À force d'échouer sur le générique d' Hunter X Hunter dans les blind test d'animé, j'ai fait à ma copine : "hé, ça te dit de regarder le pilote de cette série sur Amazon Prime au moins tu saura de quoi ça parle." Et bim.... on s'est enquillé quasi 10 épisodes de la série d'un coup et on a quasiment fait l'arc autour de l'examen de Hunter d'une traite.
Donc nous voilà lancé dans 148 épisodes d'un Shonen que je connaissais déjà. Mais que pour le coup je redécouvre, parce que si j'ai un bon souvenir, j'ai commencé à lire le manga au lycée, donc entre 1999 et 2001.... ce qui fait quasiment 20 ans et vu la parution totalement erratique du manga, (en pause depuis novembre 2018 après la parution de chapitres de façon complètement disparate) bah la piqûre de rappel ne faisait pas de mal.
Ce qui est vraiment marrant avec Hunter X Hunter, c'est la façon dont on a plusieurs animé en un et à quel point la série change énormément sur toutes ces années. Au départ on a un manga qui lorgne du côté de Dragon Ball, avec un Sangoku-like (Gon) qui est jeune, naïf, gentil, doté d'une grande force et d'une coiffure improbable. Il tente de devenir Hunter pour rejoindre son père et fait la connaissance de compagnon de route : Leolio le comic-relief, Kurapika le mystique (que les premiers volumes faisaient écrire en écriture inclusive, les traducteurs ne sachant pas s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme) puis Kirua qui devient très vite le complice miroir de Gon. Ha et il y a Hisoka le clown psychopathe.
On voit très vite que le côté baston emmerde Yoshihiro Togashi et que préfère les affrontements psychologiques et mettre en scène les personnages en train de trouver des stratégies impossibles (son cliché préféré entant le personnage qui pense en dehors de la boite.) On trouve aussi un amour pour les jeux : Pierre feuille ciseaux, jeux de négociation, balle au prisonnier mortelle, MMORPG, et le Gungi (un mélange entre dame et échec.) Très vite les personnages ont leur carte de Hunter, et Togashi décide de ne pas s'imposer de règle : les arcs peuvent très bien mettre en scène le quator initial, renouveler totalement ses personnages secondaires pour n'avoir pour protagoniste que Gon et Kirua.
En effet, on sent que la relation entre les deux enfants est ce qui va motiver l'auteur, notamment autour de Kirua (littéralement la traduction du mot "Killer") un enfant surdoué comme Gon mais qui fut élevé pour être un tueur. On le voit assassiner de sang-froid des personnages dans les premiers chapitres et on s'aperçoit vite que c'est assez flippant. Et la façon dont les deux personnages se tirent mutuellement vers le haut, Kirua poussant Gon à devenir plus discipliné et moins sauvage et Gon a tirer partit de son humanité et devenir quelqu'un de bon. L'évolution se fait tout au long du manga, même si Kirua finit très vite sa rédemption.
Et puis Togashi va surtout en profiter pour développer un très grand nombre de concepts et de personnages. Dès le troisième arc il crée une sorte de force venu de soit nommé le Nen. Censée être secrète et connue de quelques initiées, le Nen devient très vite une force magique (régie par des règles) que tout le mone utilise plus ou moins afin d'avoir des pouvoirs ultra-pété.
Mais surtout ça foisonne de lieux et de personnages dont certains vont et viennent et peuvent devenir très inventif (on peut mentionner Senritsu la musicienne, Biscuit, Pamu, les membres de la famille Zoldik, certains membres de la brigade fantome comme Shizuku, le concept même de fourmis-chimères dont la progéniture est un mélange des animaux que la reine a avalée.) A vrai dire s'ils ne meurent pas, certains personnages sont vraiment là le temps d'un arc histoire de remplir leur rôle et d'épuiser les possibilités de leur pouvoir et basta.
Ha, il faut parler d'Hisoka. Lorsque j'ai dit que je matais la série, une copine à fait "ha mais vous allez devenir aussi creepy que les gens qui sont fans d'Hisoka le gros pédo." Alors, non, je ne suis pas fan d'Hisoka.... mais force est de voir que l'auteur est fan de ce personnage qui est en quelque sorte l'équivalant du Joker dans son monde.
