Andromeda, lancée en 2000, c’est un peu comme si Star Trek et une telenovela spatiale avaient eu un enfant turbulent qui se cherche encore. Inspirée de notes laissées par Gene Roddenberry, le papa de Star Trek, la série promettait une épopée spatiale grandiose. Dans la pratique ? C’est un mélange de batailles galactiques, de costumes qui auraient besoin d’un petit relooking et de dialogues qui oscillent entre le dramatique et le ridicule.
On suit l’histoire de Dylan Hunt, un capitaine charismatique mais un peu trop stoïque, interprété par Kevin Sorbo (oui, celui qui jouait Hercule). Son vaisseau, l’Andromeda Ascendant, est prisonnier d’un trou noir pendant 300 ans, et à son réveil, il découvre que la civilisation qui l’a envoyé a disparu. Pas de pression, hein. Sa mission ? Rétablir l’ordre dans un univers qui a complètement vrillé. Il réunit donc un équipage aussi hétéroclite qu’improbable, composé de mercenaires, de pirates et de guerriers à la philosophie existentielle douteuse.
Chaque épisode est un cocktail de complots intergalactiques, de phrases pseudo-profondes et de combats spatiaux où les effets spéciaux font de leur mieux (mais restent parfois coincés quelque part entre le kitsch et le chaotique). Le vaisseau lui-même, contrôlé par une IA nommée Rommie, prend un peu trop plaisir à incarner sa version humanoïde pour jouer les badass et lancer des répliques tranchantes. On se retrouve avec une IA qui semble parfois avoir plus de personnalité que le capitaine en chef, ce qui, il faut l’avouer, est assez divertissant.
Les méchants de la série, les Nietzscheans (des surhumains dopés à l’égo démesuré et au goût prononcé pour les citations de Nietzsche – subtil, n’est-ce pas ?), apportent un certain charme à l’ensemble. Ils sont aussi redoutables qu’obsédés par leur propre perfection, et chaque affrontement avec eux ressemble à une réunion de super-vilains qui débattent de philo avant de dégainer leurs armes.
Le vrai plaisir (ou désarroi) d’Andromeda vient de ses dialogues qui passent de l’épique au "c’est quoi cette phrase ?" en un instant. Entre les monologues de Dylan sur l’honneur et les échanges presque risibles de certains membres de l’équipage, on ne sait jamais trop si on est censé rire ou se gratter la tête. Les interactions entre les personnages donnent parfois l’impression qu’on assiste à une répétition générale où tout le monde improvise en espérant que quelque chose colle.
Les effets spéciaux méritent leur propre paragraphe : ils ont ce charme désuet des années 2000, où l’espace est une mer de pixels et les explosions ont l’air d’avoir été dessinées par un stagiaire en CGI. Les combats spatiaux sont dynamiques, certes, mais ne vous attendez pas à être bluffé par un réalisme à couper le souffle. On est ici dans l’ère des maquettes améliorées et des fonds verts un peu capricieux.
Les intrigues sont un peu comme des montagnes russes : parfois captivantes avec des arcs narratifs intéressants et des explorations de thèmes philosophiques, et parfois totalement absurdes, où l’on sent que les scénaristes avaient soit trop d’idées, soit pas assez. Le capitaine Hunt passe d’un dilemme moral à un autre avec un sérieux inébranlable, pendant que l’équipage roule des yeux ou complote en douce.
En résumé, Andromeda est une série qui, malgré ses défauts, possède un certain charme nostalgique. Si vous êtes prêt à fermer les yeux sur des dialogues parfois risibles, des effets spéciaux d’un autre temps, et des intrigues qui partent dans tous les sens, vous trouverez peut-être dans cette aventure galactique une forme de plaisir coupable. C’est l’histoire d’un capitaine qui veut sauver l’univers, entouré d’un équipage qui semble souvent se demander pourquoi il s’est embarqué dans cette galère. Et franchement, c’est un peu ça qui fait tout le sel de Andromeda.