, en raison notamment de quelques bugs.


Au final, la ligne éditoriale du site étant celle de tous ses membres, l'équipe dirigeante n'a jamais eu à regretter les différentes directions prises par lui. Qualifié d'élitiste par ceux qui ne supportent plus de trois lignes pour exprimer un ressenti, repère de bobos démoniaques pour d'autres, SensCritique a acquis une notoriété qui va jusqu'à parfois froisser de jeunes réalisateurs qui voient le fruit de plusieurs années de travail descendu en quelques notes et commentaires lapidaires.
Mais cette liberté de ton, cette indépendance est bien entendu sa force, que l'on retrouve rarement ailleurs avec une même puissance. Nos avis ne sont que ce qu'ils sont, mais ils ne sont guidés que par nos seuls goûts (ne reste qu'à trouver les bons éclaireurs).
Et plus que tout, ce dont les créateurs du site sont le plus fiers est que SensCritique n'est pas devenu le représentant exclusif d'une ou plusieurs chapelles. Chaque blockbuster peut être défendu ou démonté (en fonction de sa qualité) et le cinéma d'auteur ou de festival part sur un pied critique d'égalité. Une liberté et une pluralité de ton qu'on retrouve bien évidemment en littérature, musique, BD, jeux et séries.
C'est de ce point de vue une vraie réussite. Chaque oeuvre y a sa chance, ses admirateurs et ses haters.


A nous de faire des 10 ans qui viennent un site toujours aussi vivant et passionnant. Avec ou sans bugs.


Retours sur SensCritique - 1/3: Mémoire
Retours sur SensCritique - 2/3: Miroir

guyness
7
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le 23 août 2020

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guyness

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