Un jour, au terme d'une immense guerre, l'humanité s'est effondrée. Ne reste alors que d'immenses cités d'acier, chuintants faiblement par moments, comme pour nous rappeler leurs brefs sursauts de vie.
Au milieu de ce chaos sans haut ni bas, ou les cités sont empilées les unes sur les autres, deux jeunes filles déambulent et tentent de survivre. Ces deux êtres adorables, au cours de leur voyage, découvrent et redécouvrent ce qui faisait le quotidien de nombres d'entre nous. La froideur et le ton grisâtre des couloirs qu'elles empruntent font ressortir leur bouilles rieuses, et le gigantisme des mégastructures post-industrielle qu'elles traversent rappelle leur petitesse.
Des différentes thématiques que traite l'œuvre, le pivot majeur qui motive nos deux protagonistes à continuer d'exister, au delà de la survie, est leur ascension vers ce qu'elles pensent être un monde meilleur. Alors, escalier après escalier, elles espèrent, vainement peut être, accéder à un monde meilleur où les attendent le reste de l'humanité.
En observant Yuri et Chi débattrent sur le caractère profondément auto-destructeur de l'humain ou sur l'importance des souvenirs que l'on laisse derrière soi, il émane surtout une question que je trouve ici très intéressante et trop peu exploitée dans le genre post-apocalyptique : Et s'il n'y avait vraiment plus âme qui vive, plus aucun moyen de reconstruire l'après ?
Car plus l'œuvre se dévoile, plus l'on se rend compte de la possible futilité d'une telle aventure...
Généralement, il y a toujours une raison qui pousse le protagoniste à aller d'un point A à un point B: Cela va de la dernière solution pour sauver l'humanité, à simplement trouver le dernier bastion encore debout. Bref, comme si il était presque évident qu'il fallait une raison, un point de fuite, une solution finale, pour motiver nos protagonistes à avancer quelque part. Et surtout, peut elle réellement exister, cette dite solution ?
Rapidement, il faut se mettre l'idée dans la tête, nos deux jeunes filles ne font tout simplement qu'errer à la recherche de nourriture et d'un coin chaud, rien de plus. Elles prennent rapidement conscientes de leur finitude et de celle de la société qui les a vu naître, elles effectuent un voyage sans réel objectif tangible, si ce n'est l'espoir d'un après.
Ici, pas de destination, seul importe le voyage et la contemplation d'une humanité en déclin.