Salut la compagnie

Une série vintage qui respire l'authenticité et le terroir avec ses paysages sauvages, ses personnages vrais et le charme désuet qui se dégage de l'ensemble. Les longues scènes laissent respirer les choses en privilégiant l'ambiance par de multiples détails anodins et le champ libre donné aux acteurs. Ce réalisme favorise l'immersion historique et notamment celle au sein du microcosme des compagnonages, de vraies confréries secrètes dépeintes avec une connaissance experte du sujet.

L'intrigue prend la forme d'une enquête dans ce milieu ouvrier opaque où les moeurs et coutumes perverses sont pointées du doigt. Se greffe à ça une histoire de vengeance sur fond de bouleversements politiques post-Napoléoniens. Le héros (aux faux airs de Jacques Brel et Laurent Wauquiez) va passer par les divers étapes de la vengeance tout en faisant son examen de conscience au fil des événements et des rencontres. Une rédemption au parfum chrétien un peu moralisateur mais qui reste touchante par la sincérité qui s'en dégage.

Les personnages sont humains avec la liberté et l'intégrité chevillées au corps, d'autres portraits de figures secondaires bien trempées complètent le tableau d'une époque. Certains parlent avec des accents assez pittoresques mais qui ne collent pas forcément à leur région d'origine, au niveau technique aussi la série souffre d'un mauvais calibrage sonore mais qui participe au côté artisanal de l'ensemble. Regarder ce genre de série aujourd'hui est rafraîchissant malgré un développement d'intrigue qui se traîne volontairement et quelques vieilleries agréablement désuètes.