24 c'est avant tout Jack Bauer, un mec qui aime bien torturer des gens et qui a un sérieux problème avec l'autorité. Cependant il a un sens du devoir et du sacrifice hors normes, car c'est un patriote avant tout.
Un personnage franc du collier et masochiste qui a une fâcheuse tendance à attirer le malheur sur ceux qu'il aime autant que sur lui. Un héros tragique auquel on s'accroche assez vite. Il faut dire que les scénaristes ne lui épargne rien à notre bon Jack. Sans rien dévoiler il ne vaut mieux pas s'approcher de lui, que l'on soit ami ou ennemis, à moins de 20 mètres sous peine de finir électrocuté, écrasé, exécuté, brûler, découpé, éparpillé,etc...
L'obligation de mener son intrigue en temps réel sur 24 heures à peine donne un rythme soutenu avec des rebondissements en cascades créant un sentiment d'urgence permanent. Urgence qui permettra de ne pas forcément voir certaines incohérences ou approximations et qui permettra aussi aux personnages de justifier leurs méthodes expéditives.
La saison 1 est un vrai coup de poing dans la gueule, haletante, originale et prenante au dernier degré. Le suspens et la tension sont parfaitement entretenue tout du long grâce à différents leviers (affectif, psychologique et celui de l'action).
Oui mais voilà dès la seconde saison les scénaristes font une monumentale erreur en proposant une intrigue secondaire bancale et surtout encombrante.
Ainsi un personnage va se retrouver au prise avec un meurtrier psychopathe, obligé d'enlever un enfant, victime d'un attentat, coincé dans un piège à loup à braver un cougar, prisonnier d'un bunker avec un nationaliste, victime d'une prise d'otage lors d'un braquage qui tourne mal. Tout ceci en 24 heures. Sans liens avec la menace terroriste. Sans qu'aucun élément ne vienne justifier une poisse aussi abusée.
Une course au rebondissement à tout prix qui n'ira qu'en s'amplifiant au fil des saisons. On aura des terroristes qui planifie une attaque de l'envergure du 11 septembre par heure, des personnages morts mais qui reviennent quand même ou des méchants qui se révèlent au dernier moment même si personne n'y croit.
La crédibilité du show meurt petit à petit, le premier degré toujours cloué aux basques de la série n'arrange rien et tout ceci confine au ridicule le plus navrant. A moins d'aborder la série comme une série de science-fiction mais je doute que le but soit là.
Une chose est sûr c'est que les scénaristes s'en sont rendus compte aussi. En effet plutôt que de s'emmerder ils balancent aux chiottes les bases de la série. Alors qu'avant on avait des rebondissements qui venaient enrichir une trame principale les dernières saisons se développent en micro-intrigues qui débutent avec l'épisode et qui sont résolues dans l'heure. Le tout avec un liant bancale quand il n'est pas simplement absent.
Le seul crédo qui s'appliquera sera de multiplier les explosions, de faire plus de morts que la saison d'avant et de trouver des tortures encore plus violentes et fréquentes que tout ce qui avait été fait jusque là.
Boursoufflé, crétin, mal écrit et d'une crédibilité nulle, voilà ce qu'est devenu 24. Un show qui n'est plus que l'ombre de lui-même.
La contre-partie positive de tout cela est que ça peut désormais se savourer au 12ème degré, comme un gigantesque nanar, car c'est bel et bien ce qu'il est devenu. En fait Jack Bauer c'est juste un Cordell Walker à l'échelle du pays entier.