Vous aimez les grosses cylindrées bien chromées qui font « vroum » ? Vous adorez les plans mal cadrés ? Les zooms épileptiques ? Les travelings (trop) fulgurants ? Les voitures qui prennent (littéralement) le bus ? Les bottes de foin qui explosent façon bombe H ? Et surtout, vous surkiffez de ne pas trop vous creuser la soupière lorsque vous revenez du boulot ?
Eh bien, Alerte Cobra est la série faite pour vous !
C’est allemand, c’est complètement abracadabrantesque et ça part dans tous les sens (que ce soit au niveau scénar ou au niveau prise de vue), mais qu’est-ce que ça fait du bien au cerveau après une longue journée de pressage de citrons.
Question mise en scène, y’a pas à chipoter, c’est de la daube. C’est un peu comme si le chef des cadreurs avait cinq et demi (et le reste de l’équipe, quatre). C’est penché, c’est flou, ça zoome et ça dézoome à la vitesse de l’éclair, ça tournoie… c’est une catastrophe. A ne pas reproduire à la maison.
Question histoire, on suit ici les péripéties de policiers de l’autoroute (même si on découvre assez vite qu’ils glissent facilement hors des voies à grande vitesse). Et quelle autoroute ! Jamais plus vous n’aurez envie de prendre ce genre d’axe routier après avoir visionné cette série. Trop dangereux. Tout ce qu’il est humainement possible de faire exploser, explosera. Et si pour ça, il faut faire voltiger une Ferrari Testarossa, trois Audi, douze Twingo et un semi-remorque transportant des feux d’artifice, ça arrivera. Ceci dit, à côté des cascades toutes plus impressionnantes les unes que les autres (les cascadeurs doivent s’éclater comme des petits fous), les nombreux scénaristes parviennent à pondre quelques ovnis qui tiennent le spectateur en haleine.
Question personnages, ne vous attachez pas trop aux coéquipiers de Semir Gerçan, parce qu’ils décanillent tous les uns après les autres (d’où le titre). Pas de souci de mon côté, j’adore ce petit turc (1m60) aux jambes arquées qui pique des sprints à faire pâlir Usain Bolt et qui fait faire des triples axels à sa BMW sans même transpirer. En plus, il a un petit côté roquet des rues, le kiff. A noter, pour être plus sérieux, que les femmes ont souvent un rôle très important et généralement haut placé dans la série.
Et puis, si vous voulez vous dépaysez complètement, regardez-la en VOST. Si, comme moi, vous avez pris espagnol en deuxième langue au collège, vous ne pigerez pas un broc de ce qu’ils vont baver. Ce sera comme partir en séjour linguistique tous les soirs. Et même qu’assez vite, vous apprendrez un mot bien particulier qu’ils balancent une vingtaine de fois par épisode (pas forcément pratique dans la vie de tous les jours, mais ça fait toujours un peu de vocabulaire). Vous pourrez même être assez surpris par la prononciation de quelques noms et prénoms.
En conclusion, c’est naze et ça pique les yeux, mais ça fait du bien par où ça passe.
Foncez.