Qui a aimé 24, qui aime encore 24, aimera 24 Legacy. Il est une chose que je désirais ardemment depuis au moins la fin de la saison 6, c'était de conserver le concept de 24 mais de se débarrasser de Jack Bauer, pour diverses raisons. Mais la raison principale, c'est que le concept est plus fort que n'importe quel personnage, y compris Jack, et Legacy le prouve. La mode est maintenant aux anthologies, regardez par exemple True Detective qui renouvelle à chaque fois sa distribution. Pour 24, ce serait même encore plus facile étant donné que l'intrigue ne concerne à chaque fois qu'une seule et unique journée.
Ce renouvellement du casting était donc salvateur et constitue un bon point. Cela amène de la nouveauté, de la fraîcheur. Mais ce n'est pas non plus une rupture totale avec 24. Pour diverses raisons, on pourrait l'appeler 24 saison 10 sans aucun souci.
En effet, on fait référence à des personnages de la série mère.
Notamment Edgar Stiles si vous vous souvenez.
Et même un des personnages secondaires de cette série était déjà là à la première saison
Ah, sacré Tony Almeida !!!
Il y a bien entendu du fan service, notamment dans certaines scènes qui en citent d'autres de la série originale, on trouvera une réminiscence du Coliseum de la fin de la saison 2, beaucoup d'éléments dramatiques de la saison 1 (qui est un bijou). En effet, l'intrigue rappelle vraiment la première journée. Les conséquences d'une ancienne opération menée à l'étranger reviennent à la face de nos héros bien au chaud aux USA. On a substitué à Jack Bauer Eric Carter, ancien ranger (excellent Corey Hawkins). Lui aussi a une femme, mais pas de Kim cette fois-ci ! On a également un sénateur qui se présente à l'élection présidentielle américaine. A David Palmer futur premier président noir, on a substitué John Donovan, futur premier président latino.
Et comme dans 24, un des deux finira la journée veuf !
Mais on voit également que de l'eau a coulé sous les ponts. Ainsi, on voit par exemple un des personnages principaux être engagé dans une relation homosexuelle, chose peu abordée dans la série originale. La série est également moins portée sur la torture et le fait de montrer des séquences spectaculaires. La menace terroriste existe mais on est loin de l'arme nucléaire. Ce qui importe le plus ici, c'est la psychologie des personnages, on les questionne pour savoir pourquoi ils font ce boulot de fou. C'est une sorte de commentaire méta de la série qui sonne très bien. Les antagonismes sont personnes, les ennemis sont intimes comme les Drazen en saison 1, Saunders en saison 3 et c'est dans ces conditions qu'on obtient le meilleur. Enfin, l'intrigue politique ne démérite pas du tout et montre que tout le monde est capable de cynisme.
Le fait d'avoir conservé le format de 12 épisodes est aussi une très bonne chose. On ne fait plus trainer inutilement l'intrigue, les choses avancent de façon naturelle. Contrairement à la saison 9, je n'étais pas frustré de n'en avoir que 12 cette fois-ci.
Je ne doute pas que 24 reviendra sous une forme ou sous une autre, car à l'issue de la saison 8 qui devait être la dernière en 2010, je n'avais jamais douté revoir du 24, ça a été fait déjà deux fois !