Angel Beats!
6.9
Angel Beats!

Anime (mangas) TBS (2010)

Les adaptations en série d’animation de Light Novel japonais sont loin d’être ce qui constitue le gros des animés que j’ai pu voir. La première adaptation de Light Novel qui m’ait été donné de voir étant Sword Art Online qui a plus été une grosse déception doublée d’une escroquerie insupportable tant l’univers de fantasy et l’action promises par cet animé s’est vite métamorphosé en romance à l’eau de rose au point de faire pâlir celle dans Pearl Harbor de Michael Bay ou même celle entre Anakin et Padmé dans la prélogie Star Wars, sans oublier son héros crétin et lisse au possible.


Mais à l’inverse de Sword Art Online, Angel Beats me tentait déjà bien plus et partait sur une toute autre ambiance en plus d’avoir sa large communauté de fan. Sans oublier que l’adaptation du Light Novel était entièrement scénarisée par le co-fondateur d’un autre studio d’animation du nom de KEY : Jun Maeda, qui est également l’auteur des Light Novel qu’il adapte ici en série d’animation. Mais il est aussi derrière la sortie d’un autre animé des studios KEY, Clannad qui jouit d’une très bonne réputation parmi les animés japonais.


En plus de cela, les studios P.A Works (celui qui a officiellement adapté les romans en série animée, même si KEY a joué son rôle grâce à Maeda) ont également adapté le jeu Professeur Layton en long-métrage d’animation avec Professeur Layton et la Diva éternel, une très sympathique adaptation de jeu vidéo que je vous conseil de voir que vous ayez joué au jeu ou pas.


Pour revenir à Angel Beats, au départ il n’est pas évident de s’imprégner de l’univers étrange servi par la série. Une fois passé un jolie générique d’ouverture qui ajoutera constamment des images nouvelle pour l’épisode que l’on visionne : les deux premiers épisodes me laissaient quelques petites frayeurs avec le caractère de certains personnages ayant l’air stéréotypé et un concept qui semblait partir sur de la comédie qui ne fonctionnait qu’une fois sur deux et un équilibre qui peine à s’installer entre le drame et l’humour au centre de cet univers aussi étrange aux premiers abords.


Heureusement, ce souci devient plus anecdotique dans les épisodes suivants et un juste milieu arrive à se former entre l’humour et le sérieux du sujet central de cet animé : les regrets des êtres morts sans avoir pu profiter pleinement de leur vie sur terre. A l’image du groupe du Front de l’au-delà (ou SSS pour Shinda Sekai Sensen… en fait ils changent très souvent de nom pour je ne sais quelle raison), chaque membre mis en avant gagnant suffisamment de sympathie auprès du spectateur pour qu’il s’y attache. Le tout avec une animation très belle à regarder, parfois un peu fort en terme d’éclairage (un peu comme un film de Steven Spielberg niveau photographie d’ailleurs) mais un chara-design très soigné d’épisode en épisode qui aide à différencier chaque personnage malgré le nombre élevé en 13 épisodes, et toujours des très belles couleurs et des scènes d’action certes peu nombreuses (ce n’est pas le point central de la série) mais assez bien fichue pour l’ensemble.


On s’intéresse même vite au groupe ainsi qu’à l'univers, une sorte de purgatoire dans un établissement scolaire, découvert par les yeux d’Otonashi Yuzuru, un jeune homme amnésique n’ayant aucun souvenir de sa vie sur Terre, et qui sert de figure de spectateur pour découvrir cette espèce de purgatoire géant prenant la forme d’un établissement scolaire. Si ce qui fait maintenir l’intérêt du personnage est sa personnalité dans les premiers épisodes, il a finit par la suite par me faire dégager beaucoup d’empathie à son égard pour bien des raisons, à commencer par son altruisme (et au fait qu’il est le seul à ne pas être un cancre fini dans le groupe des SSS… parce que franchement pour que personne ne se soit renseigné sur le nom de l’ange auparavant dans l'épisode 5, c’est qu’ils ont un petit souci cervical les membres du front).


L’autre personnage central qu’est Yuri se révélera aussi vite attachante, son passé étant le premier à être évoqué et son rôle de leader la rendant des plus appréciable. De même pour le reste du groupe, les secondaires tels que Hinata comme les tertiaires tels que T.K., Takamatsu ou Oyama. Tantôt dramatique pour certain (Iwasawa, une des meilleures exemples du lot) et toujours très crédible, et souvent drôle de l’autre par leur idiotie qui en devient souvent amusant à l’image du personnage de Noda, lorsque ça n’est pas le concept même de l’univers qui est mis au service de certains runnings gags (comme le fait qu’on ne peut pas mourir dans cet univers et qui sert à tourner en ridicule un passage qui serait pourtant héroïque dans le monde des vivants). Mais la best de tous, c’est… Yui (une chanteuse de Heayy Metal, fangirl à l’extrême d’un groupe de musique du bahut appartenant au front et ultra violente par-dessus le marché avec une petite canine visible quand elle parle, tout pour plaire).


Mais surtout, chaque personnage qui aura sa propre histoire mis en avant est sincère et beaucoup échappe subtilement à certains clichés (notamment dans la deuxième moitié de la série). Et si quelques passages en font un petit peu trop, de nombreux moments d’émotion frappent en plein cœur. Les bonnes idées et retournements réussis sont également présents (surtout autour du personnage de l’ange), et le final a de quoi faire craquer son auditoire puisque l’animé conserve, malgré plusieurs touches de légèreté évidente, un sérieux quand au traitement de ses héros et de ses thèmes autour du regret et des relations qu’entretiendront les protagonistes pendant seulement 13 épisodes.


Je suis un peu moins enclin à l’éloge pour le doublage français, surtout parce que je retrouve un problème déjà présent dans Sword Art Online sur ce terrain. Si les voix collent bien à chaque personnage et que l’ensemble des doubleurs font du bon boulot, certains passages ont l’air d’être doublé de manière trop mécanique ou trop en retenue pour la scène en question. Moins que dans SAO et en principe plus investi, mais par moment ça laisse un peu à désirer.


Jun Maeda a scénarisé la série, mais est aussi le compositeur en personne d’Angel Beats (un homme fort polyvalent). Beaucoup de magnifique morceaux au piano en principe, et surtout des chansons qui justifient le visionnage avec les sous-titre rien que pour en saisir le sens, très approprié à chaque scène ou elle est chanté (rien que My Song dans l’épisode 3 est superbe), et aussi certains morceaux qui sonnent beaucoup jeu vidéo de simulation de vie d’étudiant je trouve mais qui font le charme de la série pour les scènes plus calme et plus comique.


Angel Beats a eu le droit à 2 épisodes bonus ainsi qu’à un épilogue alternatif de 2 minutes facilement trouvable sur le net. Je n’irais pas à contre-courant puisque j’ai beaucoup aimé suivre ces personnages et découvrir ce drôle d’univers qui a su s’arrêter au bon moment et faire le tour de son sujet. Une très bonne expérience pour mon premier animé des studios KEY et P.A Works.

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