Altered Carbon, c'est un univers SF cohérent, très intelligent, où bien des siècles après notre ère actuelle, l'humanité a colonisé d'autres planètes et a réussi à extraire l'âme humaine dans une puce qu'elle peut transplanter dans le corps, qui devient alors enveloppe. On est dans du pur cartésianisme, où l'esprit contrôle le corps et non l'inverse.
Intrigue bien ficelée, effets spéciaux réussis, exploitation de l'univers dans tous les paradoxes qu'entraine une telle technologie. Mais...
Les ambitions affichées, qui sont à mon avis se hisser au niveau des mastodontes du moments comme The Expanse ou Westworld, ne sont pas au rendez-vous. La série n'est pas ratée mais elle se foire dans certaines facilités :
- un manque de subtilité des personnages, notamment du principal protagoniste
- de grosses ficelles vues et revues dans des films et séries du genre
- un scénario fourre-tout, entre enquête, thriller, dystopie dénonciatrice et des rebondissements trop gros.
Là où Westworld garde sa consistance et son intelligence de scénario, Altered Carbon envoie tout balader aux 3/4 de la saison.
Là où Black Mirror exploite parfaitement la carte de la dystopie, AC s'enfonce dans un manichéisme, notamment au travers de certains personnages comme Quellcrist Falconer et Takeshi Kovacs, insipide à en mourir. Pourquoi ne pas avoir plus fouillé la famille Bancroft, bien plus intéressante et amenant plus de réflexions à chaque rencontre ?
Ça reste malgré tout un bon divertissement notamment grâce à l'ambiance de la ville de Bay City et à certaines réflexions méta amenées par ci et là pendant la saison.