Une série glauque et malsaine au côté kitsch assumé. C’est comme ça qu’on pourrait résumer la série crée par Ryan Murphy (Glee, Nip/Tuck…). Autant adoré que détesté, American Horror Story (AHS pour les intimes) est une série qui laisse difficilement indifférent. Sanglante, bizarre mais aussi drôle et émouvante… La série de Murphy est un peu unique en son genre. Elle touche à nos peurs les plus viscérales (les monstres, la folie, la mort…) grâce à l’installation d’une ambiance oppressante, surtout dans les saisons 2 et 5. Oui parce qu’American Horror Story a aussi la particularité d’être une anthologie (chaque saison = une nouvelle histoire), un principe devenu courant à la télévision US (Fargo, True Detective…). Mais ici le casting est récurrent. Les acteurs – la fabuleuse Jessica Lange en tête – s’éclatent avec des personnages chaque fois antagonistes et complémentaires. Sans leur investissement dans des rôles souvent démesurés, AHS n’aurait certainement pas la même saveur.
AHS c’est donc pour l’heure cinq saisons très différentes ayant à chaque fois pour personnage principal… un lieu, donnant son nom à la saison : Murder House, Asylum, Coven, Freak Show et Hotel. Faire une critique globale de la série est donc compliqué tant le style diffère d’une année sur l’autre. Le lien : des histoires glauques et malsaines, une omniprésence du thème de la famille, un casting impressionnant (la dernière arrivée s’appelle Lady Gaga) et évidemment beaucoup beaucoup de meurtres… American Horror Story est un objet pop un peu hybride, sanglant certes, mais aussi drôle et profondément humain.
Ultra-référencée (les séquences musicales sont notamment très réussies avec leur côté what-the-fuckesque), on a souvent reproché à la série de partir dans tous les sens. Ce n’est pas entièrement faux, la saison 2 voit par exemple cohabiter dans un asile un démon, un médecin nazi et ses zombies, un tueur psychopathe et des extraterrestres, mais ce côté foutraque fait aussi son charme. Non le vrai problème de cette série c’est de ne pas arriver à conclure ses intrigues. Un défaut commun à de nombreuses séries diriez-vous, mais dans AHS il y a un véritable effet cumulatif des arcs narratifs et les conclusions sont souvent bâclées. Mais on n’en voudra pas trop à Ryan Murphy, car finalement l’histoire n’est qu’un prétexte pour explorer la psychologie de personnages complexes et donner une certaine vision de l’enfer.
Critique et analyse saison par saison ici
Une série donc pour les amateurs du genre. Elle n’est pas aussi effrayante que le laisse présager son générique (un chef d’œuvre qui s’adapte au thème de chaque saison), mais l’ambiance glauque en dérangera plus d’un. De plus la mise en scène très « clipesque » est aussi un force pour la série, mettant toujours en valeur des personnages ambigus et inquiétants. Un bijou pop à savourer avant de dormir. Faites de beaux rêves !