Destins

Thèmes : Réincarnation / Colonisation japonaise / Amitié / Lutte armée
Bromance : 80 % / Romance : 60 % / Féminisme : 50% / Paternalisme : 0% *

Han Se-Joo est un jeune écrivain au succès planétaire. A la suite d'une tournée promotionnelle en Europe et aux Etats-Unis, il entre en possession d'une ancienne machine à écrire, envoyée pour lui depuis Chicago. D'étranges visions commencent alors à le hanter, ce qui ne facilite pas sa vie déjà éprouvée par la folie de certains de ses fans et la menace imminente d'un burn-out. L'une de ses admiratrices de longue date, Jeon Seol, va bientôt se retrouver mêlée aux tribulations de son idole, mais aussi à ces fameuses visions… Ou serait-ce des souvenirs d'une vie passée ? Et qui est ce mystérieux personnage qu'il surprend à taper sur la machine et à continuer son roman ?...

J'ai passé un excellent moment devant Chicago Typewriter. Je n'avais pas trop d'idée de ce qu'il pouvait y avoir dedans ni de quoi il était question. Je l'ai regardé à la base parce qu'il y avait le surdoué Yoo Ah-in.

Je vais essayer de ne pas trop en dire pour ne pas déflorer une partie de l'histoire.

Alors nous sommes embarqués dans une comédie contemporaine sur cet auteur asocial qui est confronté à des fans -ou des anti fans- un peu lourds et qui porte d'un côté une histoire dramatique d'abandon et de rejet et de l'autre qui doit subvenir aux exigences d'un éditeur un peu paternaliste, qui lui met toujours plus la pression... Comédie car la partie contemporaine est plutôt légère, souvent drôle. Mais pas que.

Le second personnage principal est celui interprété par la délicieuse Im Soo-jung. Elle joue Jeon-seol, la "première fan" de Se-joo (on découvrira pourquoi elle s'octroie cette étiquette là). Elle est vive, intelligente, fanatique de littérature et rêve de rencontrer son idole. Elle y parvient à la faveur d'une livraison qui lui a été commandée (elle gère une boîte de livraisons en plus d'être vétérinaire). C'est elle qui livre à Se-joo la fameuse machine à écrire et qui introduit donc auprès de lui le troisième personnage de l'histoire...

Et on en arrive à Yoo Jin-oh (Go Kyung-pyo, que j'ai découvert), le second rôle masculin. Se-joo le surprend par deux fois en train de taper sur la machine à écrire. D'où vient-il ? Qui est-il ? Autant de questions auxquelles Se-joo cherche une réponse, tandis qu'il se débat avec Jeon-seol et son éditeur...

La série oscille entre deux époques : l'année 2017 et les années 1930, alors que la résistance coréenne luttait de manière acharnée contre la colonisation japonaise. Le scénario balance donc entre les scènes contemporaines et les scènes d'époque.

La partie contemporaine est plutôt sympathique, rigolote souvent (la bromance entre les deux garçons est savoureuse) et touchante (l'histoire de Se-joo, qui apparaît d'abord comme quelqu'un d'arrogant et d'antipathique).

La partie historique est belle, visuellement et scénaristiquement. Elle est plus dramatique que la partie contemporaine bien sûr. Les relations entre les protagonistes sont plus complexes et la romance est aussi plus intéressante dans cette partie ci car toute en retenue, menacée et cachée comme les personnages...

Il y a aussi un personnage important qui est Baek Tae-min, le "frère" de Se-joo. Un personnage complexe, qu'on apprend à découvrir petit à petit. Kwak Si-yang, qui l'interprète, est vraiment excellent.

Ah si, il y a quand même un dernier protagoniste : le livre. Se-joo est auteur, Jeon-seol est folle de littérature, le "père" de Se-joo est aussi écrivain, Tae-min également... La maison de Se-joo est remplie de livres, du sol au plafond, partout. Sous les meubles, derrière les portes, dans tous les recoins. La série parle de création littéraire, du blocage de l'écrivain, des prêtes-noms... Et d'un business qui est avant tout une affaire de créativité personnelle. Et c'est une machine à écrire qui va redonner vie à toute une partie de l'histoire et qui va la réécrire pour nos personnages, les aider à la revivre... C'est très symbolique. Comme le titre du roman de Tae-min, qui résume à lui tout seul cette histoire : Fate (Destin)...

Chicago Typewriter est un très beau drama sur la liberté, sur l'amitié, l'amour, la mort, sur les fils rouges qui nous relient à certaines personnes, sur les choix que l'on fait, sur le pardon aussi. J'ai été touchée, j'ai aussi beaucoup ri, j'ai détesté certains personnages, j'en ai adoré d'autres. Tout un panel d'émotions que je ne m'attendais pas forcément à vivre en commençant la série.

*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094