Notices de jeux de société : l'animé !

Après les fabricants de jouets des années 80 qui produisaient des dessins animés américains afin de vendre du merchandising.... nous avons dans les années 2000, des éditeurs de jeux de société européens font la même chose en produisant des mangas afin d'étendre leur marché.

Car on ne va pas se cacher derrière son petit doigt, le but d'After School Dice Club (le nom anglais sur lequel vous le trouverez sur les plateforme de streaming) est évident : vendre le boom du jeu de société européen de ces 10 dernières années à des japonais qui en sont restés au Go et au Shogi.

Pour le coup, il ne fait pas dans la dentelle et use d'une corde mainte fois utilisée : le slice of life avec une trame racontant commentquatre jeunes filles montent un club lycéen centré autour de leur passion. (Trame sur laquelle vous pouvez appliquer d'autres scénarios comme celui de Diary of Our Days at the Breakwater (pour les poissons) au point que cela a été subverti par Doki Doki Litterature Club ou par la saga Higurashi.) Les personnages ne sont en eux même pas très originaux : la petite timide qui entre dans leur univers, la petite enjoué mais maladroite, celle qui prend la passion très au sérieux et l'étrangère hyper positive. Chaque épisode est l'occasion pour elles d'avoir un problème qui sera résolu autour d'une partie de jeux de société. (Vu la gueule de certaines de mes parties de jeux familiales pas sûr que ça ai toujours l'effet escompté.)

Ce qui en fait une véritable curiosité c'est lorsque par le hasard de l'exportation, et du remplissage de grille durant une période de Covid, l'animé en question arrive en France sur Wakanim. Et ça a un charme tout particulièrement bizarre dû à la rencontre de deux trucs qu'on aurait jamais imaginé se croiser : Voir des explications de règle du 6 Qui Prend avec des japonaises qui poussent une vache, remarquer des boites de jeux typiquement française (et dont on a rencontré l'auteur plus d'une fois) dans un arrière plan de décors d'animé ou entendre des japonais s'étonner sur les cartes du Dobble, ça vaut clairement le coup.

Alors, ok, c'est pas subtil, mais c'est aussi ce manque de subtilité qui fait parti du charme un peu con de l'animé : Les étonnements des personnages sur les règles du jeu sont surjoués, on voir arriver la résolution des épisodes à 15 kilomètres à la ronde, il y a un personnage qui HAIT les jeux de société (et ne voit pas l'intérêt qu'il y a s'amuser) tandis qu'on a deux grands gaillards qui parlent de leur passion pour les jeux de société attablé au bar façon Guerre du Vietnam, un vendeur en boutique qui est le sosie de mammouth dans City Hunter, une serveuse/créatrice de jeu de société qui est censée être étrangère mais utilise des accents improbable et inexistants. Ha, et il y a certainement une intrigue lesbienne cachée là dedans et le manque de subtilité avec lequel ils amènent ça fait aussi parti du fun.

Là où l'animé est poussé un cran vers le haut, c'est dans les deux ou trois épisodes dans lesquels Midori tente de créer son propre jeux de société. Pour le coup, c'est assez bien traité et on a tout une intrigue sur comment l'inspiration vient, comment on teste le jeu auprès des amies, les retours, le design, la pression pour présenter son jeu à un concours, etc...

Bref, After School Dice Club est une véritable curiosité. Certes, il est là pour vous vendre des jeux de société, mais il le fait d'une manière maladroite qui le rend sympathique.