Il a été difficile pour moi d'attribuer une note à ce documentaire qui, lors de sa sortie, s'apparentait véritablement à un préquel de Apocalpyse: la Seconde Guerre mondiale. On retrouve les mêmes créateurs, forcément, pour ce documentaire en deux épisodes, et on retrouve aussi la voix de Matthieu Kassovitz pour dramatiser quelque peu les choses.
Il y a des avantages et aussi des défauts à ce documentaire. Parmi les points positifs, c'est que le travail de restauration des images ou du son est important et de qualité. Ensuite, la manière dont le sujet est monté, le côté dramatique mis en avant, l'aspect hollywoodien du documentaire permet au spectateur d'accrocher aisément à ce qu'il voit. Grâce au côté formel de la chose, même les quelques aberrations, et j'y reviendrai dès le paragraphe suivant, passent sans ennui. On notera enfin, côté qualités toujours les quelques anecdotes intéressantes (Hugo Boss, par exemple), ou pour celui qui n'y connait rien au sujet, de découvrir forcément des éléments importants dans l'histoire d'Hitler.
Le gros problème de ce documentaire provient de deux gros points: le premier, et dès le départ, les réalisateurs semblent souligner que comme Hitler a été adopté, il aurait été Juif par l'une de ses branches paternelles. C'est un fait qui a été démenti par des historiens, même si certains ne semblent pas en démordre.
Ensuite, il y a cette sacralisation dans le mal d'Hitler. Certes, au vu du résultat de sa politique, on ne peut le considérer comme un enfant de choeur, mais il y a cette volonté permanente de le diaboliser, d'en faire un être exceptionnel dans le mal, quelqu'un qui n'est pas humain. Or Hitler est justement humain. Et le documentaire se trompe lourdement à vouloir le présenter en fou, en diable, en manipulateur, à ne montrer que sa part d'ombre, à le faire passer pour violeur d'une de ses nièces, etc. Bref, Hitler est le mal. Et le mal ne peut être humain pour Costelle et Clarke.
Il aurait été tellement plus judicieux de rappeler à quel point au contraire Hitler pouvait se montrer humain, doté de sentiments comme n'importe qui vis-à-vis de n'importe quoi. Bref, il y a de quoi être déçu quand on voit le bon travail réalisé sur le premier documentaire "Apocalypse". D'autant qu'un sujet comme Hitler, sa personnalité, sa montée au pouvoir et les conséquences méritaient certainement plus que deux épisodes.
On dirait que vu le succès du premier Apocalypse, les réalisateurs ont voulu surfer sur la vague et en créer un dans l'urgence, avec les défauts que l'on connait et en reprenant, toutefois, les qualités de ce qui a valu leur réussite.