Le personnage est un chaotique neutre qui peut aussi bien être du côté des protagonistes que du côté de ses ennemis et on sent qu'il prend un malin plaisir à juste foutre la merde. Et si au fond j'ai l'impression que le personnage est un prédateur pédophile, il y a un côté "grain de sable dans la machine" qui le rend intéressant. Après, dans l'animé on perd le côté ludique d'avoir ses phrases ponctués par des signes de cartes, mais on gagne.... des plans de lui avec une posture outrageusement ambigue. Je ne sais pas si c'est l'influence de Jojo mais à chaque fois qu'il a un monologue intérieur, on le voit avec un visage à la limite de l'ahegao. C'était dans le manga c'est un délire de Mad House ?
Arc par Arc :
Allez, histoire d'avoir mon avis en détail, je vais faire tout les arcs un par un et ce que j'en ai pensé :
Ca se regarde bien même si dans sa façon de faire, ça a salement vieilli. On sent pas mal d'influence des shonens des années 90 comme Dragon Ball, Fly, et compagnie avec un quator bien défini. On sent qu'ils tatonnaient sur pas mal de trucs.
Difficile de le voir comme autre chose qu'une conclusion de l'arc Examen et un moyen d'étoffer le background de Kirua.
Premier gros tournant de la série avec l'apparition du Nen, d'abord une force particulière, puis carrément retconné comme un pouvoir que tous les Hunters ont. Sans parler que c'est le premier arc où Gon et Kirua font un truc dans leur coin et où on oublie complètement l'existence de Kurapika et de Leolio. C'est la première fois que les garçons s'entrainent pour devenir plus fort. On oublie aussi très vite les pouvoirs initiaux de Gon.
A l'inverse, on est sur un arc très centré autour de Kurapika. On sent que Togashi avait envie de se tourner vers le manga de gangster. C'est aussi le seul arc dont la conclusion est jamais vraiment arrivé : on a pas vu tous les pouvoirs des membres du gang de l'araignée et à la fin de l'arc leur chef est toujours vivant.
Et là, pouf, d'un seul coup, Togashi, grand fan de Dragon Quest, décide de faire un arc se passant dans un jeu vidéo. Et le pire, c'est que ça s'intègre un peu au bordel, avec tout un système compliqué. J'adore l'arrivée du personnage de Biscuit et de son rapport à Gon et Kirua.
C'est arc est TROP LONG. Vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, et que ce soit en anime ou en manga, cet arc est trop long (et dure plus d'1/3 de l'animé.) La faute à trop de personnages et trop de trames narratives surtout lors de l'attaque finale sans parler de pas mal de retournements de situations qui deviennent un pétard mouillé (je pense à Pâmu qui est passée du côté des méchants... mais en fait non ainsi qu'au Roi Meruem qui meurt, mais fini quand même par se faire ressusciter pour finalement mourir quand même de l'attaque de Netero) et d'une intrigue d'amnésie bien pratique pour rajouter du scénario. Les fans ont l'habitude de dire que c'est à ce moment là que le manga devient sombre, mais ça serait oublier des passages plus sombre qui sont bien antérieur et au final, c'est l'un arc où au final, mal de personnages finissent par survivre (souvent en se réincarnant, mais bref...)
J'en gardais un bon souvenir mais c'est mieux que ce que je pensais. A vrai dire c'est pour moi le véritable arc conclusif du manga : en plus de revoir tout un tas de personnages (y compris pour faire des caméos) l'arc résoud pas mal de points abordés au fur et à mesure du manga, à la fois l'humanité de Kirua (et fait revenir sa famille vue dans l'arc Kukuru Mountain) Leolio utilise le Nen pour la première fois et Gon y voit finalement son père. Lorsque j'avais lu le manga je m'étais dit "ça pourrait se terminer là dessus je serais content" et visiblement chez Mad House on s'était dit la même chose.
Du reste, mes souvenirs du mangas étant assez flou, je ne sais pas trop ce que l'adaptation de 2011 change vraiment. C'est du reste l'un des animé les plus longs sur lequel on s'est mis depuis que moi et ma copine on regarde des animés ensemble, mais j'étais super content de revenir dans cet univers. Fiouf !!