Il y a comme un frémissement lorsque retentit la musique du générique Dragon Ball Z, ou même n'importe quelle autre mélodie mémorable qui lui est associés, et nous renvoi vers cette véritable odyssée qui nous aura permis de suivre des personnages attachants devenus proche de nous.
Il y a d'abord eu Dragon Ball, créé par Akira Toriyama et nous présentant la jeunesse de Son Goku ainsi que certains de ses amis que l'on voit encore ici. Série basée sur un mélange d'aventure, d'action et d'humour, elle restait sur des enjeux terriens et une échelle plus humaine, là où Dragon Ball Z entre dans l'ère de la science-fiction et des conflits qui vont concerner tous les mondes.
On y suit encore Goku comme protagoniste, mais très vite la série va nous présenter son fils Gohan ainsi qu'une troupe qui va doucement s'agrandir au fil du temps. C'est là l'une des grandes réussites de la série, créer des personnages forts et attachants, capable de devenir des vecteurs d'émotion. Plus on avance dans Dragon Ball Z et plus la frontière entre principaux et secondaires paraît mince, ils sont tous importants et ont, à un moment ou un autre, le premier rôle.
L'importance va se définir autant sur le temps à l'écran que les actions, et si Goku reste au centre, on va aussi admirer des personnages comme Gohan, Piccolo Jr, Krilin ou Vegeta dans des premiers rôles, puis les futures générations (Trunks, Goten) par la suite. Pourtant, jamais la série ne va négliger ceux qui peuvent paraître secondaires, chacun dans des styles différents que ce soit Tortue Géniale qui apporte toujours un peu d'humour, lui qui était si important dans la première série, Bulma ou encore Yamcha.
Les personnages bénéficient d'une grande qualité d'écriture, capable de passer d'un camp à l'autre ou d'avoir une réelle complexité, avec un soupçon de finesse et d'authenticité. L'une des forces de la série, c'est évidemment leur évolution dans le temps, on les suit durant de longues années, et face à l'adversité ou diverses épreuves de la vie, ils vont grandir, changer et étoffer leur personnalité, de quoi les rendre plus attachants et éviter à la série, longue de 291 épisodes, de tourner en rond.
Parmi les protagonistes, Dragon Ball Z se démarque de son prédécesseur avec les Sayan, d'abord Goku et Gohan, puis la découverte de Vegeta, personnage ô combien fascinant et complexe. Prince de sa race, rempli d'orgueil et d'un sens du défi inégalable, c'est d'abord en ennemi qu'on le découvre, puis en allié et ami, même si ses premières pulsions sont toujours prêtes à prendre le dessus. Ses liens avec Goku, Bulma puis Trunks sont aussi bien écrits que mis en scène, avec ce qu'il faut de complexité.
C'est via eux que l'on découvre l'aspect science fiction de la série, mais aussi un côté plus violent et sombre, où la Guerre peut devenir la principale raison de vivre. D'une rare puissance, ils vont permettre l'introduction de Freezer puis l'évolution physique et mentale de ses représentants. Ils apportent aussi un réel apport à la construction de la mythologie Dragon Ball Z, que ce soit à travers l'âge d'or d'un passé détruit ou les possibilités futures avec le renouveau et les générations à venir.
Si Goku est bien un saiyan, son choc sur la tête et sa jeunesse sur Terre auront retiré ses pensées de conquêtes, et aura pour but de faire régner la paix et protéger sa planète d'adoption. Véritable ange parmi les humains, il n'hésitera pas à ignorer ses véritables origines et montrera un peu moins de complexité que ses amis, lui qui sera rédempteur envers Vegeta et toujours prêt à transmettre son savoir et sa philosophie.
