Saison 1 : Haunted House (8/10)
J'ai mis du temps à me lancer, pensant bêtement que ça allait être une énième série teenager à tendance horrifique avec pleins de jumpscare et des mystères oubliés deux épisodes après vu le public qu'elle a. Mais en fait non, le scénario est ultra brouillon dans les premiers épisodes, et le nombre de personnage qui apportent chacun leur petite histoire peut faire peur, mais finalement la grande majorité des réponses sont obtenues (certaines étant même un peu trop argumentés ce qui casse un peu le mythe). J'ai juste une réserve pour les persos de Hayden et Tate qui sont relayés au second plan d'un seul coup, alors que je m'attendais quand même à un gros retournement de situation pour Tate qui a eu quelques scènes très intrigantes au sujet de sa partie "démoniaque" qui est effleuré avec la scène de la médium, mais ne va pas plus loin. Le perso du clown est lui aussi complètement passé à la trappe, on ne sait même pas d'où il vient ni pourquoi il est là. C'est dommage sachant que tous les autres esprits sont développés.
A part ça les acteurs sont tous vraiment bons, en particulier Jessica Lange et Evan Peters. L'intrigue évolue très bien et on s'attache rapidement à certains persos, en bien ou en mal. Je pense notamment au personnage de la domestique que j'ai trouvé vraiment excellent dans son développement.
Je regrette juste la fin en cliffhanger pas forcément bienvenue vu qu'il n'y a pas de lien entre chaque saison, mais on peut facilement deviner la suite, et l'essentiel est que la Murder House soit +/- safe.
Agréablement surpris donc pour cette série qui me faisait un peu peur (dans le mauvais sens du terme) pour cette soi-disant partie "horror" qui aurait pu virer à une purée de mauvais Annabelle ou Insidious abusant de jumpscare et autres trucs dégueu juste pour effrayer les plus sensibles, mais en fait non : c'est glauque, malsain parfois mais jamais effrayant et surtout le scénario tient la route.
Saison 2 : Asylum (10/10)
Beaucoup d'intrigues nouées dans cette saison, beaucoup d'épisodes donc pour finir par arriver à les démêler et à pouvoir profiter de chacune. Gros cœur sur les 3 derniers épisodes quand même qui sont vraiment excellent. J'avais peur de m'être trop attaché aux personnages de la saison 1 et ne pas pouvoir les détacher des acteurs mais en fait ça passe très bien et celle-ci est bien plus maîtrisée que la première. Evan Peters confirme vraiment son talent (même si j’ai un peu du mal avec les personnages un peu pleurnichards qu’on lui attribue) et Jessica Lange est toujours aussi parfaite. L’arrivée de Lily Rabe et Sarah Paulson dans les acteurs principaux fait plaisir aussi vu qu’elles n’avaient qu’un second rôle dans la S1, et méritaient vraiment mieux.
Juste une petite retenue au niveau de l’intrigue « Alien » qui est assez mis de côté alors que les personnages tournent autour tout le long de la série. Au final on n’a pas de vraie réponse est c’est assez dommage. Mais comme je n’étais pas passionné par cette partie de la saison, ça ne m’a pas gêné.
L’idée de l’asile est assez angoissante au début mais finalement comme pour la première saison, ils ont su retranscrire l’angoisse et le malaise à travers des plans ou des personnages plutôt que par une pluie de sang ou jumpscare, et c’est vraiment ce que j’apprécie le plus dans cette série qui est clairement une série horrifique, mais qui ne fait pas « peur » pour autant. Un juste milieu que devraient prendre en considération les plus mauvais longs métrages qui n’ont aucune intrigue, et se repose uniquement sur des monstres dégueulasses ou du sursaut. Une vraie leçon d’horreur, c’est ce qu’est American Horror Story, du moins jusqu’à Asylum.
Saison 3 : Coven (5/10)
Je m’y attendais tellement mais j’avais envie d’y croire… Et pourtant.
