Émotion. Si on devait mettre un seul mot sur ce qu'est "Tears", c'est bien celui-là. Une énième preuve que le légendaire groupe japonais est capable du meilleur passant d'un extrême à l'autre; après des morceaux très speed, X JAPAN s'essaie dès ses débuts aux balades et "Tears" est l'un des plus beaux échantillons dans la discographie du groupe.
Composée et écrite par Yoshiki, le leader du groupe, ce morceau est à l'image de son auteur. Mélancolique mais résolu.
Après une magnifique ouverture orchestrale, le duo classique vocal + piano nous embarque avec lui. La voix cristalline de Toshi (chant) n'ayant d'égal que son talent d’interprète, la première minute passée que nous sommes déjà soufflé. Avant de reprendre nos esprits, voilà que l'orchestre est de retour pour accompagner les deux serviteurs de nos oreilles et c'est avec douceur que nous sommes guidé vers un refrain -simple et efficace- qui ponctue ce premier acte.
Dry your tears, with love.
Noie tes larmes avec de l'amour.
Pour nous lier au second acte, c'est l'orgasme auditif avec l'arrivée du reste des troupes dans la direction même d'un groupe comme Queen. Les guitares de hide (lead guitar) et de Pata (rhythm guitar) résonnent, s'ensuit la batterie de Yoshiki (Batterie + Piano) puis la basse de Heath.
Toshi reprend son chant aux côtés de ses compagnons et nous dirige à nouveau vers ce refrain si juste avant de laisser place à une magnifique partie instrumentale avec un solo de guitare en deux-temps, toujours si expressif et illuminant le morceau pour un nouveau retour du chanteur et une clôture sur un refrain qui se répète plusieurs fois pour laisser place uniquement aux instruments. A ce moment-là, si X JAPAN réussi à nous emmener à plus de six minutes sans que l'on ne voit le temps passer. Si on est malin/sur ordinateur, on remarque qu'il reste malgré tout quatre minutes au morceau. Pourtant, surtout si on a d'abord connu la version single (qui ne dure "que" sept minutes environs), on sait que le chant de Toshi est bel et bien fini...
C'est en réalité le dernier acte du morceau : orchestrale majoritairement, la voix de Yoshiki lui-même se fait entendre et c'est là que l'on comprend qu'avant d'être un tube, c'est une mise sur le papier d'un mal qui ronge l'artiste : le suicide de son père. Plus que jamais, ce morceau lui est clairement destiné. Preuve en est, si les paroles du morceau sont écrites de sorte que tout le monde puisse s'y retrouver -business is business-, cette dernière partie est plus que frappante... Notamment quand on sait que le titre a été écrit au début des années '90 puis que ses paroles ont été modifiées lors des prestations récentes du groupe pour coller avec la notion de temps. Cette modification en changeant seulement deux mots suffit à faire monter les larmes aux yeux.
Pour finir cette critique, je vous propose les paroles de 1993 et de 2008 du 'dernier acte'...
If you could have told me everything
You would have found what love is
If you could have told me what was on your mind
I would have shown you the way
Someday, I'm gonna be older than you (1993) / Now, I'm older than you (2008)
I've never thought beyond that time
I've never imagined the pictures of that life
For now I will try to live for you... and for me
I will try to live with love, with dreams
And forever with tears
Si tu avais réussi à tout me dire
Tu aurais trouvé ce qu'est l'amour
Si tu avais réussi à me dire ce que tu avais dans le cœur
J'aurais pu te montrer la voie
Un jour, je serai plus âgé que toi (1993) / Aujourd'hui, je suis plus âgé que toi (2008)
Je n'y avais jamais pensé jusqu'à présent
Je n'avais jamais imaginé avoir cette vie
Mais maintenant je vais essayer de vivre pour toi... et pour moi
Je vais essayer de vivre avec l'amour, les rêves
Et, pour toujours, les larmes..