Les aventures du neurochirurgien le plus riche du monde
J'aime bien Patrick Wilson. C'est pour lui que j'ai choppé cette série. Je ne savais même pas de quoi ça parlait.
"A gifted man" tente de surfer sur le succès des séries mettant en scène des médecins. Si lon ne retrouve pas le cynisme d'un Dr House, il y a en revanche un bon paquet d'énigmes pour que notre neurochirurgien de héros décèle le mal qui ronge le patient. Là où ça devient fastidieux, c'est lorsque les scénaristes tentent de faire plus fort en filant en moyenne 3 cas par épisode ! Imaginez-vous que, dès lors, toutes les 4 minutes, un pépin surgit et que notre neurochirurgien n'hésite pas à ouvrir des crânes à la première occasion (il est le meilleur e en plus il travaille à son compte, avec son propre équipement... il peut donc même se faire des radio de son corps quand il veut...). En agissant de la sorte, le spectateur a l'impression d'entrer tout droit dans une série B, on quitte le réalisme malgré des cas vraisemblables. Et après tout pourquoi pas. Dès lors, la série devient fun, on sait qu'on va avoir droit à une petite boucherie médicale à chaque épisode, et les auteurs auraient vraiment pu se déchaîner là-dessus (bon sang, s'ils avaient pu imaginer trois opérations du cerveau en même temps, ç'aurait été génial).
Mais il semblerait que l'amour du genre ne trouve pas de fin dans une série. Prenez des zombies, vous pouvez être sûr que le discours métaphysique prendra le dessus. Même quand il s'agit de Jack Bauer, on ne retouve pas un ton aussi décomplexé que pour un bon vieux actioner des années 80, c'est dommage. Et ici, en l'occurence, le problème c'est qu'on noie toute cette action sous des messages sociaux larmoyants assez agaçants. Oui car notre riche médecin décide d'aider les pauvres. Il n'y a pas vraiment d'évolution du personnage, juste une stratégie assez pauvre pour donner une autre dimension au héros. Souvent on tape en misérabilisme. Les pauvres n'ont pas de chance et en plus ils choppent les pires trucs au monde. Mais heureusement tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. C'est un message comme un autr,e mais le ton est trop premier degré, alors qu'un décalage aurait à la fois rendu la série plus facile à regarder et renforcé le message. Ajoutez à cela des cas qui se ressemblent de plus en plus au fil des épisodes, une structure trop précise par épisode, et vous n'avez qu'une envie après 7 épisodes : stopper la série et la jeter. Je l'ai tout de même regardée jusqu'au bout mais ce ne fut pas facile tant les épisodes se ressemblent sans qu'une quelconque évolution ne soit amenée.
Visuellement, ce n'est pas moche. Les réalisateurs parviennent même à mettre le spectateur mal à l'aise en montrant avec réalisme certaines opérations. Les effets spéciaux fonctionnent (du moins les maquillages, les faux bras, etc.... parce que par contre les dialogues en voiture en studio, ça craint un peu), les acteurs sont bons (même s'il n'y a pas grand chose à jouer... le pire rôle est certainement cleui du fantôme qui ne sert plus à grand chose arrivé à la moitié de la saison).
Bref, une série qui se perd dans son misérabilisme social ambiant là où un peu de décalage aurait pu faire du grand bien. Sans doute ma note serait restée positive si la série s'était arrêtée après 6 épisodes, mais comme d'habitude les créateurs/producteurs sont trop gourmants.