« A Very English Scandal », diffusé sur BBC One en 2018, est une mini-série captivante qui mêle habilement drame et comédie noire pour raconter une histoire vraie aussi fascinante que scandaleuse. Avec une note de 8.4/10, cette adaptation par Russell T Davies d’un fait divers historique parvient à offrir une expérience à la fois divertissante et révélatrice, portée par des performances d’acteurs exceptionnelles et une réalisation soignée.


L’histoire est centrée sur l’affaire Thorpe, un scandale politique qui secoua la Grande-Bretagne dans les années 1970. Jeremy Thorpe, leader du Parti libéral, est accusé d’avoir conspiré pour assassiner Norman Scott, un ancien amant qui menaçait de révéler leur relation homosexuelle, à une époque où l’homosexualité était encore un sujet tabou, surtout dans les cercles politiques. La série explore avec finesse et ironie les rouages du pouvoir, la manipulation politique, et l’hypocrisie sociale, tout en offrant un regard sur la vie privée des hommes publics.


Hugh Grant, dans le rôle de Jeremy Thorpe, livre une performance magistrale, réussissant à incarner un personnage à la fois charismatique, manipulateur, et pathétiquement humain. Il navigue entre les aspects sombres et comiques du rôle avec une aisance qui rappelle pourquoi il est l'un des acteurs britanniques les plus respectés. Ben Whishaw, en tant que Norman Scott, est également remarquable. Son interprétation touchante et vulnérable d'un homme pris dans un scandale qui le dépasse ajoute une profondeur émotionnelle à la série, rendant son personnage à la fois attachant et complexe.


La réalisation de Stephen Frears est impeccable, capturant parfaitement l’atmosphère de l’époque avec une attention méticuleuse aux détails, des décors aux costumes. La série parvient à recréer l’ambiance des années 60 et 70, tout en injectant un style visuel qui maintient l’intérêt du spectateur tout au long des trois épisodes. Le ton, qui oscille entre drame et comédie, est parfaitement maîtrisé, grâce à un montage rythmé et une mise en scène qui sait quand souligner l'absurde ou l'émotion.


Le scénario de Russell T Davies est l’un des grands atouts de la série. En s’inspirant du livre de John Preston, Davies réussit à transformer une histoire vraie complexe en un récit accessible et engageant. Il parvient à trouver un équilibre entre la fidélité historique et la dramatisation nécessaire pour maintenir le public captivé, tout en n’hésitant pas à utiliser l’humour noir pour souligner l’absurdité des événements. Cette approche permet à la série de rester divertissante tout en offrant une critique subtile des mœurs et du système judiciaire britanniques.


« A Very English Scandal » est aussi une réflexion sur le pouvoir et la fragilité des figures publiques, un thème qui reste pertinent aujourd'hui. La série explore comment les scandales peuvent détruire des carrières et des vies, mais aussi comment certains individus parviennent à naviguer ces tempêtes avec une surprenante résilience. Le personnage de Thorpe, avec ses contradictions et son arrogance, est un exemple fascinant de la manière dont le pouvoir peut corrompre, tandis que Norman Scott représente la vulnérabilité de ceux qui se retrouvent en marge de la société.


Avec une note de 8.4/10, « A Very English Scandal » s'impose comme une mini-série brillante qui sait comment captiver son public avec une histoire vraie, riche en rebondissements et en drame. Les performances d’acteurs, la qualité de la réalisation, et l’écriture intelligente en font une œuvre mémorable, qui ne manquera pas de faire réfléchir tout en divertissant.


En conclusion, « A Very English Scandal » est une série à ne pas manquer pour ceux qui aiment les récits historiques, les drames politiques, et les histoires vraies pleines de rebondissements. C’est une œuvre qui marie brillamment humour et gravité, offrant un portrait fascinant d’une époque et d’un scandale qui a marqué la Grande-Bretagne. Hugh Grant et Ben Whishaw y sont exceptionnels, et la série reste un exemple parfait de ce que la télévision britannique peut offrir de mieux.

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le 13 août 2024

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