Live another twelve hours...

Dans un premier temps, la série s’appelle "24: Live Another Day", c'est la suite de 24 heures chrono. Par définition, ça fait 24 heures, 24 épisodes de 50 minutes qui retracent 24 heures de la vie de Jack Bauer, comme dans les huit dernières saison. Mettre "Live Another Day" et coller 12 heures dans 11 épisodes et demi et 12 autres heures en 20 minutes, c'est naze. Nous défoncer cette habitude de visionnage m'a énervé. Cette série m'a bercé de ma préadolescence jusqu’à maintenant - parent compréhensif, au temps ou la Saison 1 passait sur TF1 le Lundi matin vers 0h30 avec école 7 heures plus tard, ahem - et j'ai eu l'habitude des "marathons 24h". Me couper ce plaisir de moitié m'a profondément agacé.
Voila pour mon coup de gueule "z'ont tout chamboulé, c'était mieux avant".

Maintenant la critique des personnages (descendez pour éviter le spoil ou vous épargner 2 minutes de lecture):

- Jack Bauer reste Jack Bauer. Au moins ça, ça n'a pas changé. C'est la seule chose qui me pousse a noter au dessus de 5, la note que je voulait décerner au départ. Très convaincant dans son rôle, le jeu d'acteur n'a pas changé d'un millimètre malgré une équipe de production différente.

- Chloe O'Brian est plus que correcte. On perd un peu le coté "casse-noisette H24" - ce qui faisait tout le rôle/charme dans les saisons précédentes - pour arriver à une pauvre Chloé pas vraiment épargné par la vie, dépressive et sur une pente glissante. Se concentrer sur l'histoire du personnage aurait fait gagner en crédibilité mais je salue la créativité des producteurs. Passer de "première de la classe" à "criminelle informatique dans une spirale autodestructrice" est un pari - réussi - que j'ai apprécié.

- Margot Al-Harazi est crédible. On se sépare du coté "terroriste islamique = issu d'un pays/éducation islamique" que je reprochait aux saisons précédentes - je hais mettre tout le monde dans le même panier, surtout au niveau du fanatisme religieux - et ce personnage montre qu'une femme, de naissance et d’éducation britannique, peut virer dans le fanatisme extrême une fois endoctriné par un tiers. Je salue également la performance de l'actrice même si, tout comme Chloé, un peu plus de description du personnage et des dialogues mieux élaborés aurait donné plus de consistance au jeu d'acteur.

- Kate Morgan reste correcte mais je n'ai pas vraiment accroché. Il m'est resté dans la tête l'idée de "blondasse". J'aime pas utiliser ce mot, c'est misogyne, mais heh, c'est comme ça que je l'ai sentie. Peu crédible en agent de la CIA mais on a vu pire, ne sait pas tenir une arme de poing et avec des mimiques, parfois agaçantes, qui ne reflètent pas le coté glacial des agents d'espionnage américains.

- Steve Navarro est correct mais... ...on sent le mauvais coup venir à des kilomètres, loin des "surprises" des précédentes saisons sur les personnages véreux. Dommage.

- James Heller est mou. Voila. C'est dit. Le président des États-Unis d'Amérique James Heller est mou. Correct en ministre de la défense, mais pas assez de peps pour un président digne de la série 24. J'ai pas accroché. On est très loin de David Palmer et on le sens moins dans son rôle de Président, en comparaison des larmes d'Allison Taylor (Saison 7) ou de la lâcheté - légendaire - de Charles Logan (Saison 5, 6 et 8). Ses soucis de santé peuvent l'expliquer mais je le sentait plus "mordant" dans les saisons précédentes. Dommage pour un acteur que j'ai salué dans sa performance dans le téléfilm The Missiles of October.

- Audrey Boudreau est trop normale. Je m'explique. Elle est censé avoir vécue une expérience extrêmement traumatisante et on la sent pas en phase avec les évènements tragiques qui ont marqué sa vie. Ses retrouvailles avec Jack sont courtes et laisse paraitre une partie de son histoire comme un "accident" qu'elle s'efforce d'oublier. Je ne sent pas le personnage retrouver la vie politique et militaire que lui confère ses fonctions. Faire pousser des fleurs dans l’Utah serait horrible d'un point de vue scénaristique mais m'aurait paru plus normal.

- Mark Boudreau est tout aussi mou que son beau-père. Encore moins crédible car on a - presque - aucune information comment il s'est retrouvé là. Il aurait suffit de quelques minutes pour introduire le personnage correctement et la production a fait l'impasse dessus. Dommage, ce type de personnage aurait eu de l'importance avec plus de confrontations Jack/Audrey/Mark.

A niveau de la série en elle même (pas de spoil, promis):

On est dans le coté "Piew-Piew-Piew-Boom-'Murica" que j'aime dans cette série malgré la présence de l'intrigue sur le sol Britannique. Nos amis d'outre Manche sont correctement représentés et on ne tombe pas dans les clichés. Jack Bauer fait moins péter de trucs, soit à cause du fait que ça ne dure que douze épisodes, soit qu'il se fait un peu vieux. Chaque fin d'épisode tiens en haleine, rien à redire dessus, mais le suspense s’essouffle parfois en cours d'épisode. Les effets spéciaux des drones font mal aux yeux et les écrans de contrôle ressemblent au simulateur de vol de Google Earth avec un effet noir et blanc. Loin du réalisme des armes dans les saisons précédentes. On perd le coté de la coupure avec l'horloge, marque de fabrique de 24, et on a l'impression que les personnages traversent Londres en deux minutes. Bif-bof.

On fini un peu la saison en coup de vent. C'est moche et je suis pas habitué à ça, mais ça laisse de quoi continuer si la Fox décide de poursuivre l'aventure Jack Bauer.

En résumé, nouvelle équipe de production, donc forcément, des différences pas au gout des habitués. Mais une bonne mini-série qui relève un peu le gout amer que m'a laissé la Saison 8.