Bénéficiant d'un assez gros buzz, certainement dû aussi à son mode de diffusion via Netflix (on aime en dire du bien), je me suis donc lancé dans la série Orange is the New Black avec déjà quelques références personnelles de séries dans le monde carcéral, donc la meilleure de tous Oz' ou encore la divertissante mais ridicule série Prison Break.
Avec ONB, l'objectif semble être de proposer une fiction réaliste, et tout autant divertissante. Et effectivement, le temps des premiers épisodes, on se laisse (tous) prendre au jeu. Pourtant avec le recul le ridicule est déjà présent et est déjà une grande indication sur la façon dont la série va traiter le monde carcéral : Piper Chapman est condamnée à 15 mois de prison pour avoir transportée de l'argent sale. Avec son petit ami (Jason Biggs, connu pour American Pie), elle s'imagine simplement ces 15 mois comme une "chouette" expérience de vie. Et ce n'est pas de mon interprétation, le couple se le dit vraiment. Ainsi, Piper Chapman arrive en prison comme un étudiant part étudier avec Erasmus. Néanmoins, une chose la ramène à la réalité avant d'entrer en prison : On lui retire son portable. Elle s'y attend pas. C'est que ça pas à l'air trop rigolo la prison quand même!
Et ONB, c'est ça, tout le temps. La série essaye tant bien que mal de dépeindre l'histoire des autres détenues entourant Piper Chapman en nous montrant notamment ce qui a provoqué l'arrestation de chacune mais c'est la majorité du temps quelconque.
Les premiers épisodes, sans recul, on apprécie malgré tout ce côté dramatique mais léger de la série. Cependant, chaque épisode qui passe nous met un peu plus face aux nombreux défauts de la série. On tourne rapidement en rond, ce qui n'est pas étonnant dans une prison. Et on ressent certainement aussi un manque de moyen financier pour proposer quelque chose de plus vivant. A vrai dire, la série ne garde son intérêt que le temps que Chapman se familiarise avec le mode de vie de la prison. C'est parfois "marrant" de la voir découvrir ce milieu si particulier.
Mais rapidement les histoires se répètent et n'évoluent plus. Ça donne à peu près ça : Une détenue qui passe son temps à se battre pour la gestion de la cuisine. Encore que, "se battre" est un terme un peu dur pour ONB, disons plutôt "chamailler" pour cette grande cour de récré qu'est cette prison fédérale. Une autre est envoyée par Dieu (insupportable), une autre folle sort de psychiatrie. Pour les autres dont Chapman elle-même, on a une grosse trame scénaristique de lesbienne et jalousie. Ça a pas l'air comme ça, mais c'est pourtant la trame scénaristique la plus agréable.
Aucune de ces histoires ne sont sérieuses. Les détenues tentent en vain de se faire peur entre elles, en se concentrant forcément sur l'héroine. On arrive presque à y croire lors des premiers épisodes. La série est exagérément soft et ressemble plutôt à un bon divertissement en seconde partie de soirée sur TF1. Vous savez, ce genre de série qu'on arrive pas à zapper bien qu'on sache que c'est mauvais. Comme la peur ne prend pas sur nous, après 3 épisodes l'enjeu n'est plus que de savoir si Piper Chapman va réussir à maintenir son couple hétéro à flot ou plonger du côté homo avec son ex (femme) elle aussi condamnée. Au final, le style de la série ressemble ni plus ni moins qu'à du Desperate Housewives, ce sont des histoires de filles, mais qui accumulent les clichés. On est loin d'Oz et même Prison Break. La prison est tellement "bien" qu'une détenue libérée y reviendra, parce qu'elle y est mieux. Je crois qu'à partir de là, ça résume tout.
Enfin, le pire n'est pas là. Je vous ai pas parlé du personnel de la prison qui accumule les clichés. Le personnel (tous corrompu sans exception) est en effet plus malsain et dangereux que les détenues! Les matons veulent du sexe et ne peuvent pas s'empêcher de se taper une détenue ou en tomber amoureux. Forcément, on est pas épargné par du business autour de la drogue. Même combat pour le personnel de bureau : Ça tombe amoureux comme des gosses de 6 ans. Et puis comme c'est jaloux parce que c'est tous des lesbiennes et que ça peut pas tirer son coup, bah ça les met au trou. Rien à foutre.
Bon, je le note quand même : Ça reste une série (presque) agréable à regarder, pas (trop) prise de tête malgré les (innombrables) défauts que j'ai énoncé. Elle est simplement négligée et il faut peu d'exigence pour l'apprécier : M'enfin, soit vous avez jamais vu Oz et ça serait totalement con de perdre votre temps avec ONB. Soit vous l'avez vu et ONB va vite vous paraitre pitoyable. Je cite Oz, mais le monde carcéral a été souvent traité dans des films ou séries de meilleure façon. Heureusement. (en récente, je vous conseille la série Rectify)
Si il est nécessaire de le préciser, la fin de la saison 1 est mauvaise et ridicule. Elle aimerait crée de l'impatience chez le téléspectateur pour la saison 2 mais c'est surtout l'inverse dans mon cas.