N’attends pas qu’ils reviennent !
François,
N’attends pas qu’ils reviennent !
Tu sais de qui je parle. Tu es beaucoup plus fin que tu en a l’air. Certes je n’ai pas tout à fait voté pour toi en 2012, j’ai d’abord voté contre Nicolas et ses idées nauséabondes. Je n’étais pas vraiment convaincu par toi, mais il fallait mettre fin à la tendance à frayer avec l’inacceptable. Tu es arrivé, et c’était un bon point, un premier rempart. J’étais inquiet toutefois, car je savais qu’une gauche molle ne ferait que provoquer plus de désespérance et accentuer les tendances de la droite à se rapprocher du Front national, car il faut bien dire le nom de ce qu’il faut combattre. Je craignais que l’inefficacité ne provoque un nouveau ressentiment envers les politiques, une nouvelle déception ravivant tous les populismes. Je craignais pour 2017 le retour d’un Sarkozy plus proche encore des valeurs du FN, ou d’un FN qui aurait réussi à faire exploser la droite. Nous sommes en 2014, il reste trois ans. Le FN progresse partout, et il faut bien dire que ta responsabilité est lourde.
Aujourd’hui, le FN va prendre de nombreuses villes, il va obtenir des élus dans de nombreux conseils municipaux, son audience grandit, et il va rafler la mise aux européennes. Qu’attends-tu pour te ressaisir, pour donner un souffle nouveau à ta politique, pour te saisir à bras le corps des problèmes qui touchent les Français ? On sait que c’est très difficile, on sera plus indulgent si tu as essayé, mais on ne sent rien, pas d’envie, pas de souffle, aucune ambition.
N’attends pas qu’ils reviennent !
Nous rêvons d’une France plus juste, d’une France métissée, celle chantée par Zebda en 1998 dans Tout semble si. Tu as le devoir d’empêcher que le pays ne sombre dans la haine et le repli sur soi, tu as le devoir de remettre en avant les valeurs de solidarité, de respect et d’ouverture.
Je t’en supplie, n’attends pas qu’ils reviennent.
socrate