J'avoue, si on ne m'avait pas teasé en disant que c'était une série géniale, j'aurais peut-être pas dépassé le premier épisode. Celui-ci est certe intriguant, mais me donnait l'impression que ça allait être triste et badant. Après tout, c'est l'histoire de deux gamines, armées, qui se baladent en tank dans un monde post-apocalyptique. Et dans le pilote, Yuuri manque de tuer Chito en jouant avec son arme.
Bref, on s'est forcé, et on a eu raison. Parce que toute la série est plus basé sur un côté "mignon" de deux jeunes filles (dont l'age est indéterminé... il est même assez probable qu'on les voit grandir au fil de la série) qui se baladent au milieu des ruines de la civilisation mais qui font des trucs rigolos ou innocents : percer une conduite d'eau pour se faire une douche, découvrir à quoi sert tel ou tel mécanisme, pécher le dernier poisson de l'univers, utiliser des bassines lors d'une chute d'eau pour faire de la musique, etc... Idem, les rares rencontre avec d'autres êtres vivants (qu'ils soient humains, robots ou... indéterminé) se fait toujours sur le ton de la collaboration et de la compréhension.
On est sur un slice of life de l'apocalypse où les personnages vivent tellement un quotidien étrange et dénué de sens que ça en devient ordinaire. On est sur une autre temporalité où finalement rares sont les moments tristes et si l'on est rarement en train de rire (ce qui arrive) la série égraine une sorte d'étrange côté feel good qui est renvoyé par le côté hyper dansant et joyeux de l'opening et de l'ending. Ainsi que par le titre : on trainasse dans le dernier voyage avant la fin du monde.
Il y a entre Yuuri et Chito une formule comique assez rodée, celle de l'auguste et du clown blanc. Le clown blanc, c'est Chito, sérieuse, qui guide le groupe, tente de tenir un journal de bord et qui porte les réflexions un peu philosophiques. L'Auguste, c'est Yuuri, qui veut toujours manger, a des idées farfelues et un côté casse cou. Deux personnages complémentaires qui se montrent parfois plus profond que le carcan dans lequel on pourrait les caser.
Le fait qu'elles soient d'un age indeterminé aide aussi : elles ont encore la naïveté et l'innocence des enfants, tout en se montrant assez mature pour qu'on ai jamais peur pour leur survie. Cela passe grace à un chara-design moe assez épuré (assez proche au fond de celui de Made In Abyss, comme quoi, si on veut faire passer les pires trucs autant faire dans le mignon.)
Mais ce qui fascine dans Girls' Last Tour, c'est l'univers. Apparemment, les deux filles viennent d'un futur lointain dans lequel les lettres en changées, les robots ont existés, mais les villes se sont étendues de manière complètement pétée : on trouve un système de strat par étage, avec des villes qui semblent s'étendre à l'infini, des tunnels interminables et d'avoir cette impression que la planète entière n'est plus devenue qu'une gigantesque ville s'étendant sur différentes strates.
La série pourrait être évasive envers ce décors et le traiter comme un simple élément permettant de faire des péripéties chelous... mais elle donne des clés pour savoir ce qu'il s'est passé. Les filles regarde leur décors comme des extra-terrestres regarderaient notre civilisation après qu'elle se soit effondrée. Elles trouvent des objets (appareils photos, robots) utilisent des machines (l'épisode sur la fabrique de nourriture) ou tombent sur des robots ou des entités qui leur donne des informations sur la façon dont le monde a évolué. Il y a une logique à travers cet univers.
Bref, inutile de faire semblant, j'ai adoré Girls' Last Tour, et notamment le fait qu'il soit nostalgique sans jamais être déprimant et soit toujours sur un équilibre parfait pour ne jamais tomber dans les travers du post-apocalyptique, un genre que je trouve d'ordinaire peu inspiré et souvent prétexte à montrer les pires atrocités sous couvert de "en dehors de la civilisation, les êtres humains sont des monstres."
Ici, c'est parfait et ça redonnerait presque foi en l'humanité dites donc.