L'évolution des personnages passe aussi par l'héritage et la transmission, d'un passé que l'on recherche mais aussi par le sang, à l'image de Gohan, que l'on découvre bébé dans le premier épisode. Plus le temps passera, plus la série sera axée sur lui (il en deviendra même le protagoniste principale après l'arc Cell et avant Boo) et l'influence de son père, sa mère puis des combats qui vont le transformer. Attachant il sera, comme Goku, presque plus humain que Sayan, et dont les combats et enjeux intergalactiques, à la différence de son père pour ce point, vont finir peu à peu par lasser.
Véritable odyssée se déroulant sur plusieurs années Dragon Ball Z propose un attachement à de nombreux personnages, mais surtout de nombreuses sensations. L'émotion peut atteindre des pics assez hauts, que ce soit lorsque tout semble fini ou via les liens familiaux, et de nombreuses séquences sont des modèles du genre, tant chez les principaux que secondaires, à l'image de Chiaotzu face à Nappa, des derniers instants de Majin Vegeta avec son fils ou Gohan, encouragé par Goku, face à Cell ou encore le monologue de Vegeta lorsqu'il admet ce que Goku représente réellement pour lui.
Autant de moments qui sont difficilement oubliables et qui nous immergent dans la série de la meilleure des manières. Les liens entres les personnages paraissent toujours naturels et authentiques, ils font avancer l'histoire et leurs cohabitation et affrontements rythment Dragon Ball Z, où même lorsque l'espoir s'éteint, il y aura toujours une petite étincelle pour les guider, que ce soit via leurs amis ou divers éléments.
Si ce sont eux qui rythment la série, impossible de ne pas évoquer les oppositions. Il y en a trois grosses (Freezer, Cell et Boo) qui composent les trois arcs principaux de la série, et d'autres qui peuvent paraître plus minimes mais qui introduisent généralement ces derniers. Parmi ceux-là on notera surtout les premiers épisodes de la série, avec les saiyans Raditz, Vegeta et Nappa ainsi que les androïdes après l'arc Freezer, et tous auront un destin particulier et seront intimement liés à nos héros.
Chacun des trois antagonistes principaux apportent une caractéristique spéciale à la série. Freezer un côté machiavélique et très cruel, comme en témoigne son massacre de la planète Vegeta ou son comportement face aux Nameks, Cell une forme de perfection, créé par l'Homme en utilisant les cellules des êtres les plus puissants et Boo se rapprochant plus des premiers amours d'Akira Toriyama, avec un humour important et un aspect plus burlesque qui se cache derrière lui.
Tous trois ultra puissants, ce sont eux qui vont aussi faire avancer nos héros, Freezer faisant révéler le stade de super guerrier à Son Goku, Cell participant à l'évolution et la puissance de Gohan et enfin Boo poussant nos protagonistes à fusionner et/ou faire appel aux terriens pour créer l'attaque ultime. Ils vont mettre à mal nos héros, leur faisant penser qu'il n'y a aucune chance de gagner pour les pousser à s'entraîner, s'améliorer et trouver de nouvelles solutions. Via eux, la série va aussi développer une atmosphère plus sombre où la peur et la tension seront, à certains moments, omniprésentes.
Ils ont une telle présence et importance que un seul combat pourra être étalé sur de nombreux épisodes, avec plusieurs stades de transformations durant un seul. Ils ont aussi en commun d'être aussi bien écrit que mis en scène, avec de parfaits design ainsi que des caractéristiques mentales qui leurs sont propres. A ce jeu-là, c'est Cell qui se révèle le plus fascinant, tant dans sa conception que ce qu'il apporte, sa façon de contrer et d'utiliser l'adversaire, capable de le battre tant par la force que la ruse.
Là où Dragon Ball Z se montre aussi incroyablement ambitieux, c'est dans l'alternance des tons, avec des atmosphères sombres, mais aussi une place importante accordée à l'aventure, la mélancolie ou encore l'humour. Ce dernier point apporte une légèreté, parfois dans les moments les plus sombres, que ce soit via les héros ou d'autres éléments, à l'image de Mr Satan. Personnage génial et atypique, il est l'image des humains, et ceux-ci en prennent pour leur grade tant il l'adule et ne croit qu'en lui. Dans la deuxième partie de la série, il apporte vraiment à cet univers, se montre aussi capable d'évoluer et d'être bien plus qu'un personnage juste humoristique.
