Le chant de la sirène...

Je vais rarement patauger dans le métal féminin. Je me tiens en zone connue et laisse la testostérone faire le travail. Et la raison en est fort simple. Je me sauve, je fuis carrément tout ce qui pourrait me faire flancher émotionnellement et/ou ce qui pourrait éveiller un certain désir charnel. Parce que j'ai fait une croix là-dessus ( voir autres critiques récentes) afin de ne pas en souffrir et/ou faire souffrir. Correction. Johnny B a mit le feu dans le projet. Parce que moi, personnellement, je pourrais éventuellement me faire avoir et plonger tête première dans la merde si le chant de la sirène me rejoignait à travers les vagues...

Et celle-ci en est une de taille selon mes critères esthétiques. Outre le fait qu'elle soit jolie et vêtue d'un style médiévale/ pirate, la voix a ce quelque chose d'ennivrant, d'ensorcellant qui finit par cogner à la porte de la muraille que j'ai installé afin de ne pas tomber dans le panneau. Mon alter ego ( Johnny B) préfère se tenir loin de la beauté. Il y voit immédiatement une menace et rejette invariablement toutes formes d'ouverture à ce qui " pourrait " devenir beau. Simplement parce que chaque putain de fois ou j'ai tenté d'y accéder, je me suis ramassé dans la merde et j'ai fini encore plus seul qu'auparavant . Résultat des courses :" Tu te tiens loin de pas mal tout et tu la fermes. C'en est fini pour toi, tu es trop con!".

Toujours est-il que Clémentine,la chanteuse, elle, par je ne sais quelle miracle, a fini par passer. Oui, la fibre viking et folklorique a un rôle à jouer dans le processus. Toutefois, je crois que c'est le rapport à l'eau qui est venue me chercher. Comme certains le savent, mon passage sur cette terre n'est pas, à proprement parler, une réussite. Je n'ai pas prit soin de moi, j'ai perdu ma vie de famille, je suis loin d'avoir réussi, etc... Alors, c'est comme si mon subconscient se disait : " hé ducon, tu devrais essayer la mer...". Ne serait-ce que pour faire prendre le large à une identité trop lourde. C'est connu, l'eau, allège ce qui de façon terrestre s'avère pesant. Peut-être que l'hydrogène pourrait devenir ton allié ? Je divague un peu ici...

J'ai choisi cette piste pour 2 raisons. De 1, l'autre bouffon chanteur n'est pas de la partie ( je déteste la compétition même en fantasme) et deuxièmement, il s'agit d'une des chansons les plus douces de l'album. Et ça me manque viscéralement dans ma vie. De la douceur. Pendant un instant, je touche donc à une certaine volupté sans en payer le prix au niveau humain. Je sais, c'est imbécile mais je n'ai jamais dit le contraire à ce niveau. Je ne gagnerai jamais la médaille de l'intelligence émotionnelle. Je peux être une grosse merde. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'aimerais alléger par l'eau ( faut suivre...). Et, le temps d'un instant, notre jolie Clémentine arrive à me donner cette impression de légèreté par la chanson possiblement digne d'être une trame sonore d'un film dramatique sur la vie d'un pirate esseulé, à la dérive sur son bateau ( ou quelque chose dans le genre).

Mais , je ne suis pas dupe. Le chant d'une sirène demeure un poison. Il attire par sa beauté et vous pique de son poison une fois envoûté. Pourtant, qu'est-ce que j'en aurais a chier de me faire ensorceler et même d'y laisser la vie? Johnny B me protège de quoi au juste? A vrai dire, beaucoup plus de moi même que d'une sirène . Cependant, je me demande en bout de ligne si il n'est pas plus dangereux que l'ensorceleuse. En changeant d'élément, de la terre ( ou je ne suis pas à ma place) jusqu'à l'eau ( légèreté), je me demande si ce n'est pas lui, justement, mon pire leurre. D'un cote, avec lui, je pourrais éventuellement me ramasser six pieds sous terre. Et les sirènes m'emmeneraient avec elles au fin fond de la mer.

J'opte pour la sirène. Afin de voir du beau avant de partir...