Une mise en scène qui n'est pas sans rappeler La Cité de Dieu, de Fernando Meirelles et Katia Lund, l'aspect débridé moins marqué, bien moins cynique aussi, mais toujours aussi coloré. On retrouve la jeunesse, bien plus sage, aux acteurs noirs qui ont encore un espace visuel à conquérir, ici, un groupe de jeunes artistes, en premier plan. Le sujet des relations familiales et de ses fractures propre à la Télénovéla reste le sujet principal au détriment d'un travail de fond, tout en reprenant une de ses fonctions sociales sur les problématiques raciales, ou de la violence faite aux femmes et quelques images d'archives pour nous rappeler à la réalité. Malgré certains dialogues bien sentis, un ensemble qui pêche par quelques répétitions de plans, musique, split screen, ralentis, arrêts sur image, ambiance festive et créatrice mais un montage relativement dynamique et un choix musical (la série s'inspirerait de l'album de même nom du rappeur Marcelo D2) qui vient accompagner la dénonciation sur fond de Rap.
Lorsque l'on sait que l'analyse des contenus et la réaction des téléspectateurs peut changer le scénario d'une histoire au fil de sa diffusion, l'aspect mélodramatique accentué, sape l'ensemble, mais on apprécie cet amour inconditionnel des enfants, cette solidarité communautaire et cette particularité de dialogues où chacun s'écoute et s'entend qui apporte un décalage avec ce portrait de soumission forcée. Une série qui aura son audience certainement, d'autant que ces programmes dépassent chaque soir tous les autres, malgré une chute marquée depuis les années 80.
Un sujet d'importance pour Katia Lund qui grâce à des producteurs qui souhaitent éduquer et informer, continue son travail sur la misère des favelas et nous donne une occasion de voir ce qui se fait ailleurs.