Traiter sous forme de documentaire sérieux et argumenté un fait divers aussi puéril et ridicule que de dessiner des bites sur les voitures de professeurs est un exercice à la fois subtil et difficile. American Vandal, par une écriture et un équilibre parfait, réussit ici à tenir en haleine sur 8 épisodes sans soucis.
On entre dans une dimension très déstabilisante lorsqu'on se rend compte que les épisodes que nous regardons sont en fait les épisodes du documentaire vus par les élèves, qui influencent la suite de la série : on est baladé entre le documentaire lui-même et le making-of du documentaire. C'est fort et prenant : on veut absolument savoir qui a dessiné ces bites !
Au-delà du suspens qui consiste à savoir qui est le coupable, une seconde lecture sur la justice, les accusations, la valeur des témoignages, les à priori, les mensonges, la confiance et le poids des jugements de nos semblables des années lycée viennent étoffer la série et la rendent plus consistante.