Vide et mirages
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
Par
le 4 sept. 2013
122 j'aime
19
Voir la série
La nouvelle genèse de l'évangile, rien que ça.
Je ne sais plus qui un jour m'a expliqué que selon lui si Evangelion est si adulée, si aimée par tant de gens, ce n'est que pour une chose : Evangelion est une œuvre inachevée.
De prime abord vu comme une simple série animée où des adolescents contrôlant de gigantesques robots (Mecha) ont pour mission de sauver la Terre des méchants extra-terrestres (ici appelés « Anges ») le simple spectateur fera la connaissance d'une ombre.
L'ombre, le négatif, les conséquences d'être bien trop exposé à la lumière. Shinji, Rei, Asuka (les trois personnages « principaux » même si la série se focalisera surtout sur Shinji) se retrouvent sans cesse exposés à cette lumière.
Shinji la fuit, Rei s'y soumet et Asuka s'y confronte et pourtant n'y remportent aucune gloire.
Et c'est à ce moment là qu'Evangelion brise les codes utilisés et usés par beaucoup d'autres animés avant lui. Dans Evangelion il n'y a pas de gagnants, les pilotes d'Eva ne seront pas adulés, ils seront même critiqués.
Les instants sous la lumière (les projecteurs) sont au-dessus de ce qui se faisait à l'époque, les plans stylisés, le grand spectacle assuré.
Mais il ne s'agit pas là du cœur de la série, revenons à notre ombre. Car oui si les moments de lumière sont charmants voir épiques, comme tout moments de liesse ils ne durent qu'un instant. Si nous vivons pour ces instants, il faut se rendre à l'évidence : la vie n'est pas faite uniquement de moments heureux.
A l'image d'un cardiogramme la vie est d'abord faite d'ombre, il ne se passe rien, l'ennui omniprésent suit son cours jusqu'au jour où vint la montée, rapide et saisissante jusqu'au sommet. Et si atteindre le pic (et la lumière) prend peu de temps, l'arrivée et le retour une fois en haut ne représentent qu'un instant, un battement de cil.
Toujours à l'image d'un cardiogramme la chute une fois le moment de grâce terminé sera dure et longue.
Et c'est cette chute qu'Evangelion s’efforcera de représenter tout au long de la série. Avec ou sans brio mais force est de constater qu'à aucun instant cette représentation n'aura point d'intérêt.
Là où les autres séries (de l'époque) se contentaient de représenter les moments de bravoures, Evangelion recentre son attention sur les conséquences de ces éphémères instants qui on l'oublie souvent ne sont que des soubresauts aléatoires dans une vie morne.
J'en ai parlé plus haut, Evangelion est une œuvre inachevée. Et c'est peut-être selon moi pour cette raison qu'elle touche tant de monde, malgré tous ses efforts Hideaki Anno n'aura (selon lui-même aussi) jamais réussi à terminé ce qu'il avait commencé. Les deux derniers épisodes de la série bien qu'intéressants malgré leur « représentation » plutôt discutable ne sont que le résultat de l'incapacité de Anno à représenter ses idées, ses envies, le message qu'il veut transmettre au spectateur.
En psychologie il est dit : « Ne jamais concrétiser ses projets, c'est vivre hors du temps », quoi de plus humain ?
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs openings/endings d'animes japonais, Les meilleurs animes japonais, Anime Déprime, Les meilleurs génériques de séries et Les meilleurs animes avec des mechas
Créée
le 18 sept. 2015
Critique lue 450 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Neon Genesis Evangelion
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
Par
le 4 sept. 2013
122 j'aime
19
2015, au Japon. Un ange, créature céleste géante, ravage Tokyo 3. Shinji Ikari, un jeune garçon de 15 ans arrivé là sur ordre de son père Gendo, le chef de la puissante organisation NERV, se voit...
Par
le 13 août 2011
73 j'aime
12
Neon Genesis Evangelion représente exactement ce que j'attends d'un anime : une simplicité apparente qui va se révéler d'une grande complexité, un monde très fouillé, un mélange de grandiose et de...
Par
le 12 mars 2016
62 j'aime
6
Du même critique
Pour la bande originale du film éponyme Shirō Sagisu est à nouveau à l’œuvre et autant le dire tout de suite, les fans de la série ne seront pas vraiment dépaysés. C'est sous une tempête de violons,...
Par
le 26 sept. 2015
6 j'aime
C'est avec ce Castaway on the Moon que je me lance dans la découverte du cinéma coréen, et que dire à part que ça commence très fort. Sorte de "Robinson Crusoé" pour l'île déserte qui pourtant se...
Par
le 28 août 2016
5 j'aime
2
Gakkou Gurashi ! (ou School-Live !) est un animé diffusé en 2015 adapté du manga du même nom. Alors oui cette « critique » contient un léger spoiler, uniquement si vous n'avez pas vu...
Par
le 15 déc. 2015
5 j'aime