SAISON 1
18h30, c’est l’heure à laquelle deux collègues quittent chaque jour leur travail pour aller au même arrêt de bus. 18h30, c’est la série visible sur le portail d'Arte, qui montre sur une année, ces quelques minutes pendant lesquelles deux inconnus unis par le même trajet, vont construire une relation. Laquelle ?
Ces 22 courts épisodes sont soutenus par le procédé du plan-séquences qui donne un merveilleux espace de jeu aux deux merveilleux interprètes que sont Pauline Etienne et Nicolas Grandhomme. Même procédé formel, même trajet, mêmes protagonistes…cela ressemble à un couloir mais c’est tout le contraire, grâce notamment à l’utilisation du hors-champ et des ellipses.
On regarde avec tendresse ces moments de flottements, ces humeurs mouvantes. Il y a de la complicité, de la déception, de la loufoquerie, des confidences, des silences, des disputes… la vie professionnelle rencontre la vie privée et le récit prend des détours narratifs qui nous tiennent en haleine.
Cela aurait pu être une comédie romantique banale et attendue, cela devient un thriller sentimental que l’on veut regarder intégralement d’une traite. Ça tombe bien, cela ne vous prendra qu’une moitié de soirée.
SAISON 2
Les lignes qui précèdent démontrent mon attachement à la première saison. Quand j'ai appris l'existence d'une saison 2, j'ai été intrigué et déçu. Un bon accueil critique et public justifie-t-il que l'on aille contre le sens du récit ? Car la fin de la première salve d'épisodes était parfaite, cohérente avec l'arc narratif déployé. Puis le cœur l'emporta sur la raison et j'étais finalement impatient de voir où ils allaient amener la narration.
Inutile d'y passer trop de temps, c'est une catastrophe. Tout. J'étais intrigué sur ce qu'il allait faire des personnages ? J'ai été servi : un sabordage total pour aborder cette fois-ci les comédiens qui les interprètent. Et là, comment dire...le malaise tant l'exercice est périlleux. Principal problème : contrairement aux personnages qu'ils incarnent, ils sont sans intérêt. On a l'impression d'être confronté à un énième film d'auteur français qui ne pense qu'à satisfaire son réalisateur. Côté scénario, les problématiques sont milles fois vues et revues, et agaçantes par leur nombrilisme. Pire, certains épisodes s'essaient à l'exercice de style. Ceux-ci, ampoulés, chutent de manière vertigineuse dans la prétention.
C'est un désastre.
Si vous ne connaissez pas cette série, savourez la première saison, et ignorez poliment la seconde. On ne gâche pas une aussi belle histoire en la prolongeant artificiellement (et aussi mal).