Quand ils ne déboulonnent pas des personnages iconiques, l’idée brillante leur vient de piocher parmi les héros les moins charismatiques de l’histoire de la saga pour en faire tout un plat.
Parce que Cassian Andor est l’archétype de l’anti-héros antipathique. Vous arrivez à vous identifier à ce genre de looser faussement rebelle vous ? Moi pas.
Heureusement, Andor nous épargne le fan service débile pour les mômes (ou adulescent attardé). Ici, pas de « bébé Yoda trop miiiignon » dont la seule vue me donne envie de flamber tout un magasin de peluches.
Au contraire, Andor fait le pari de raconter une histoire mature et sérieuse avec des personnages ambivalents et troubles. En mode film d’espionnage et sans la Force, le but de la série dans le contexte global de la saga, est de faire comprendre ce qui aboutit à la rébellion contre l’Empire et de faire le lien avec Rogue One. Quand bien même ce dernier ne m’aurait pas emballé (la faute à des héros au charisme de mollusques), sur le principe j’ai rien contre.
Malheureusement, c’est raté.
Le premier constat de tout ceci, c’est que ces rebelles m’apparaissent comme une bande de gros connards antipathiques, là encore. On aurait presque plus de sympathie pour les sbires de l’Empire, c’est dire !
Bah oui parce que si vous noircissez les gentils, il aurait aussi fallut noircir les méchants.
A mes yeux, le degré d’injustice et de souffrance que l’on était en droit de ressentir n’est pas du tout à la hauteur de la révolte. Pour un spectacle soit disant « mature » tout ça reste très très prude même quand on nous montre enfin la perversité de la machine impériale (épisode de la prison/ torture au casque).
Et puis commencer en plus par une bande de policiers à la botte de l’Empire digne de Dupont et Dupond n’aide pas à prendre tout ça au sérieux. Même si j’apprécie par ailleurs l’idée du petit fonctionnaire frustré qui a envie de briller dans le système.
Dans le Star Wars de 1977, on avait une désintégration de « vieux » puis une désintégration de planète.
Ça c’est une vraie menace qui donne envie de casser du stormtroopers.
Pourtant, après l’épisode 3 (de la série) j’ai bien cru qu’ils allaient désintégrer ou faire souffrir tous ces irréductibles sur la planète pour lancer le show. Mais non.
La faute à une dramatisation trop prude pour pas choquer le spectateur lambda.
On aurait par exemple pu imaginer que cet Empire humano-centré s’en prenne à une population particulière d’aliens, voire leur fassent porter le chapeau dans l’idée de faire naître un vrai sentiment d’injustice dans le cœur du spectateur…
Bref, il y avait matière à faire bien mieux « thématiquement » sans tomber dans un truc déconseillé aux âmes sensibles. Alors spectacle « mature et adulte », moi je dis non.
Sinon la série s’étire inutilement en longueur sur 12 épisodes. Certaines scènes sont redondantes et inutiles.
Les appartements de Mon Mothma sont très beaux mais à quoi ça sert ? On ne montre rien des tensions/tractations politiques, de la révélation d’éventuels traitres dans une ambiance de palais qui aurait pu faire le sel de ce personnage si c’était bien écrit et mis en scène. Mon se contente de serrer les fesses dans son intimité, de se méfier de son chauffeur, et de faire une compromission à la fin.
Sans surprise, sans saveur.
Tout le reste n’est-il pas du même niveau d’ailleurs ?
Enlevez tout le « decorum » Star Wars et demandez-vous si ce que l’on nous raconte est si brillant que ça.
Mettre du vernis socio-politique pour faire « mature et plus adulte » ne suffit pas à faire une bonne histoire.