Scary Witches
Quand les hommes servent le diable en échange des macabres rituels, cela donne un nom, Whitewood, village de la Nouvelle Angleterre qui fût envoûté par la sorcellerie jusqu'à en dénicher une de ses...
le 15 nov. 2013
7 j'aime
Caméra embarquée directe dans la guerre ultra coriace contre la drogue aux Philippines, Amo (qui signifie boss ou maître dans la langue) plie le spectateur à une réalité bien sombre que connaît actuellement le pays sous le coup d’une campagne sans pitié sur tous les trafiquants et consommateurs de drogue.
Selon des articles trouvés sur le net, la série récolte déjà des scandales de la part des familles qui accusent le réalisateur, Brillante Ma Mendoza, de faire le jeu des escadrons de la mort en glorifiant ce nettoyage pesant lourdement sur une justice arbitraire. Ces escadrons de la mort, ce sont des policiers qui, sous couvert d’anonymat, tuent sans sommation tous ceux qui entravent leur partenariat dans lequel les agents corrompus sont impliqués.
Evidemment, seuls les autochtones peuvent se dresser contre ce constat qui n’apparait ni glorieux et pas aussi partial qu’il n’y paraît en prenant les yeux du jeune Joseph Molina, à qui on lui confierait tout par sa bonne bouille alors qu’il trempe dans le trafic et le consomme. Victime de cette chasse, il ne peut compter que sur l’aide de son oncle policier corrompu pour le préserver de ce monde mais le naturel revient au galop et son parcours, jalonné d’arrestations, de traitrise et de surprises, lui pourvoie son éducation de la rue.
Dealer têtu qui n’oublie pas de faire profiter sa famille de son ascension, Joseph Molina interprété par la tête impassible de Vince Rillon ne reflète qu’une mono expression à toute épreuve même quand il doit se laisser amadouer par...enfin vous verrez bien dans l'épisode 5 ! Son visage s’éveille qu’à partir de l’épisode 6, porté par la joie et le sourire avant que la peur et la détresse l’atteignent pour l’accabler dans une impasse qu’il a lui-même cherchée (la scène de l’église entre sa mère et lui en pleurs, pleine d’émotion non retenue).
Filmé au plus près des corps et de la rue, l’instabilité des images s’efface au profit d’une immersion qui défie les défauts visibles et audibles récurrents, la mise au point très hésitante et le mixage du son maladroit dans la gestion des décibels et de ses coupures sèches. Mendoza a son propre style qui peut se retourner contre lui par un manque de rigueur dans le contrôle de sa caméra/portable qui laisse son autofocus faire le boulot à sa place et se pavaner dans une illisibilité pas très gratifiante.
Pourtant, cette facette des Philippines entre dans une observation minutieuse qui régit les épisodes au format étonnant de 25 minutes bien réparties dans le développement des histoires qui ne veut pas occulter la moindre activité criminelle (voir le parcours pour se débarrasser du corps de leur planque jusqu’à l’incinérateur, ép.11) et les moments de vie qui équilibrent les personnages.
Amo est à considérer comme une chronique de cette criminalité en hausse où Joseph partage son trône avec d'autres personnages et des rappeurs locaux aux textes liés à la thématique de l'épisode dans des histoires enchevêtrées, soudées par le même fil conducteur jusqu'au dernier épisode au cliffhanger intéressant.
Note : Un personnage revient en piste alors qu'il a été préalablement abattu sèchement (ép.12) et il n'y a aucune explication sur la manière dont il a pu survivre à ça. Bizarre.
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Créée
le 29 août 2018
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