Oui, c'est beau
Claque visuelle, j'admire et j'apprécie le superbe boulot de storyboarding et de direction artistique. Les personnages sont tous magnifiques, les environnements sont beaux et les plans...
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le 30 nov. 2021
71 j'aime
Rien n'est plus jouissif que de tomber par un hasard absolu sur une production stimulant agrément, et le mot n'a pas été aussi faible depuis bien longtemps, mon appétit culturel. Dans une routine qui nous pousse à regarder de nombreuses productions, à y prendre un plaisir de plus en plus mesuré, presque automatique, je suis toujours en attente d'une série, d'un film, d'un album musical ou d'un livre qui me mettra une sacrée claque. Je n'attends que ça au final : je veux être chamboulé, dans le bon sens du terme, transcendé, embarqué, que mon cœur s'emballe, que je ressente de fortes émotions, que l'on me sorte de ma petite croisière/ma zone de confort pourrait-on dire. Bon, bref, en un mot comme en cent, vous l'aurez compris, comme bien d'autres : Arcane me paraît être l'une des productions les plus qualitatives de 2021.
Pourtant, c'était loin d'être gagné. Disons que League of Legends et moi, c'est un peu comme si nous étions à dix années lumières l'un de l'autre. Je ne connaissais jusque là que le nom de la franchise ; je n'y ayant jamais mis les pieds car je suis foncièrement client de productions vidéoludiques narratives et exclusivement solitaires et offlines. Cela dit, je ne me ferme jamais à découvrir quelques univers que ce soit, surtout quand il est question d'en développer l'un dont j'avais quelques a priori involontaires. Rien de mieux que de voir son opinion basculer dans l'autre sens ; quand les arguments sont bons, et là, ils le sont indéniablement.
Dans l'absolu, rien de bien révolutionnaire : l'idée ici étant d'expliquer comment deux personnages centraux du jeu vidéo, les deux "sœurs", Vi et Powder/Jinx, deviennent deux ennemies jurées. L'intérêt pour les aficionados de LOL étant par ailleurs d'en apprendre plus sur le passé de la seconde dont les origines semblaient jusqu'ici particulièrement obscures. Pour les nouveaux venus, dont je fais partie, cela ne gêne tout naturellement donc en rien de voir une genèse qui met d'une certaine manière tout le monde sur un pied d'égalité.
D'où vient la force d'Arcane, alors ? Eh bien, d'une infinité d'éléments. Pour faire simple : la qualité globale de réalisation est absolument à tomber. La cohérence de l'ensemble force le respect, à commencer par le rendu absolument fou d'un design qui semble fait main sur une animation en images de synthèse. Cela donne un cachet indéniable à cet environnement. Chaque plan étant plus beau que le précédent. Et l'environnement parlons-en : ça plait ou ça ne plait pas mais moi j'adore l'ambiance steampunk et l'on retrouve de nombreux éléments anachroniques/dystopiques dans un univers aux touches victoriennes à l'aube de l'ère industrielle. Et cela se voit dans les magnifiques effets de fumée et de flamme qui semblent, encore plus que le reste, dessinés à la main. Le reste de la réalisation n'est pas en reste, l'animation est maîtrisée de bout en bout, le doublage est un sans-faute (en VO, du moins, je ne regarde plus rien en VF), les scènes d'action sont lisibles, équilibrées et particulièrement esthétiques et jouissives. En outre, le rythme est parfait. Ainsi, si les enjeux ne sont pas révolutionnaires, le tout est particulièrement cohérent et la détresse, la dureté de leur quotidien, et les dérives de certain(e)s (surtout de Jinx, sans en dire trop, ce qui est assez jouissif), apporte vraiment beaucoup à ce premier lot de neuf épisodes. La musique - que j'écoute tout naturellement à l'écriture de ces lignes - n'est pas en reste avec trois albums couvrant trois épisodes à chaque fois, donc, on peut dire que l'ensemble est d'une sacrée générosité. Et que dire de ce générique : d'habitude, je zappe l'opening d'une série car, ironiquement, avouons-le, la vie est trop courte, tout ça. Cela faisait longtemps que je n'avais pas écouter Imagine Dragons, et ça colle parfaitement à l'ambiance, autant au niveau rythmique qu'au niveau des paroles. En dehors d'un reprise pendant l'un des épisodes de ce morceau, on retrouvera quelques artistes que je ne connaissais pas à part mon chouchou Woodkid dont les chansons collent à toutes situations un peu dramatiques. Tout cela donnant beaucoup d'épaisseur à l'image. Du très bon !
Enfin, avec l'espoir de voir une suite, compte tenu d'un gros cliffhanger final donnant presque l'impression de voir une scène stoppée nette et générant forcément une grosse frustration et la grosse crainte de ne pas voir de suite à tout ce beau monde, j'ai rapidement regardé ce qu'il en était pour une éventuelle suite (on connait Netflix pour l'irrespect de ses spectateurs qui ne donne généralement pas suite, même sous forme d'un épisode final au moins - à part pour Sense 8 qui doit être le seul contre exemple à ce jour ? -, à certaines productions d'envergure tout simplement parce que ça n'a pas atteint les objectifs financiers du groupe...). On aura ainsi au moins l'assurance d'une saison 2 courant 2023. C'est loin, certes, mais au moins, il y aura une suite, et je l'attends de pieds ferme. Vite, que d'autres productions venues de "nul part" viennent rapidement m'alimenter, je suis déjà en manque !
Créée
le 23 nov. 2021
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