Diffèrent, mais ça ne veut pas dire bien pour autant

Malgré un air frais de la part de cette série, je ne suis pas fan, j'ai perdu mon temps.

Avant de dire ce que je n'aime pas, voyons voir comment j'en suis arrivé à regarder cette série :

1. J'ai découvert Star Wars lors de mon jeune âge, ça m'a émoustillé;

2. Alors adulte et plus critique, Disney a racheté la marque et suce la franchise jusqu'à la moindre goutte;

3. De plus en plus dégouté par une moyenne fade, dans quelques recoins de cet univers il semble encore y avoir de l'espoir… de nouvelles propositions !

Andor se veut différent.

J'aime bien cette ambiance salle, grise, dépressive. Ce coté où plus personne n'a d'espoir. Ça contraste avec l'image que je me fais de Star Wars, où malgré le Mal, le Bien s'élève toujours. Et tout ça dans de beaux visuels, de beaux paysages, du nouveau, du frais.

J'aime bien l'idée d'explorer ce moment où l'Empire prend ses marques et commence à s'imposer dans la Galaxie. Ce moment où face à l'augmentation de l'oppression, la rébellion se met en marche.

On en apprend un plus sur l'univers, c'est un vrai plus pour tous les fans de Star Wars, la série cultive notre imagination, c'est un DLC utile.

Mais malheureusement pour moi, ce n'est pas assez face à plusieurs gros défauts.

Mais Andor est chiant.

Tout d'abord petit point musique : Il n'y a pas de thème reconnaissable, c'est mou. Je ne me rappelle pas une seule scène où la musique a intensifié l'action ou les émotions de ce qu'il se passe à l'écran. Pour un Star Wars où on est habitué à des musiques épiques et reconnaissables, ça pas fou, ça commence mal.

Si j'analyse la structure de cette série (1ere saison, et je m'arrêterai là), on peut la découper en quatre grandes parties chacune bien identifiées : Une introduction de 3 épisodes qui nous présente le personnage principal, une aventure qui va forger le héros sur 3 épisodes, une autre aventure de 1 épisode de transition suivi de 3 autres où le héros attend que l'on développe les sous-intrigues, et enfin une "fin" en 2 épisodes.

Et ces parties sont très inégales.

1. Première partie, une introduction à moteur diesel

Les moteurs diesel ont la particularité de se chauffer doucement, et c'est aussi le cas de cette série qui introduit son personnage en un peu moins de deux heures. Mais c'est long deux heures ! Surtout que le personnage est un peu paumé dans sa vie et qu'il n'est pas si intéressant que ça.

De plus ces épisodes sont entrecoupés de flashbacks sur un évènement lors de son enfance. En regroupant tous ces moments, il doit y avoir 15 minutes grand max de cet évènement. Mais surement à cause du format sériel, au lieu d'avoir 15 minutes d'introduction claire (comme dans Rogue One par exemple), il a été décidé d'en distiller une minute par ci et une minute par là. Le résultat : ça agace et ça donne l'impression de rallonger encore plus le récit que ce qu'il n'est déjà.

Néanmoins cette partie se termine sur une belle scène d'action assez intéressante.

Il est à noter que ces trois premiers épisodes sont réalisés par Toby Haynes, connu pour pas grand chose et qui semble être un habitué des séries.

2. Deuxième partie, le moteur est lancé

Une fois le héros introduit, il est amené à s'engager dans une vraie mission, une mission où il a un rôle à jouer et où il va pouvoir montrer son utilité. Dans cette mission il va être entouré de nouveaux personnages chacun bien identifié. Cette partie de trois épisodes va rentrer en détail sur les caractères de chacun, de manière assez inégale tout de même, pour nous délivrer une escalade de tension jusqu'à son explosion dans le troisième épisode.

On développe enfin les personnages, c'est cool, mais en plus on va découvrir une sous-intrigue politique intrigante et alléchante. Le sénat y est présenté, des jeux de pouvoir, de la magouille : tout ce qui était présenté en toile de fond dans la prélogie Star Wars et qui n'était pas assez exploité selon moi.

Néanmoins on notera un petit défaut : les épisodes reviennent souvent sur un personnage secondaire "méchant" qui n'a plus rien à raconter et qui squatte des minutes d'écran pour ne rien proposer sinon de l'ennui.

Il est à noter que ces trois épisodes suivants sont réalisés par Susanna White qui connait le cinéma par de petits films et téléfilms, mais qui semble subsister en réalisant quelques épisodes pour des séries.

