C'était par curiosité que je me suis attaqué à la saison 1. Je me suis vite vu déçu par le potentiel gâché. Vu le succès de la seconde saison, je me suis à nouveau senti l'envie de découvrir cette histoire. Là aussi je me retrouve déçu. Je profite de cette mise à jour pour quand même rajouter un point. Ce n'est pas que j'apprécie plus la série, c'est juste qu'il y a des qualités techniques indéniables et que j'ai beau détester cette série, je ne peux décemment pas mettre moins de 3/10.
Saison 1 : 3/10
Saison 2 : 3/10
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SAISON 1 : 3/10
En ce qui concerne la mise en scène en général, je pense que ça aurait pu être mieux, mais ça aurait pu être pire. Je reproche les effets de styles, aussi légers soient ils (effets de zoom rapides sur certains mots 'chocs'), mais aussi un surdécoupage. Ce n'est pas tourné comme un clip vidéo, heureusement, mais par moment on regrette que le metteur en scène ne se décide pas à faire un bon vieux travelling comme autrefois plutôt que de couper son plan toutes les 10 secondes (plans qui en plus contiennent des mini travelling inutiles puisque coupés à chaque fois). MAIS ça aurait pu être pire, en effet, si les créateurs avaient décidé de surfer sur le succès des "Paranormal activity" et autres faux documentaires d'horreur (imaginez le père de famille filmant sans arrêt pendant 12épisodes!).
Le plus gros problème de la série, ce n'est pas la mise scène, ni même les acteurs (tous bons; en plus la mère et la servantes sont sexy), mais bien le scénario, et les idées qui en découlent. Pourtant ça s'annonçait bien : on commence par voir deux morveux, jumeaux, et roux de surcroît, saccager une vieille maison... mais pas de chance, les fantômes rodent dans le coin et ne savent pas qu' Hollywood déteste qu'on tue les enfants... seule fausse note de ces 10 premières minutes : une jeune trisomique qui les met en garde "n'y allez pas vous allez mourir". Pourquoi fallait-elle qu'elle soit trisomique? Parce que la difformité fait peur? Cette petite scène est en fait révélatrice du mal qui ronge cette série. Car que voit-on au delà de ces 10 minutes? Un freak Show! Comme si, pour effrayer, il suffisait d'avoir des gens difformes. Si le film "Freaks" reste gravé dans les annales de l'histoire du cinéma, il ne faut pas s'imaginer que la peur issue du film provient uniquement des 'monstres' mais bien d'une histoire solide et d'une mise en scène intelligente. "American horror story" se contente d'aligner une gallerie de personnages tous plus mal formés les uns que les autres...et devinez quoi... lorsqu'ils ne sont pas vieux, difformes ou jeunes nymphomanes (difformité intérieure)... ils sont gays (autre difformité intérieure)! Ça en dit long sur le discours que le film tient (il y a notamment une phrase assez choquante prononcée par Jessica Lange: "How do we get rid of the gays?" d'un coup, le désir que j'éprouvais envers l'actrice se sont effondrés).
Le rythme est également absent de la série. En général le spectateur aime être animé par une scène riche en tension puis assister à une scène de repos, plus riche en dialogues par exemple. Mais dans cette série, le repos semble exclu. Les scènes d'horreur et d'épouvante s'enchainent sans temps mort, ce qui donne trait à un festival de bouffonnerie au lieu d'une véritable terreur. En effet, la peur, ce n'est pas quelque chose qui tient en un plan juste parce qu'on montre un de ces 'freaks'. Il y a une ambiance et une histoire à instaurer. Sinon on aura l'impression d 'assister à une parodie digne des frères Zucker.
J'ai regardé la série jusqu'au bout de cette première saison dans l'espoir d'y trouver de la qualité, en vain. Heureusement une sorte de rythme semble naître de temps à autres, certains dialogues sont plus intelligents que le premier porté par la mère chez son gynéco: "Avec ce médicament vous vous sentirez rajeunir de 10ans - Ça ne m'intéresse pas... je veux juste retrouver mon corps d'antan." Mais d'autres problèmes narratifs surviennent : la volonté de développer la psychologie et l'histoire de chaque fantôme donne finalement un meltingpot dont on ne sait plus quelle est l'histoire principale.
On a aussi droit à des scènes du plus ridicule, tel que voir un homme se battre contre un fantôme en tenue latex (oui parce que ce fantôme ne tue que dans cette tenue, allez savoir pourquoi)... je veux dire... dans un film de fantômes, on ne montre pas les hommes combattre les spectre à mains nues... sinon ça fait de ces fantômes de simples être humains. qui en plus peuvent disparaitre quand ils veulent, mais semblent tous lassés de cette capacité...
