Esprit rebelle !

Agrippine où celle qui vient jacter son malaise adolescent en version animée.

C'était en 2001 quand Canal + (et plus tard Arte) se faisait le support cathodique de la perception de la vie by Agrippine herself. Comme elle aime se le faire signaler, c'est une tête de morue qui ne veut pas se plier à la dictature sociétale sans toutefois tirer un trait sur son originalité si l'occasion de gagner de l'argent ou de fricoter avec la sphère people, se présente avec à la clé, un joli Raymond !

Agrippine détruit en un seul épisode les efforts réguliers de Jean-Luc Azoulay et de Jean-François Porry d'insignifier le corps adolescent dans ses productions toc sur TF1 et envoie aux orties la faible créativité des soaps teen restés en mode aseptisé.

D'une simplicité bête, Agrippine nous parle, se cherche, vit ses propres émois, possède son propre vocabulaire et ses galères dans un ton très caustique et fidèle au dessin original de sa créatrice, Claire Brétécher. De quoi dire mort aux jeunes à force de supporter les caprices incessants de ces chers bambins.
Agrippine en a sans cesse après son petit frère Biron, crie à l'esclavage à chaque fois que sa mère l'interpelle pour débarrasser la table, veut les meilleurs vêtements à la mode alors qu'elle se sait moche et se croit lesbienne en étant insensible aux charmes d'un roller boy (des exemples parmi tant d'autres issus des 26 épisodes).

Il y a de belles névroses à la pelle et on se plaît à les vivre aux cotés de cette jeune lycéenne grincheuse.
Les voix de chaque personnage collent à merveille au point de nous intégrer complètement dans l'univers 2D d'Agrippine.

Cette série d'animation, dépouillée et vivante, se regardera encore dans quelques années, ne serait-ce pour contempler à nouveau la vie top "ièch'" de l'amie Agrippine.