La saison 3 de AHS se déroule principalement dans un couvent pour apprenties sorcières qui ont découverts leur pouvoir d’une façon ou d’une autre et se sont fait repérer par la directrice de l’établissement, j’ai nommé Sarah Paulson. Evidemment le couvent est de plus en plus vide et la confrérie des sorcières s’inquiète de plus en plus quant à son avenir. De plus les « sorcières vaudou » et chasseurs de sorcières, deux groupes antagonistes n’aident pas à alimenter le lieu.
Le premier aspect qui « choque » ici est clairement le côté très friendly de la résidence, on était habitué aux tortures de l’asile et aux cadavres haineux de la maison hantée, alors arriver dans un premier épisode ou les quelques apprenties font copines copines et ou la directrice est quelqu’un de profondément bon, on se demande si on ne s’est pas trompé de série. L’idée de changer l’ambiance du lieu n’est pas mauvais en soi, mais cela provoque une sorte d’embarras pour les acteurs, j’ai vraiment ressenti cette impression de ne pas savoir que faire de son personnage pendant les 5/6 premiers épisodes. L’exemple qui m’a le plus marqué est Jessica Lange qui a toujours jouée, et joue ici aussi LA grande méchante de la saison. Rien d’étonnant, c’est écrit sur son front. Mais le fait qu’elle doive jouer les semis gentilles avec les élèves est ici assez difficile à comprendre et j’ai eu assez de mal à apprécier son personnage, qui n’a pas l’air d’être celui qu’elle préfère non plus à l’écran.
Les autres acteurs principaux aka Lily Rabe et Evan Peters gardent aussi des rôles similaires à ceux précédemment joués. Si je trouve Lily excellente, Evan quant à lui commence vraiment à m’agacer. Son rôle est assez difficile à appréhender certes mais je trouve que son jeu d’acteur se répète beaucoup trop et que ce soit en Tate, Kit ou Kyle, il aura toujours ce côté pleureur et bourré de cernes que je commence à trouver lourd. Sachant que c’est un des acteurs favoris de la série, je trouve ça assez dommage de se limiter comme ça alors que c’est l’un de ceux qu’on voit le plus à l’écran (même si il est assez en retrait pour cette saison).
Si j’ai apprécié les deux premières saisons pour leur aspect dérangeant mais pas dégueu, Horrifique mais pas inutilement, cette troisième est très décevante sur ce point. Le gore est présent constamment et ça m’a assez gêné dans le sens ou clairement, ce n’était pas nécessaire. Rapporter des faits réels comme celui de Delphine Lalaurie était une bonne idée, et inévitablement sanglant. Mais l’abus était vraiment réel ici, et les sorcières vaudou n’ont pas aidés. De plus l’intrigue est vraiment peu intéressante. Centrée autour de la recherche de la prochaine Suprême, avec un abus complet de résurrections qui n’ont plus aucun sens. Un côté Sabrina l’apprentie sorcière dû au jeu d’acteur assez médiocre de deux des quatre apprenties (dont « l’héroïne », qui était déjà là dans la saison 1, qui était assez transparente, et qui l’est tout autant ici) et des enjeux très superficiels (l’amour, la famille) qui prennent le dessus sur le plus intéressant (le racisme) qui aurait mérité d’être approfondi. La fin peut décevoir aussi d’une certaine manière, étant habitué à avoir des ouvertures. Mais pour une fois ça fait du bien.
Saison 4 : Freak Show (5/10)
La quatrième saison de AHS se passe cette fois ci dans un freak show, tenu par Jessica Lange… C’est à peu près tout. C’est sûrement la saison la plus centrée sur son lieu et finalement on passe le plus clair de notre temps à voir les personnages évoluer entre eux plutôt que de voir les antagonistes (puisqu’il y en a, et surprise, ce n’est pas Jessica).