En plus d'une émotion qui peut être forte, la série prend un air mélancolique lorsqu'elle en a l'occasion, surtout lorsqu'on se remémore les débuts de Goku dans la série initiale (et que l'on retrouve à travers Goten). Et les auteurs mêlent à cela une forte intensité, tant dans les moments forts que ceux qui précèdent, et nous font ressentir ce qu'est vraiment le calme avant la tempête et comment nos héros appréhendent les tâches qui vont être très compliqués voire impossibles.
La série n'oublie pas non plus ses thématiques initiales, à l'image du courage, l'amitié, apporter son aide à autrui, surmonter une perte importante mais aussi savoir se relever de ses échecs. Régulièrement nos héros sont mis à mal et battu, et à chaque fois ils vont devoir trouver des solutions, s'entraîner et puiser au plus profond d'eux-même pour être capable de surmonter l'adversité. Evidemment, ce n'est pas toujours approfondi, mais régulièrement amené avec une certaine justesse, et parfois même un peu d'émotion.
Les combats sont fortement présents et font partie des grandes réussites de la saga, tant ils sont parfaitement chorégraphiés et orchestrés. Il est capable de distinguer les personnages en fonction de leur façon de se battre, chacun ayant son style, tandis que les combats peuvent parfois durer longtemps pour notre plus grand plaisir. Les auteurs se montrent créatifs dans les enchaînements, et ont de nombreuses bonnes idées pour ne jamais que ça tourne en rond, et au contraire créer une véritable atmosphère et un feu d'artifice spectaculaire, parfois même très violent.
Plusieurs sont d'ailleurs assez mémorables, que ce soit face aux trois antagonistes importants ou non, peuvent être vecteur d'émotion et pousser nos héros à se dépasser. En ce sens, le final avec un Goku très puissant et surtout un Vegeta (son comportement dans la dernière saison est aussi passionnant que chargé d'émotion) aussi lucide qu'intelligent et attachant approchent la perfection, mais aussi Goku contre Freezer ou un Gohan qui va mettre du temps à se révéler face au terrible Cell durant les jeux que ce dernier a créé.
Les bonnes idées sont nombreuses et elles ne viennent pas forcément toutes de l'esprit d'Akira Toriyama, et souvent les dessins sont en parfaite alchimie avec celles-ci. Que ce soit le monde des morts, les différentes planètes, les décors urbains ou naturels, on est immergé dans l'oeuvre et il y a une véritable osmose entre le fond et la forme. Ces idées sont aussi précieuses pour ce qui est des personnages, qu'ils soient furtifs ou non ou encore des enjeux, même ceux assez courts à l'image du tournois au paradis.
Les dessins magnifiques vont aussi de pair avec la bande-originale qui, en plus d'être mémorable, est parfaite pour les images. Plusieurs thèmes sont mémorables, à l'image de celui de Cell, des deux génériques de fins ou d'autres de combats. De plus, la musique participe totalement à l'atmosphère mise en place, notamment durant les combats, et peuvent rythmer les enjeux et l'évolution des personnages.
Véritable odyssée nous faisant suivre d'attachants personnages durant un long laps de temps, Dragon Ball Z a su créer sa propre mythologie, avec de nombreuses caractéristiques, des atmosphères prenantes et passionnantes, de nombreuses excellentes et créatives idées ou encore une capacité à jongler entre différents genres, de l'humour au combat en passant par la science fiction ou l'aventure.
Et c'est à chaque fois un plaisir de replonger au cœur de Dragon Ball Z et de retrouver Goku, Vegeta, Gohan, Bulma, Piccolo ou encore Trunks.