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A mi-chemin entre la critique de la société et la série de faux cul.

Avis sur les 4 premières saisons de Black Mirror :


Le temps que je me mette à Black Mirror, la série était passé de "cette série d'anticipation est géniale, c'est le must, faut vraiment que tu regarde, ils prédisent ce qui nous pend au nez" à "série moralisatrice, faussement paranoïaque et répétitive dans son côté "bouh la technologie, c'est mal." J'ai tout rattrapé en 6 mois parce que ma copine avait tendance à ne pas vouloir qu'on enchaine deux épisodes de suite. Et c'est vrai que parfois peut se taper coup sur coup deux ou trois épisodes déprimants.


Du coup, je l'ai regardé comme ce qu'elle est : une série de sf d'anthologie basé sur une projection futuriste pas si lointaine que ça. Avec une préférence sur les réseaux sociaux, la télé-réalité et la fin pessimiste. Et du coup, comme toute série d'anthologie, j'ai trouvé ça inégal avec des épisodes que je trouve vraiment chouette et d'autres que je trouve assez "MEH". Et contrairement au consensus général, je trouve la dernière saison plus chouette que les saisons précédentes.


Le fait que ce soit une série anglaise se ressent par moment et le fait qu'au départ, le casting soit exclusivement composé d'acteurs inconnus a fait beaucoup pour l'identification que l'on a avec les personnages et le côté "ça pourrait nous arriver." Bon, après, j'étais pas mécontent sur les saisons d'après de retrouver de temps à autres des visages connus (John Hamm, Jerome Flynn, Faye Marsay.)


Quitte à avoir un avis complet autant que je le donne épisode par épisode : (Attention, vous n'allez pas être d'accord avec moi.)


1 – National Anthem :


Un épisode satyrique qui se casse la gueule lorsqu'on l'examine de plus près : En effet, tout l'épisode ne fonctionne que parce que le cabinet de Callow prend les pires décisions possibles et nous fait croire que c'est la meilleure marche à suivre. (Un truc très utilisé dans la série "24".) Un gouvernement digne de ce nom ne répondrait jamais ouvertement à des terroristes, encore moins quand la demande nécessite une exposition publique aussi grotesque. Si les têtes couronnées sont surveillées 24h/24 par des tonnes de gardes du corps, c'est justement pour éviter ce genre de choses. Du coup, ça n'a pas arrêté de me faire décrocher de l'épisode.


2 – Fifteen Millions Merit :


Ok, là c'est bon. C'est de la sf très noire, axée sur les médias, avec un background hyper bien travaillé pour un épisode d'une heure et demi. Je me suis senti extrêmement mal après cet épisode et ça m'a bien travaillé. La scène où Bing est "obligé" de voir ce qui s'apparente au viol de la fille qu'il aime m'a filé un coup de poing dans l'estomac (et c'est tellement bien intégré au scénario). Comme toujours (cf Network) les médias arrivent à assimiler leur propre critique et à la transformer en spectacle.


3 – The History of you :


On arrive à ce que la série m'avait vendue : une histoire se passant dans un futur proche, surlignant des travers existant dans nos nouvelles technologies. Ici, on est dans l'absence de droit à l'oubli issu des réseaux sociaux. J'ai bien aimé (notamment la scène de cul trèèèèès triste) même si les personnages agissent de façon idiote.


4 – Be Right Back :


Encore un épisode très "Black Mirror" avec un mélange de nouvelle technologie et de vie proche de la notre. D'ailleurs les premières minutes de l'épisode, montrant la vie d'un petit couple et l'horreur d'un accident survenu lorsqu'on s'y attend le moins m'a vraiment touché. Ils étaient attachants ces deux là. Après, on tombe dans un des travers de la série consistant à faire faire au personnage une bêtise dont on sait d'office que c'est une très mauvaise idée (En l'ocurrence acheter un robot ressemblant trait pour trait à son ex.) Mais une fois ce prémisse accepté, l'épisode est bien foutu.


5 – White Bear :


J'ai eu peur au début de cet épisode : le fait d'avoir des gens zombifiés sur leur smartphone m'a fait penser à ce qu'on reproche à la série, du "fake deep" et la phrase "houlalala, les gens qui sont sur leurs smartphones ils communiquent plus, ils sont tous des zombies." Et puis le retournement de situation final atténue complètement ça et permet plutôt de faire un épisode sur le voyeurisme et la cruauté humaine. (Même si, en terme de traitement carcéral, c'est n'importe quoi.)


6 – The Waldo Moment :


Bah, c'est nul, qu'est ce que vous voulez que je vous dise ? Dire que j'ai commencé la série par cet épisode mou du genoux. Non seulement, on est encore face à du "je prends la pire décision possible" mais surtout qui peut trouver Waldo marrant ? Il est juste insupportable, grossier et absolument pas drôle. Le fait qu'il remette un politicien à sa place ne me fait pas sentir plus de sympathie pour lui et la chûte est prévisible et bâclée. Certains ont fait une analogie en disant que l'épisode avait prédit "Pepe The Frog" je ne pense pas... avec Pepe, le problème est tout autre (on est plus sur la reformation d'un mouvement politique.)


