Un drôle de père
8.1
Un drôle de père

Anime (mangas) Fuji TV (2011)

En terme de petit animé "tranche de vie" très mignon, Un Drôle de Père se pose là même si le pitch de base pourrait soulever plus d'un sourcil.


Daikichi est un salary man d'une trentaine d'année, très attaché à son boulot fait d'heures sup' et de passe-temps passé aux bars avec les copains. Il apprend lors de la mort de son grand père, que ce coquin aurait eu, à l'age de 75 ans, Rin, une gamine avec sa femme de ménage. La famille étant assez embarrassé (et un peu immonde) devant cette soudaine pièce rapporté Daikichi décide, avec la petite, qu'il sera celui qui prendra en charge son éducation


Et c'est ainsi que démarre un anime très mignon où un couillon d'une trentaine d'année se met à élever une petite fille de 5 / 6 ans, et découvre les joies de la paternité sans être passé par la case "bébé" : la découverte des formalités pour les crèches, des livrets médicaux, les pipi-au-lit, les bêtises, mais aussi les moments très mignons, les jeux et les sorties.


Sous la tonalité très pastel (au propre comme au figuré) de l'animé se trouve une forme de critique de la société japonaise : les entreprises voient d'un très mauvais oeil la paternité, il est dur d'être père célibataire ou mère divorcé. Et il est clairement expliqué qu'en plus d'être un peu immature, la mère de Rin a complètement rejeté sa fille afin de pouvoir se consacrer à son boulot de mangaka. Sa relation avec le grand père de Daikichi n'est jamais vraiment explicité et au final, c'est tant mieux.


On est dans une série qui vise un public adulte (apparemment il s'agirait d'un Seinen) et un peu hypé par les productions Ghibli : la musique a des faux airs de Joe Isaichi, on a des passages à l'aquarel (clin d'oeil Takahata) et un parfois un peu contemplatif, expliquant que la vie a beau être dure, elle est parfois belle et son regard amère sur la société sans pour autant prendre parti. Il y a même un petit côté Ozu avec des cadrage proche du tatami.


J'oubliais que graphiquement ça reste quand même SUPER BEAU. En plus des passages à l'aquarelle, l'animation est assez impeccable et use rarement des stratagèmes habituels pour économiser les coûts. (Passer d'un épisode de Usagi Drop à la saison 2 de One Punch Man , on sent grave la différence.)


En tout cas, ça fonctionne carrément, c'est super touchant, on se prend très vite d'affection pour la petite Rin et la série développe même un semblant de romance un peu téléphonée entre Daikichi et une voisine divorcée dont l'enfant à le même age que Rin.


Dommage que comme la plupart des animés "Slice of Life" tout cela ne finisse que sur un status quo : ils sont potes, passent beaucoup de temps ensemble presque comme une vraie famille... et rien... non, rien, on va les laisser se tourner autour et faire un épisode spécial sur le temps qui passe.


A noter que l'animé m'a filé un de ces cafards, car m'ayant rappelé une situation vécu par un de mes proches ainsi que d'autres parents célibataires que j'ai connu dans ma vie, mais c'est tout à son honneur d'avoir un message finalement universel. Dommage qu'il m'a laissé un petit peu sur ma faim.

le-mad-dog
8
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le 1 juin 2019

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Mad Dog

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