TITRE CRITIQUÉ: FORGIVE ME/ M'affranchir...

Il me faudra beaucoup de courage pour écrire cette critique. Même si une certaine douleur me heurtera, le processus s'avère nécessaire afin de me dédouaner. J'en avais fait une ébauche sur un titre de Marc Dupré, seulement, à ce moment, mes idées n'étaient pas claires dû à un peu trop de merdes consécutives. Le temps ayant fait son œuvre, il m'est possible aujourd'hui d'essayer de m'affranchir de ce fardeau moral...

Il faut remonter de 10 ans pour se remettre dans un contexte du deuil de ma mère. Rien, mais absolument rien, ne me préparait à cette perte monumentale dans la vie d'un fils. Des ennuis de santé préoccupaient la famille la concernant mais pas au point de devoir mettre un terme au bazar. Ma soeur et mon père la visitaient souvent, l'accompagnant dans cette épreuve. Pour ma part, et c'est là justement que ça chie, je composais avec plusieurs événements simultanés. Avec le recul, on se rend bien compte que certaines priorités ont le dessus sur d'autres. Malheureusement, on s'en rend compte trop tard...

Le portrait ressemble à ce qui suit. Je venais de vivre une séparation après 17 années et ce, dans une tumulte excessive. Je devais composer avec une grande tristesse dû à mes enfants, anticiper mon départ donc, ma mère passait, à cet instant, en second lieu. Puis, en un éclair, j'ai connu une autre femme et voyant la chimie, nous nous sommes installés ensemble. Bien qu'amoureux, je demeurais beaucoup trop anxieux quotidiennement. Trop de choses se bousculaient dans ma tête pour être pleinement solide. Arrêts de travail fréquents, distanciation familiale, travail de nuit, je cherchais surtout à réussir mon couple au niveau du coeur cependant ma tête, elle, n'avait plus rien à voir avec la normale acceptable. Complètement paumé pour mes proches, une merde totale pour ma nouvelle flamme ( selon mes propres critères) et une vie financière chancelante. Si l'on devait mettre une note sur mon fonctionnement à ce moment, j'aurais probablement établi le niveau à 3/10. Je conjuguais avec une fille triste, une ex-conjointe voulant m'arracher la tête et ma tête de con incapable de faire la liaison entre tout ça. Puis, un beau jour, ma copine et moi avons prit la décision d'aller voir ma mère à l'hôpital afin d'échanger quelques mots avec elle et lui montrer notre soutien et amour. Ce week-end là, malheureusement, mes filles vivaient une dure épreuve et avons dû remettre le projet à la semaine suivante. Pendant cette semaine, ma mère plongeait lentement dans une sorte de sommeil artificiel et n'était plus consciente. Stable, vivante mais indisponible. La journée où on a décidé d'y aller, je ne pouvais que la voir, sans y avoir accès. Du moins, les pronostics semblaient bons. On est donc répartis pour un souper chez ma soeur. Quelques heures plus tard, on était rappelé à l'hôpital. On nous annoncait alors que la meilleure option s'avérait d'abréger ses souffrances. Vers 4 heures du matin, je posais ma main sur sa tête et lui disait adieu...

Le lien avec la chanson s'insère dans le titre. Pour ceux qui se disent que ce n'est aucunement une critique musicale, vous avez totalement raison. Il s'agit bien plus d'une tentative de faire amende honorable concernant un épisode de ma vie. Par contre, en entendant cette pièce pour la première fois, le scénario actuel apparaissait logique et surtout de circonstance. Du coup, je me servirai simplement d'un unique passage afin d'illustrer à quel point je me tourmente intérieurement d'avoir raté la dernière occasion , dans ce dernier mois ou j'aurais pu échanger quelques mots et lui dire à quel point je l'aimais. J'en veux d'ailleurs à ce supposé Dieu bon et miséricordieux pour ce coup de pute. Il peut être certain qu'à mon arrivée en haut, il aura mon poing dans la gueule. Il s'expliquerait après si ça lui chante. Blasphématoire sans doute. Véridique assurément...

3:10. Le passage qui m'a asséné un coup de couteau dans le coeur, a fait chavirer mon esprit pendant quelques secondes ( sur la route,dans mon auto au retour du travail, complètement subjugué) et m'a donné envie de pleurer. J'ai alors sublimé mes larmes en mots aujourd'hui.

Si tu me lis d'en haut, saches que je te demande pardon pour cette connerie. Je m'en veux tellement d'avoir perdu ces derniers instants avec toi. Mon coeur aura toujours cette écorchure malgré le temps. J'aimerais croire que je te reverrai à mon départ dans quelques années. En attendant, je cherchais la manière de te faire mes excuses les plus sincères et senties. Je t'aime, tu me manques, pardonnes moi...

Dis toi que c'est moi...

A 3 minutes 10 de cette chanson, et ce qui suit...