7 – White Christmas :


Un de mes épisodes préférés : Le fait d'associer deux histoires fait qu'on est complètement happé par cet épisode. Ok, j'ai vu venir un des twists de fin, mais je pense que l'épisode le savait. Et puis, John Hamm bordel !


8 – Nosedive :


On sait dès le début où l'épisode va nous emmener (les systèmes de notation et les problèmes que ça engendre) le personnage est tellement coincé qu'on kiffe vraiment cette chûte progressive suivi d'un pétage de plomb complet. La fin est chouette et ne tombe pas dans la tristesse facile ou la moralité évidente.


9 – Playtest :


Un épisode d'horreur et de paranoïa. Sympa mais la fin est un chouilla super prévisible.


10 – Shut Up and Dance :


Mouaif. Je suis vraiment pas convaincu de la fin en mode "il a mérité ce qui lui arrive." Après y a Jerôme Flynn et ce mec est vraiment bon dans tout ce qu'il fait.


11 – San Junipero :


Le fameux "épisode qui se fini bien" est franchement très très cool. Pourtant, j'étais super agacé par le côté "hééé, ça se passe dans les années 80" que hurlait la production. J'aurais dû prendre ça pour un indice que c'était un monde fake.


12 – Men Against Fire :


Les effets spéciaux sont bons, l'ambiance est assez palpable, mais la chûte était super prévisible et c'était pas très subtil.


13 – Hated in the Nation :


Je me demande pourquoi les gens aiment cet épisode : il est inconsistant, le plan du méchant est débilement compliqué (et sa revendication est du niveau maternel : "bouh, la haine sur le net c'est mal, du coup je vais tuer tout ceux qui harcèlent en ligne") les personnages passent leur temps à prendre les pires décisions possibles et surtout j'arrive pas à croire à la menace. Autant le coup du hack de nano-technologie pourquoi pas, mais le fait que des abeilles miniatures disséminés dans le pays entier arrivent à se ruer sur des milliers de personnes dont elles n'ont juste QUE la photo, j'y crois moyen. Et on fait quoi des gens qui comme moi, ont une photo de chien comme avatar ? Ou les photos de leur bébé ? Ou d'une célébrité ? Et s'ils portent un masque ou une casquette ? En plus, le hashtag est idiot dire "Mort à" tout le monde l'a fait y compris pour des trucs vagues (#Mortàlasociétédeconsommation) Connaissant twitter, je sais que plein de gens ont dû utiliser ce hashtag pour troller ou balancer des trucs comique. Est ce que les abeilles ont tués tout les gens qui ont parlés du film "Mort à Venise" ?
Et surtout, la première chose qu'aurait du faire les flics (surtout une section censés bosser spécifiquement sur internet) était de bloquer le site du hacker. Ou expliquer à Twitter qu'il faut effacer les tweets liés à ce hashtag et le bloquer ? C'est pas comme si Twitter n'était pas au courant, il y a déjà eu trois morts ! Bref, ma suspension d'incrédulité est morte à mi chemin de l'épisode devant ces couillons inutiles.


14 – USS Callister :


Excellent. Sous couvert de parodier Star Trek, l'épisode arrive à parler de la frustration, du pouvoir et de tonne de choses. La fin est assez cool, notamment lorsqu'on reconnait la voix du mec qu'affronte l'équipage. (Bonus génial.)


15 – ArkAngel :


Le type même de l'épisode basé sur un "putain, mais qui ferait ça sérieux ?" : Espionner ses enfants est mal pour leur développement. Merci Captain Obvious. Le fait que ça soit réalisé par Jodie Foster est... anecdotique.


16 – Crocodile :


Mouaif. Là encore, le personnage accumule les bourdes au point que ça en devient insoutenable (pourquoi tuer le bébé, putain, c'est limite gratuit à ce niveau là.) Je me demande si la fin n'est même pas ironique tant c'est basé sur des coïncidences gratuites.


17 – Hang the DJ :


Pas mal du tout. Alors, évidemment au début on se dit "quel système absurde" mais on accepte la règle parce que c'est tellement futuriste que ça passe. Il y a une vraie alchimie entre les deux personnages c'est choupi.


18 – Metalhead :


Même si son scénario serait peut-être celui d'une série de sf lambda plus que dans Black Mirror, cet épisode fonctionne super bien. Le suspens est haletant.


19 – Black Museum :


C'est rigolo, les séries d'anthologie de sf comme "Au dela du réel, l'aventure continue" finissait aussi leur saison sur un épisode expliquant que l'univers dans lequel il se déroule est le même que plusieurs histoires de l'épisode. Bon, c'était souvent mal foutu et prétexte à du clipshow à outrance. Ici, c'est très frustrant parce que je n'ai pas choppé tous les indices, mais les trois histoires racontées sont assez sympa (et auraient été naze si elles avaient été développées sur une heure.) J'aime bien, ça passe.


Bref, dans l'ensemble j'aime bien Black Mirror et ça va du "sympa mais un peu con" au "génial."

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le 26 avr. 2018

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Mad Dog

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