When the Children Cry
7.7
When the Children Cry

Morceau de White Lion (1992)

Lorsque j'étais adolescents, je regardais le monde et j'ai fait 2 constats que je croyais immuables. Je ne vivrai pas très longtemps ( rien à chier du futur si ma tête continue de tourner de la sorte). Et, je n'aurai jamais d'enfant. La vie en a décidé autrement puisque j'ai trois rejetons et je suis encore ici. Il faut néanmoins comprendre que ceci explique cela puisque la raison principale de ma présence qui se maintient encore sur la terre est reliée au fait qu'ils soient là. Ils demeurent la ficelle qui fait tenir le pantin à son bout de bois.


Depuis toujours, j'ai horreur de voir un enfant pleurer. Pas celui qui rechigne pour avoir un jouet ou celui qui pète une crise aléatoirement au grand dam des parents. Celui qui pleure de tristesse, qui a peur ou qui s'est blessé. Évidemment, ça fait de moi un pere plutôt gâteau qui a troqué son autorité pour de l'affection. Pour moi, l'innocence de l'enfant doit être préservé et aucun abus ne saurait être permis. Dans le cas contraire, ce sera à coup de barre de fer dans la gueule que l'abuseur devra se faire expliquer les règles. Quelques fois, j'ai dû les gronder en les faisant pleurer. Inévitablement, en me retournant, des larmes coulaient le long de mes joues. Pour moi, un enfant malade ( cancer et autres merdes) ne devrait pas avoir à lutter pour sa vie et ce jusqu'à au moins 25 ans. D'ailleurs, le simple fait que ça puisse exister me fait remettre en cause l'existence de dieu.


En écoutant cette chanson pour la première fois, j'ai immédiatement su que White Lion avait compris l'essence de ce que je raconte des années plus tard. Sans prétendre que les enfants sont fragiles, il y a tout de même une vulnérabilité évidente face à l'adulte. Le sain saura être autoritaire et juste. Le fils de pute ( et ils sont légions) versera plutôt dans l'autoritarisme. C'est à ce moment que je m'inquiète et que je perçois la détresse du gamin. Cest aussi là que je defoncerais le crâne de l'adulte. Tu es une merde et pour te sentir moins merde, tu outrepasses les normes en prenant de l'ascendant sur le petit. Idéalement, tu devrais crever. Comme le texte l'indique, ce petit bâtira le monde de demain. Ce n'est pas en tapant dessus qu'il en fera quelque chose de beau. Laissons les croire encore un peu aux licornes afin qu'ils perçoivent de la magie avant de comprendre le monde adulte rempli de désillusion. Francis Cabrel a d'ailleurs compris la même chose avec sa chanson je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai en le démontrant d'une manière différente. L'essentiel s'avère cette innocence propre à l'enfance.


Pourtant, si l'on se fie à mon discours, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Malheureusement non. Sans le vouloir, je crois avoir fait beaucoup d'erreurs qui ont probablement affecté ma progéniture et ce, à plusieurs niveaux. Je devrai même accepter qu'ils m'en veulent car je n'aurai pas réellement d'arguments en ma faveur. Mon insuffisance à divers degrés leur donnera raison. Dans ma tête, je suis extrêmement louable. Mon coeur tout autant. La réalité par contre, ne représente même pas l'équivalent de 50 %. Il en faudrait plus afin de me rattraper et mériter mon statut. Cependant, pour je ne sais quelle raison, peu importe le contexte, je n'arrive jamais à être fier de moi, de redresser la situation, de devenir ce que j'ai toujours voulu. Alors, le passe-temps préféré se résume à une autodestruction, une automutilation ou je me flagelle à grands coups de mots et de sentiments certes nobles mais inutiles. Il se fait mieux comme parent et j'assume totalement la médiocrité a laquelle ils font face. Or, le seul lègue leur appartenant pour l'instant demeure un paquet significatif de mots éparpillés un peu partout sur les routes de ma vie. Malgré tout, une voix intérieure me répète sans cesse que mon projet est noble. Certains diraient plutôt que je suis une merde...


Ainsi, regardant le portrait du haut de mon amertume, je conclus souvent qu'il serait préférable pour eux que je disparaisse. De cette manière, leurs parcours pourraient changer, n'ayant plus ce modèle à suivre, cherchant ailleurs, chez quelqu'un d'autre, une figure digne d'enseigner ce qu'est la vie.


Pour toujours et à jamais, ils représentent la ficelle qui me tient encore ici. J'espère qu'ils le savent . Mais comme on dit si bien, un jour il faut couper le cordon. La seule résistance qui évite le ciseau s'insère inévitablement dans la chanson et son contexte. Je ne veux pas faire pleurer uun enfant...

Jean-francoisBohémie
9

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Créée

le 5 févr. 2025

Critique lue 6 fois

Johnny B

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