Oui, c'est beau
Claque visuelle, j'admire et j'apprécie le superbe boulot de storyboarding et de direction artistique. Les personnages sont tous magnifiques, les environnements sont beaux et les plans...
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le 30 nov. 2021
93 j'aime
Une année après sa diffusion, il n’y avait aucun doute que j’allais passer un bon moment auprès d’Arcane, cette adaptation du fameux jeu-vidéo League of Legends (Riot Games, 2009), vu les nombreuses impressions positives à son sujet. Malgré cela, je reste surpris après ses 9 épisodes (+-40min. chaque) à quel point cette série se laisse facilement apprécier par le spectateur lambda, et pas seulement par ses millions de fans.
Arcane nous raconte l’histoire tragique de deux soeurs, Vi et Powder, qui se retrouvent plongées dans les troubles civils de la cité de Pitlover, technologiquement avancée mais profondément divisée entre ses quartiers riches et la ville basse (Zaun).
Si le monde imaginaire steampunk d’Arcane séduit, malgré certains éléments de son monde qui ont continué de m’éluder de bout en bout (comme la présence ornemental des autres espèces), le scénario très simple manufacturé ne fascinera pas sur le long terme et le spectateur sera surtout intéressé par les multiples personnages introduits, leurs dilemmes qui vont paver leur voie vers leur destinée héroïque.
La plus grande force de la série réside sans aucun doute dans son aspect technique. Après six années de travail, sans réel recours à des firmes externes, le studio français Fortiche réalise avec Arcane une gemme rare d’une qualité artisanale qui nous en mettra plein les yeux, et permet d’élever cette adaptation à des sommets inespérés.
De l’excellence des CGI produits, les effets 2D et les magnifiques arrières-plans tout aussi bien réalisés, la finition détaillée des modèles 3D et de leur visages ainsi qu’émotions... difficile de convoyer toutes les qualités qui parsèment l’écran d’épisode en épisode, mais pour résumer : Arcane s’avère incroyablement stylé. Les combats, qui ne pullulent pas mais rythment ponctuellement l’intrigue, illustrent au mieux cet aspect, en nous scotchant grâce à un mélange bien pensé entre réalisme et poses appuyées qui ajoutent du poids là où il faut.
Heureusement, la série ne se perd pas dans une dépravation ostentatoire et utilise aussi son expertise technique pour forger une narration visuellement intelligente. Les environnements par exemple sont détaillés et fourmillent d’idées qui nous donnent envie de découvrir tous les recoins de Pitlover ou de Zaun. Autre exemple parlant, la psychologie des protagonistes, surtout chez Powder, se dévoile autant en dialogues qu’en exposés visuels.
Si les personnages d’Arcane sont pas incroyablement complexes, j’ai tout de même été agréablement surpris par eux vu leur origine vidéoludique de MOBA. Si tout le monde n’a pas le charisme naturel d’un Silco, baron du crime retors, j’ai finis par apprécier Vi, son déglaçage avec Cupcake aidant, et Viktor n’a pas besoin de tellement plus que son archétype pour être attachant. Finalement, ajoutez quelques flashbacks ou l’un ou l’autre moment de gloires (une pensée à Ekko), et vous obtenez un casting plutôt sympa.
Comme déjà mentionné, le scénario n’a rien d’extraordinaire et ne cherche pas à l’être non plus en adoptant une structure assez basique, où l’on utilise les premiers épisodes pour introduire le monde d’Arcane et ses protagonistes, consacre son milieu du déroulement pour développer ses héros et intensifier les enjeux, avant de conclure comme il peut sur un climax, avec un tease sur une suite en prime. La fin de série déçoit ici légèrement, en terminant surtout l’arc de Powder pour laisser en suspend le reste (par ailleurs, petit facepalm sur le conseil de Pitlover en toute fin). Cependant, ce qui me laisse le plus dubitatif est la capacité d’Arcane à garder le cap sur la durée, car elle montre déjà en fin de course quelques limites lorsque les icônes de League of Legends s’affrontent avec une seule conclusion possible : le match nul.
Néanmoins, mon bilan envers Arcane ne peut qu’être très positif. Cette adaptation ne ravira pas seulement les fans du jeu-vidéo mais a toutes les qualités pour convaincre un large public. Avec une réalisation au poil, complémentée par un scénario et des personnages décents, sans être particulièrement mémorables, la série sait capturer l’attention du début à la fin sans faillir. Malgré quelques lacunes, je pense même que cette oeuvre n’est pas seulement à recommander mais peut aussi s’arroger le titre d’incontournable si vous attachez un tant soit peu d’importance à l’aspect technique de l’oeuvre.
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Créée
le 5 nov. 2022
Modifiée
le 18 sept. 2022
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