Tales of Phantasia
6.2
Tales of Phantasia

OAV (2004)

Lancé sur... bah ma lancée, ayant terminé la série animé Tales of Eternia, je me suis dit qu'au lieu de commencer à trouver un moyen de jouer au jeu vidéo éponyme afin de comprendre ce qui ne l'avait pas été dans l'animé, j'allais poursuivre mon entreprise télévisuelle, espérant que l'une des séries auraient eu la gentillesse de présenter un tant soit peu compréhensible. C'est ainsi que Tales of Phantasia a fait son apparition, me prouvant que j'avais raison depuis le début : il faut peut-être jouer aux jeux avant de s'attaquer à la série ; même si, dans ce cas présent, la série reprend assez fidèlement le matériel d'origine. Cependant, il se trouve que cette série - on ne parlera pas, soit dit en passant, de la chronologie puisque normalement, l'action se déroule avant Tales of Eternia - a le mérite d'être déjà moins cruelle que sa sœur de 2001, bien qu'il y ait encore des choses à dire en bien comme en mal, il va sans dire.
Par ailleurs, à bien regarder la série et à réfléchir dans une optique de me casser encore plus la tête, je me suis rendu compte que, pour le moment, l'univers Tales of usait de pas mal de lieux de la mythologie nordique donc... Fantasy Mythique ?


Alors que la guerre bat son plein sur Midgard, un groupe d'aventurier (dont Cless, Mint et Chester) tente de vaincre un dieu maléfique : Dhaos. Néanmoins, ce dernier parvient à s'échapper en voyageant dans le futur. Afin d'avoir une chance de le vaincre, Cless et ses amis repartent dans le passé pour recruter des héros ayant déjà combattu le dieu maléfique.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.


Une des grandes différences que l'on peut déjà faire avec la série précédente, c'est que celle-là est composée de quatre épisodes d'une trentaine de minute, soit l'équivalent d'un bon film. Néanmoins, le tout demeure assez faible pour faire tenir - du moins, à mon humble avis - le scénario d'un jeu vidéo complet. De ce fait, et comme pour Tales of Eternia, on ne s'embête pas avec les menus détails en plus de faire débuter l'intrigue en plein milieu d'une aventure déjà entamée. Grossièrement, si tu n'as pas joué au jeu, c'est tant pis pour toi. Bien que, à contrario de la série précédente et, pour tout avouer, à mon grande surprise, la compréhension de cette série est plus limpide malgré des raccourcis scénaristiques flagrants et des introductions de séquences qui ne trouveront aucunement de conclusion au sein de l'intrigue, ce qui est au plus haut point dommage. Pour parler de l'intrigue principale, quand bien même elle est intéressante, elle n'est guère originale : voyager dans le temps pour engager des héros, comprendre comment battre le méchant... c'est du vu et du revu atroce. Mais qu'importe, le divertissement est au rendez-vous malgré, une fois de plus, cette sensation d'accélération omniprésente qui nous suit à la trace jusque dans les dernières minutes. Sauf que si ça marche pour l'intrigue principale, sans avoir trop d'impact sur sa saveur et notre immersion, cette sensation de rapidité assassine complètement tout le reste, que ce soit l'introduction de personnages bâclée, les relations naissantes qui sont montées en deux-trois mouvements, les enjeux soulevés par les personnages... Ainsi, il est presque impossible d'avoir de l'empathie pour ces derniers ; on visionne presque un divertissement où la "substantifique moelle" a été totalement aspirée, éliminant tous les sentiments et les réflexions philosophiques au profit d'une action brute satisfaisante mais sans plus.


Et quitte à parler des personnages... Parlons des personnages.
Tout le long de ce "mini-film", on va nous mettre la phrase suivante en tête : "Si le mal existe en ce monde, il se cache dans le cœur des hommes." Une phrase que l'on prête au dieu maléfique Dhaos et qui, mine de rien, pose pas mal de questions et fait, à chaque fois, mouche dès lors qu'elle est adressée au héros. Très franchement, nous avons là un antagoniste vraiment intéressant... en apparence. Car ces agissements, sa philosophie sont balayés par le manque de temps, ne laissant aux spectateurs que deux-trois explications au milieu d'un épisode et une conclusion pathétique là où il y avait tellement moyen d'offrir plus. Pour une fois que l'on a un "méchant" de ce charisme, il faut que l'utilise à son plus bas potentiel, s'en est presque navrant. Fort heureusement, tous les personnages ont ce défaut : donc, pas de jaloux ! Outre, pour ce qui est de la compagnie de héros, l'aspect déjà-vu des membres (guerrier, guérisseuse, archer, magicien... le kit parfait de l’œuvre de Fantasy ; mais ce n'est pas si mal, ça a son charme), on n'en sait pas plus à leur sujet que d'énormes gros lignes sans grand intérêt et là encore, c'est d'un frustrant. Qui est d'autant plus frustrant lorsque l'on voit à quel point la série fonctionne quand même !
Bref, nous avons une ribambelle de personnages appréciables en apparence mais dont le temps d'antenne est tellement insuffisant pour en obtenir toutes les facettes, toutes les pensées. Il est impossible, même pour le héros principal, d'avoir une évolution convenable alors on se contentera de ce que l'on nous propose, dans une forme brute.


Pour le côté graphique, c'est tout à fait honorable bien que je ne m'y connaisse pas véritablement dans les productions de ce genre. Tout comme pour la série précédente, c'est plutôt fluide et assez joli, restant assez simple dans ses propositions de lieux - même si certaines places sont imposantes dans leur conception.


Pour les combats, encore une fois, c'est assez dynamique et plutôt bien orchestré quand bien même ils sont à l'image du scénario, trop rapidement rythmés : on doit passer, au grand maximum, trois minutes par combat. Autant dire qu'on a intérêt à les déguster au prix où ils nous sont servis...
Mais sinon, c'est plutôt un plus pour la série.


Concernant la musique, on retrouve un peu la même critique que pour Tales of Eternia même si quelques mélodies parviennent ici à percer, apportant fort heureusement des sensations, des émotions que le scénario n'a pas pris le temps de poser. Mais globalement, le tout demeure encore trop léger pour être véritablement efficace. Et comme d'habitude me concernant, les introductions me laissent de marbre (bien que celle de Tales of Eternia avait su me parler grâce à quelques détails appréciables).


Tales of Phantasia demeure un divertissement sympathique, parvenant à proposer des visions vraiment intéressantes tout en se gâchant de ne pas les mener jusqu'au bout. En fin de compte, nous sommes en droit de nous demander si le choix d'un faible nombre d'épisodes au profit d'une (légère) augmentation de la durée de ces épisodes était la meilleure chose à faire. Pour ma part, il aurait peut-être été plus satisfaisant de proposer plus d'épisodes, quitte à en réduire légèrement la durée, ne serait-ce que pour combler les vides qu'entourent les personnages et les sous-intrigues qui me donnaient vraiment envie lors de mon visionnage. Dans tous les cas, le plaisir de visionnage est toujours au rendez-vous et, quelque part, c'est l'essentiel.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
6
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le 26 avr. 2021

Critique lue 157 fois

PhenixduXib

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