I am a bitch.. I mean, a witch
J'adore american horror story:
J'ai dévoré ces deux premières saisons, véritables hommages au fantastique et au genre de l'horreur en général, cette histoire de maison hanté par des fantomes d'époques variées et celle de cet asile catholique où nonnes sadique côtoient savants fous, ces acteurs excellents capables de jouer des rôles varié d'une saison à l'autre et cette ambiance stressante et malsaine. de quoi faire mériter à AHS un beau 9
Peut-être est-ce donc pour cela que le visionnage de Coven, une tentative de faire une saison plus légère et drôle, plus "grand public"fut aussi douloureux.
Le premier épisode laisse un gout amer et nous pousse à nous rassurer en nous disant un "j'espère que toute la saison ne sera pas comme ça " qui laissera place, 13 épisode plus tard, à un "HO BORDEL! toute la saison était comme ça!!"
Alors c'est l'histoire d'une jeune fille qui découvre que son vagin peut tuer (là j'en ai déjà perdu deux-trois) et est donc envoyer dans un pensionnat de sorcière (pasque vagin tueur= sorcellerie, m'voyez) où elle rencontre une Carrie pouffe, une petite télépathe et une grosse black poupée vaudou humaine, le tout sous la direction d'une sorcière sans pouvoir et sa "suprême" de mère. L'histoire tournant autour d'une guerre contre les sorcières vaudou et du couronnement de la prochaine sorcière suprême.
Autant dire que, pour une promesse d'explorer l'esclavagisme et le vaudou, on est plus proche de Sabrina la sorcière que d'American Horror Story.
Et c'est là qu'est le drame: les personnages et le scénario (autant dire 85% de l’Intérêt d'une série).
Nous sommes en présence d'un groupe de jeunes délurées complètement artificielles tout droit sortie d'un épisode de Gossip girl. et les adultes ne sont pas forcement mieux. on regarde avec dégoût ces personnages détestables sans éprouver la moindre empathie.
Quand aux termes abordés, ils ont la finesse d'un chorizo dans le rectum. Quoi de mieux pour dire que l'esclavage et le racisme, c'est mal, que de déterrer une riche propriétaire d'une époque où ces choses là étaient la norme avant de la mettre au service de la noire du couvent pour qui la définition de l'Enfer est de devoir travailler honnêtement? Je crains qu'il y ait un petit problème de message là.
Autre chose, la saison joue la carte du féminisme mais dans notre cas, on arrive plus au feminazisme: opposés à nos "héroïnes" caricaturales, les acteurs masculins ayant briller dans les précédentes saisons, sont souvent réduits à l'état de crétins victimes de leurs problèmes de cul ou "d'homme-trophé" disputé par les girls. Ainsi, Denis O'Hare joue maintenant un muet tandis que l'excellent Evan Peters est un zombie (sisi) dont le texte se résumera à une demi page et à des grognements et qui sera utiliser comme jouet sexuel par deux des filles.
Un comble d'en arriver là lorsque les deux autres saisons présentaient déjà des personnages féminins fascinants et forts. A trop vouloir faire dans le "girl powa", on finit par obtenir un truc ridicule.
Et ce scénario qui tourne en rond avec ces évenements qui se répète en boucle : un personnage perd et retrouve la vue TROIS fois durant la saison et la plupart des persos morts ressuscite au moins une fois. Non, ce n'est pas Dragon ball Z mais cela provoque ce même désintérêt devant la mort de personnages qui reviendront deux épisodes plus tard.
Et cela pousserait presque à penser que Ryan Murphy, le créateur de la série, l'a écrit épisode par épisode en prenant systématiquement compte des caprices du grand public, un public plus dopé à la télé-réalité et au sitcoms minables que à l'horreur: La pouffe manque aux fans? on la ressuscite! La dernière saison de Walking dead fait un tabac? Faisons un épisode avec une attaque soudaine de zombie et des tronçonneuses! (je cherche encore l’intérêt de cet épisode) Il faut finir la saison et trouver la nouvelle suprème? Vite! Utilisons un McGuffin introduit dans l'épisode précédant pour régler l'histoire et commencons l'épisode final par un putain de clip avec une chanteuse guest-star qui débarque de nulle part pour chanter sa chanson avant d'empocher son chèque!
Je pourrais continuer des heures mais concluons par ceci:
EN voulant faire du grand public et plaire à tout le monde, Murphy à accouché d'une saison pitoyable qui réussit la total inverse de ce qu'il voulait faire passer. On souhaite la mort de tout les personnages et en venons à soutenir l'esclavagiste psychopathe.
Seul point fort: de bons acteurs bien qu'ils se retrouvent à jouer des étrons ambulants. Mention spécial à la géniale Jessica Lange pour son rôle du seul personnage dont ont comprend les peurs et les actions.
C'est bien dommage que cette saison fasse descendre la moyenne de la série à un petit 6 mais il ne faut pas prendre les fans pour des pigeons.
EN attendant une saison 4 qui, je l'espère retournera aux bases et relèvera le niveau.
A bon entendeur