Mr. Sunshine se déroule en Corée du Sud au début du XXème siècle et s'inspire de faits réels sur la politique interne et externe du pays : le pays tangue, se confronte à la domination japonaise, et entretient des relations complexes avec les américains qui se trouvent un "devoir de civilisation" envers la Corée du Sud.
La jeune aristocrate et frondeuse Go Ae-shin est prête à défendre son pays par les armes contre ce qu'elle voit comme des envahisseurs. De là nait une relation tumultueuse avec Choi Yoo-jin, fils d'esclave ayant quitté la Corée à la fin du XIXème siècle pour survivre avant de devenir Eugene Choi, capitaine des US Marine Corps. La frontière entre les intérêts communs ou divergeant de l'un et de l'autre deviennent difficilement perceptibles lorsqu'ils s'attaquent dans la nuit à une même cible américaine. C'est cette relation aux rôles indéfinies, sont-ils amis ou ennemis, qui créé l'intrigue passionnante de Mr. Sunshine (la fin de l'épisode 2 est un bel exemple de cette tension naissante entre les deux).
Ceux qui ont déjà vu le film Mademoiselle comprendront où je veux en venir à travers cette relation puisque Go Ae-Sin est jouée par Kim Tae-ri, étourdissante dans le film de Park Chan-wook et qui l'est tout autant ici. Les décors et la photographie sont également fantastiques, des cartes postales. Et pour cause, on parle du drama le plus coûteux de l'Histoire. La variété de la série (drame historique inspiré de faits réels, action, romantisme, dépaysement, etc) fait de Mr Sunshine une œuvre universelle qui devrait combler tous les types de publics. Et le tout sur un engagement raisonnable, malgré quelques longueurs dispensables, d'une trentaine d'heures.
Je parle assez peu des émotions finalement dans ma critique mais vous pouvez également prendre mot pour mot cette très bonne critique : des frissons sur toute la première moitié de la saison, des retour en arrière pour revoir des scènes d'une intensité magistrale par de simples mots et regards (j'en revois jusqu'à une vingtaine de fois).
Je ne peux ensuite nier une baisse d'intérêt sur la seconde partie de saison, dès lors que l'émancipation d'Ae-Sin, qui fut mon guide tout au long de la saison, ait pris fin pour nous amener plus profondément en Guerre. J'ai plus souvent trouvé un manque de subtilité dans les scènes pour ne retenir cette fois-ci aucune séquence mémorable. La photographie polie a pu rendre parfois plus difficile l'appropriation des images à une période aussi vieille qu'un début de XXème siècle, en sus des visages qui peuvent peiner à se vieillir. Cela se pardonne. Si la guerre n'est pas mon genre de prédilection, la série réussit à nous divertir et émouvoir en traitant tout un pan de l'histoire de la Corée et du Japon. Cela n'avait jusque-là pas réellement été traité, et encore moins en touchant un public occidental. Profitez-en.