S’il y a bien une chose que j’ai apprécié dans cette saison, c’est le chamboulement des rôles au niveau des acteurs. Evan Peters passe d’éternel pleurnichard à leader du groupe de monstres, Jessica Lange devient subitement une mère aimante pour ses protégés (bien qu’elle reste assez fourbe), Sarah Paulson, elle, a même droit deux rôles pour le prix d’un : jouant deux sœurs siamoises ayant toutes deux des personnalités complètement opposées. On peut juste regretter l’ « absence » de Lily Rabe, même si les nouvelles têtes douées de la S3 ont l’air de s’être bien installées comme Angela Bassett ou Kathy Bates (et Emma Roberts aussi malheureusement, mais je crois que j’ai juste un problème perso contre cette actrice, elle n’est pas si mauvaise que ça…).
Le principal problème de cette saison est l’absence totale d’intrigue au niveau des héros. On suit plus l’histoire des antagonistes que celle des membres du freak show, qui vivent leur vie en attendant l’évènement suivant. Je me plaignais du manque de motivation des sorcières dans Coven, mais la quête de la prochaine suprême suffisait à alimenter les épisodes. Ici, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent hormis les péripéties de Denis O’Hare. Les thèmes exploités tel que l’acceptation de soi, la soif de gloire ou l’amitié sont certes développés mais pas aussi percutants que ceux abordés dans les saisons précédentes. Ca réussit presque à rendre la saison plus édulcorée que les autres alors que ironiquement c’est la plus sale de toutes (mais contrairement à Coven, j’ai moins ressenti ce sentiment de faire du gore pour du gore). A cause de ça, elle réussit même à placer sur 13EP, des épisodes HS avec des guests tant l’histoire n’avance pas. Alors certes les deux épisodes avec Neil Patrick Harris sont très bons mais c’est juste dommage puisqu’aussitôt finis nous n’en retenons rien du tout.
Cependant je note un gros point positif sur le final qui est certainement le meilleur toutes saisons confondues, ainsi que l’apparition des embranchements entre les saisons, Freak show se retrouvant sur la même timeline que Asylum. C’est d’ailleurs dévoilé d’une manière assez géniale à travers un perso particulier.
Au final je ne pense pas que Freak Show soit moins bon que Coven, ni forcément meilleur. Il a des qualités que l’autre n’a pas et de même pour les défauts. Par contre j’ai apprécié cette envie de bouleverser les codes des acteurs, que j’attendais particulièrement puisque si je m’attarde autant sur eux depuis le début de la critique, c’est bien parce que les personnages sont vraiment l’élément central de cette série bien plus que l’histoire. Par contre pour le coup c’est l’intrigue qui est ici totalement absente, et je n’ai pas eu de motivation si ce n’est celle de finir au plus vite la saison de regarder l’épisode suivant au plus vite.
Saison 5 : Hôtel (7/10)
Je m'attendais pas à dire ça un jour mais Lady Gaga a vraiment réussie à porter quasiment la saison entière à elle toute seule. J'avais un peu peur de l'abus de confiance que les scénaristes lui avaient fait mais finalement elle est pas loin de jouer son propre rôle donc tout va bien.
Cette saison sans Jessica Lange n'est finalement pas une mauvaise chose. J'adore cette actrice qu'on soit d'accord, mais elle avait la fâcheuse tendance de monopoliser la caméra, et c'est en grosse partie ce qui posait le problème des deux dernières saisons. Ici on repart sur des bases assez saines avec toujours les acteurs principaux Sarah Paulson, Evan Peters, mais cette fois ci bien moins mis au premier plan qu'avant, ce qui permet aux derniers arrivants Angela Bassett ou Kathy Bates qui étaient arrivées à la saison 4 de briller pleinement. J'adhère totalement.
L'intrigue de la saison en elle même est assez simpliste et reprends en grande partie les idées de la Murder House, sans l'impression d'enfermement qu'on pouvait avoir dans la S1, et beaucoup plus de développement au niveau des personnages notamment principaux, là ou cette même S1 ne se servait de la famille que comme prétexte.
J'aurais tendance à être très satisfait de cette saison qui remonte la pente que la série commençait à dévaler à toute vitesse, mais il manque tout de même un je ne sais quoi qui rendait chaque épisode de Asylum si beaux, et bons.