Mon mystère...

Suivant la signification du texte qui suggère que l'auteur se questionne à propos de l'autre, il m'est apparu une personne en particulier. Ma plus jeune fille. Elle était et demeure depuis son enfance un mystère que j'ai peine à déchiffrer. A la base, je me disais que la raison principale devait être une grande différence vis à vis de son père. Mais à force de réflexions incessantes, je me rends compte qu'il s'agit bien plus du contraire...

Première constatation la concernant, une très grande sensibilité. A fleur de peau. La ligne est d'ailleurs extrêmement fine entre la douleur causée par un mot de travers et une réaction a la hauteur de l'offense. Le parallèle est facile à faire avec mon propre comportement. Je suis susceptible, je tolère très difficilement le manque de respect. Ainsi, pour un irritant que je retiens un peu afin d'évaluer sa portée, je peux, si l'évaluation cartésienne mène bel et bien a une insulte, péter une coche, devenir mauvais, imaginer des scénarios violents. Ainsi, ce que je croyais être une différence s'est avérée une ressemblance. Autrement dit, fermes ta gueule si c'est pour faire chier.

Ensuite, il y a l'affection. Pour elle, il y a rétention de ma part afin de ne pas heurter la bulle créée. Par moment, j'irais la serrer dans mes bras afin de lui montrer combien je l'aime. Cependant, elle est devenue une femme. Et pour un père, il est difficile d'entrer en contact physique avec sa fille pour des raisons évidentes. Femme sur la fin de l'adolescence, on en a rien a chier d'un câlin paternel. Petite, les siens demeuraient rares mais féroces. Elle serrait de toutes ses forces. Je peux avouer aujourd'hui qu'ils me manquent. Quoiqu'il en soit, je respecte sa zone de confort et me fait discret dans mes envolées affectives. Puis, je réalise de quoi j'ai l'air quotidiennement et la ressemblance me frappe. Bien que je dise être toujours présent pour mes enfants, je ne manifeste pas cette présence très souvent. Au contraire, je cultive une solitude parfois frigide qui peut sembler lointaine pour quelqu'un qui ne me connaît pas. Un sauvage, un glaçon, un solitaire. Me categorisant comme un esprit libre, j'offre la paix que je cultive aussi à ma proches. De l'extérieur, le résultat peut laisser croire à une indépendance, un je m'en foutisme chronique. Il n'en est rien. Il s'agit bien plus de peur que d'ignorer mon enfant. Peur de m'approcher, peur de la blesser, peur de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Or, dans le doute, je préfère m'abstenir.

La chanson, quand à elle, pose la question suivante : " ou vas-tu, ou en es-tu maintenant?". Et, sans exagération, je réalise que ce questionnement est quotidien. Chaque putain de jours, je me demande comment elle va, qu'y à t-il de nouveau, m'aime t-elle ? Face à une réponse discrète, j'essaie tant bien que mal de m'en satisfaire pour répondre à mes doutes. Je repars dans mon monde, lui laisse la liberté de retrouver le sien, ou je peux observer son affection immense dirigée ailleurs. Je ne la connaissais pas aussi attentionnée et caline qu'avec ses chats. Malgré tout, j'interprète que la distance qui nous sépare est sans doute reliée a notre aversion pour le contact humain. Évitement social, chaleur animale...

Du coup, par une critique de circonstance, je tenais a lui passer ce message que la chanson traduit en musique. Je serai là. Je serai toujours là, meme si nous semblons froid l'un envers l'autre. Quand l'envie que son pere la serre dans ses bras arrivera, dans ses bras d'homme qu'elle se refuse d'aimer. Parce qu'ils peuvent être tellement cons parfois. Lui dire que je comprends la réserve qu'elle peut avoir a mon endroit étant donné les erreurs que jai pu commettre. Qu'elle reste toujours dans un coin de mon coeur. Et qu'elle me ressemble intérieurement beaucoup plus que je ne l'aurais imaginé avant.

Alors ma belle, ou en es-tu maintenant ? Ou vas-tu présentement ? Que dit ton coeur de tout ca? Je ne m'attends pas a une réponse rapide, ni a une quelconque réaction de ta part. Je voulais plutôt exprimer mes émotions afin de comprendre et aussi te parler un peu. Car jusqu'à présent, tu demeures...

Mon mystère.