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Loin d’être un chef-d'œuvre mémorable, cette série, qui semble trouver son destin sur une plateforme aussi prolifique que Netflix, se situe dans la catégorie des œuvres qui ne manquent ni de promesses ni de failles. En dépit d’un scénario plutôt conventionnel, l’œuvre parvient à capter l’attention dès ses premiers instants, mais ce n’est là qu’une illusion de qualité. Avec aplomb, le réalisateur s’aventure dans un univers où l’irréalisme règne en maître, offrant une vision mélodramatique et dénuée de toute nuance de la Conquête de l’Ouest. Cette relecture de l’histoire se révèle aussi terne que violente, où la beauté de la nature et la grandeur des événements sont remplacées par des ombres, littérales et figurées, qui cherchent à souligner la vacuité du monde représenté.

Le dispositif visuel s’avère tout aussi perturbant, distillant des photographies d’une morosité presque clinique, où les couleurs, absentes ou volontairement désaturées, semblent jouer le rôle d’un silence imposé sur l'écran. Les effets sonores, eux, participent à l’édification d’une atmosphère de malaise ; leur intensification progressive, suivie de silences abrupts, frôle l'expérimentation, mais cède rapidement à une certaine répétition, transformant cette tentative de souligner le drame en un exercice presque oppressant. Bien qu'une utilisation parcimonieuse de ces éléments aurait pu susciter un effet désiré, leur fréquence excessive finit par les rendre lassants, comme un tic de mise en scène qui ne sait plus se justifier.

À travers six épisodes, la série condense une histoire qui se précipite dans un enchevêtrement de raccourcis narratifs, sacrifiant la profondeur pour le rythme, et trahissant ainsi une vision réductrice de ce que fut la conquête d’un territoire. L’Ouest sauvage se trouve ici réduit à un décor étriqué, où les protagonistes se croisent sans cesse dans une danse qui semble plus une nécessité du scénario qu’un développement organique de leurs destinées. Ce n’est pas tant la terre qui est sauvage, mais la narration elle-même qui, en ses efforts pour maintenir une dynamique de suspense, perd peu à peu ses repères.

Les acteurs, choisis avec soin, correspondent dans une certaine mesure aux exigences de leurs rôles, bien que certains personnages, par leur intransigeance ou leurs excès, fassent naître plus d'agacement que de crédibilité. Une certaine dissonance, cependant, naît de cette construction : ces figures humaines, chargées de symboles plus que d'émotions tangibles, finissent par s’écarter parfois de ce que l’on pourrait appeler la plausibilité, mais après tout, n’est-ce pas là un jeu auquel la série se livre ? On pourrait presque imaginer que cette œuvre ne s'adresse pas à des trappeurs aguerris, mais à des spectateurs en quête de sensations primaires, à l’image des paysages qu’elle décrit : vastes, insensibles, et loin des subtilités humaines.

Genifair
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il y a 5 jours

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