J’ai beaucoup pensé à cette chanson d’Olivier Trévidy ces derniers jours, parce qu’elle est toujours d’actualité, et ce bien qu’elle ait plus de dix ans (elle est sortie en 2006). Le résultat de ce premier tour des présidentielles 2017 confirme en grande partie le propos. C’est surtout le refrain que j’ai en tête :
Y'a plus d'pavés y'a plus d'plage. Y'a plus rien du tout. Y'a plus
qu'des cons des endormis. Y'a plus qu'des mous dans mon pays
La référence à mai 1968, bien sûr. Plus de révolte, plus d’idéaux, plus de rêve, la crise est passée par là et l’horizon semble indépassable. Les seuls qui lancent encore des pavés sont ces jeunes « Qui, complètement déboussolés, se mettent à s'automutiler »
Trevidy évoquait alors les émeutes de 2005. La situation n’a pas changé dans les « quartiers », si ce n’est que qu’une très petite minorité sombre aussi dans le terrorisme.
Par ailleurs, il notait déjà l’effondrement de la gauche :
« Où sont passés les Jean Ferrat les sociétés tu m’aura pas ». Renaud était peut-être tombé bas sur un plan personnel, mais à l’époque, il n’avait pas de propos élogieux pour Fillon, et n’avait pas appelé à voter pour un Macron…
Trévidy évoquait aussi le recul « des syndicats qui autrefois osaient fustiger l'patronat » qui « baissent leur froc devant l’Medef qui a cœur joie s’applique à flinguer codes et droits ». Avec Hollande, c’est la gauche qui a commencé ce travail de destruction, qui devrait être amplifié avec Macron…
Trevidy finit sa chanson en évoquant :
« Tous ces futurs présidents ont un passé bien répugnant. Pour le présent l'immunité, nous fera douze ans de pieds d'nez ». Il parlait bien sûr de Jacques Chirac. Au moins, hier soir, avons-nous échappé à Fillon…
La chanson peut être écoutée ici : https://www.youtube.com/watch?v=rwVT9NpYpRs