3. Troisième partie, on est entré sur l'autoroute, c'est long

Là ça devient compliqué. Une fois le périple du héros terminé et que l'on ne sait plus trop quoi raconter sur lui, on sens que le héros se fait chié. Du coup hop, petite pirouette scénaristique mal branlée, le héros est contraint d'aller se faire chier dans un endroit précis. Mais malheureusement compliqué de rendre cet endroit intéressant plus de 40 minutes.

Néanmoins cette partie chiante est entrecoupée des sous-intrigues qui elles grossissent et gagnent en intensité. C'est cool, mais inévitablement quand la caméra retraverse la galaxie pour nous montrer comment Andor doit manger ou faire caca, on n'a qu'une envie : c'est de retourner explorer les machinations politiques. C'est un peu triste que les scènes centrées sur Andor, qui donne son nom à la série, soient aussi chiantes et longues.

On se rend compte aussi, durant une très grosse partie de la série, il n'y a ni aliens ni droïdes. Le peu que l'on voit son souvent dans le fond pour remplir une foule de figurants. Ca fait bizarre pour une série Star Wars. (Peu de moyens pour rendre les costumes crédibles en gros plan ? Ou simplement de la fénéantise ? La question se pose.)

Et plus de ça on maintient le défaut des épisodes précédents, à savoir on continue de donner du temps d'écran à ce personnage méchant secondaire qui lui aussi se fait chier. Et qui lui aussi n'a rien à raconter ! P*tin !

Il est à noter que cette partie est composée d'un épisode de transition réalisé par un Benjamin Caron (assez inconnu, mais pourquoi pas), suivi de trois épisodes encore réalisés par Toby Haynes.

4. Dernière partie, "c'est quand que l'on arrive ?"

Bon ben oui, même si c'est que deux épisodes, il y a environ six heures et demi derrière, du coup même si ça s'améliore, j'ai envie que ça se finisse. J'ai envie de voir le Mr.Andor faire un truc cool et tout péter. Et... Et ben non en fait, on passe deux épisodes à préparer une manifestation de gilets jaunes. Et quand ça éclate, c'est cool, mais je dirais que même les gilets jaunes ont en fait des plus spectaculaires. Si si, l'attaque sur l'arc de triomphe était mieux.

Et dans tout ça, notre héros alors ? Et ben il fait pas grand chose, presque le minimum syndical je dirais. Tout ça pour qu'à la dernière minute la progression du développement de son personnage passe de 50% à 100%, alors que ça faisait quatre heures que ça bougeait pas.

Et bien sûr ça fini sur un bon gros "à suivre", qui pour moi est un aveux de faiblesse : ils ont passé tant de temps à filmer l'évolution d'un mec lambda pour qu'il évolue en mode Pokemon à la huitième heure, mais au bout de ces huit heures on se rend compte qu'il ne s'est pas passé tant de choses que ça, du coup la série nous dit rendez-vous pour la saison 2 !

Et notre défaut que l'on se coltine depuis le début alors ? Est-ce que ça a servit à quelque chose de voir un méchant secondaire se tourner les pouces à chaque épisode ? Et ben non ! Le mec il fait juste une mini action à la fin, une action qui aurait pu être fait par un figurant que ça n'aurait rien changé ! P*tin !

Il est à noter que ces deux épisodes ont été réalisé par Benjamin Caron, qui de ce que je comprend de sa fiche Wikipedia, est un habitué des fins de saison, pourquoi pas.

Au final

En prenant un peu de recul, c'est très long sur le moment, mais après avoir subit cette attente, on n'en est pas trop traumatisé. J'ai juste un vague souvenir de m'être fait chier devant de beaux décors. On se rappellera surtout de la sous-intrigue politique et de ses personnages, tel que le mystérieux Luthen qui donne envie d'en savoir plus.

Personnellement j'ai vraiment perdu mon temps. J'aperçoit facilement un monde où l'on aurait pu condenser le tout dans un film de 2h30. Et en écrémant tout ces moments longs et inutiles, on aurait pu se concentrer sur le cœur de l'histoire et passer un meilleur moment.

Le format sériel, qui semble être appliqué à la lettre par Toby Haynes sans trop réfléchir, pèse énormément sur le récit. On se concentre plus sur le fait de devoir tenir 40 minutes par épisodes que sur le fait de raconter l'histoire et de développer les personnages.

Je vais vraiment y réfléchir avant de décider si oui ou non je me lancerai dans la saison 2 : tiraillé entre l'intrigue politique mystérieuse alléchante et notre héros à s'Andor-mir debout.