[critique faite après le visionnage de la première saison uniquement]
Black Mirror est une série de trois moyens métrages ayant pour fil rouge l’influence néfaste des medias et des nouvelles technologies sur nos vies. Le postulat de départ est simple, lucide et critique. Au fond, il n’y a pas de quoi se relever le nuit tellement il est quasiment impossible de nos jours de ne pas constater tous les effets pervers de nos moyens de communications actuels (télé, internet, facebook et compagnie).
Seulement voilà, les trois pans de Black Mirror sont brillamment réalisés et parviennent malgré tout à surprendre et surtout à mettre vraiment mal à l’aise. C’est le premier constat que je peux faire de cette série, notamment avec le premier « épisode » qui parvient à tordre l’estomac comme très peu de films peuvent le faire. Une fois le générique de fin défilant sur l’écran, il est difficile de s’expliquer comment 50 minutes de film ont pu autant nous raconter, nous retourner qu’un long-métrage de 2 heures.
J’avoue que le second opus est mon préféré des trois car bien que déroulant une trame classique, il possède un univers totalement maîtrisé dans un contexte d’anticipation vraiment bien taillé. J’ai beaucoup aimé le personnage principal qui parvient (encore une fois) à surprendre, même si avec le recul on se rend compte que la trajectoire qu’il emprunte est inévitable. Cela nous rappelle combien notre cerveau veut toujours rechercher l’espoir là où il est fatalement absent, et tricoter des scénarii qui, même si tragiques, ne seront jamais aussi désespérants que la réalité.
Seul le troisième métrage est un peu plus faiblard, même si non dénué de qualités et parvenant à bien anticiper ce à quoi notre futur pourra ressembler. Il est construit autour de la paranoïa et ici, la technologie n’est qu’un outil et non la clé du scénario. Ainsi, on peut aisément se dire que l’histoire de base pourrait très bien se passer même sans l’apport de cette technologie. La jalousie, la colère, le sentiment de trahison et d’abandon sont malheureusement le lot de l’être humain même sans gadget électronique.
Malgré cela, je trouve qu’il boucle parfaitement cette trilogie glaçante et sombre sur le devenir de l’Humanité qui n’a de cesse de se confronter à des miroirs déformants et des écrans dans lesquels le virtuel, le superficiel ne sont finalement que l’écho d’une société qui part en vrille.