L'impression finale en voyant ce film c'est que, outre le fait que tout comportement déviant est mal, c'est que, une fois mort, la connerie humaine n'a plus de limite; en effet, les sous intrigues développées et concernant les fantômes, sont toutes plus bêtes les unes que les autres, et c'est avec mépris que j'appelle ces sous trames des "conflits" tant cette série semble ridiculiser tout le concept même d'écriture développé par les amoureux du cinéma depuis plus de 100 ans maintenant. C'est une série que je ne recommande vraiment pas; si les gens aiment la difformité, il reste Freaks, ou Frankenstein à voir, ou encore des films série B ou Z nettement plus glorieuse que cette 'horreur'. Je regrette d'ailleurs d'avoir mis 1 à d'autres films alors que je mets 1 à cette série... car cette dernière est nettement au dessous de tout ce que j'ai pu voir.
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SAISON 2 : 3/10
Je ne sais vraiment pas si cette série est à prendre au sérieux ou pas. La mise en scène me semble tellement premier degré que je n'arrive pas à rire avec, du moins je n'en ai pas l'impression. Du coup j'ai l'impression d'être un peu bête si j'ai raté le côté second degré.
Parce que c'est vrai qu'il y a de quoi prôner le Z en parlant de ce film au vu de la narration. En fait, c'est un peu le grand n'importe quoi. Je m'attendais à un traitement approfondi sur les asiles psychiatriques et voilà qu'on nous balance des tas de thématiques : E.T., nones, possession, tueurs en série ... pas de fantômes par contre. Ce foutoir donne lieu à des épisodes débordant de climax. En fait c'est un peu le style du scénariste, de raconter 3 histoires en même temps et de placer le climax en même temps. L'épisode 3 en est un bel exemple. Le problème de cette surenchère c'est qu'on ne profite pas vraiment des éléments. C'est comme si, dans un festival de musique, les scènes étaient trop proches les unes des autres et que du coup on n'entendait plus aucun groupe.
Et puis ça devient vite n'importe quoi, comme si l'auteur voulait juste offrir du spectacle sans réellement y réfléchir. Chacun de ces sujets aurait pu donner lieu à une petite saison de 7 épisodes bien ficelés et bien glauques... Alors oui, il y a tout de même une réflexion. On m'avait pointé du doigt le thème de l'hypocrisie américaine pour la première saison. Je n'y croyais pas trop mais force est d'avouer que c'est bien le cas ici. Tous les personnages cachent quelque chose. Thème intéressant en soi, mais cela ne justifie pas l'appréciation d'une série surtout lorsque c'est traité n'importe comment. En gros, TOUT LE MONDE cache quelque chose, si bien qu'un gentil aura tôt fait de vous prouver qu'il est méchant et vice versa. C'est en même temps une façon bien naïve de vouloir abolir le manichéisme, pratique qui m'agace de plus en plus (comme si le manichéisme était mal et empêchait le propos intelligent). Et tous ces changements de caractère se font au détriment de la cohérence, de la logique narrative.
Autre problème lié au trop plein de sous-intrigues, de sous-thèmes, c'est que les résolutions débarquent dès le 10ème épisode de façon très abracadabrantes. Et puis on n'en parle plus. Voilà un thème de classé on passe au suivant. Le dernier épisode est d'ailleurs très chiant à regarder jusqu'au bout puisqu'il ne se passe presque plus rien, on se concentre sur une histoire à peine travaillée jusque là.
Sur la forme, j'ai quand même envie de dire que cette seconde saison est un peu en dessous de la première. Certes y a de beaux plans,de bonnes ambiances, mais il y a aussi abus du grand angle. Je suppose que ça faisait partie du cahier de charge imposé à chaque réalisateur, ce qui n'est pas très malin. C'est là qu'on remarque qu'aujourd'hui on fait beaucoup moins attention à la pertinence des plans choisis. Avant, il fallait justifier un traveling. C'était normal : la machinerie était lourde, difficile et coûteuse à manœuvrer. Aujourd'hui, caméras numériques et légères permettent au réalisateur de faire ce qu'il veut. Alors il fait ce qu'il veut. Et tant pis si la réflexion passe à la trappe.
Le casting est tout de même convaincant ; je préfèrerai toujours Ralph à Joseph Fiennes mais ce dernier s'en tire bien ; Jessica Lange a trouvé le bon réal pour elle finir en beauté sa carrière d'actrice ; Cromwell utilisé à contre-emploi...
A l'heure où je vous écris, une saison 3 a été commandée : le thème principal sera les sorcières, avec Jessica Lange en héroïne. Une fois de plus, ça semble prometteur en théorie... mais la pratique va certainement me décevoir à nouveau. Bref, une série qui aurait gagné à être plus simple afin d'approfondir le sujet. Au final, il en ressort une impression de grand-guignolesque à coups de retournements de situation bien bêtes comme je les déteste.